C’est un endroit comme nul autre sur Terre. L’un des plus beaux sites d’astronomie au monde, au milieu de l’un des déserts les plus arides.
Le mont Paranal, au Chili, abrite le VLT, acronyme de « Very Large Telescope ». C’est là, en plein désert d’Atacama, que les astronomes européens se relaient toute l’année pour observer l’Univers.
A 2500 mètres d’altitude, près de deux cents spécialistes, ingénieurs et techniciens pointent le télescope le plus puissant au monde vers un ciel d’une limpidité totale.
L'eldorado astronomique
En ce début d’après-midi de dimanche, le soleil est écrasant. Nous nous sommes levés à 5 heures du matin pour prendre un vol depuis Santiago. Ensuite, 2 heures de bus à travers un paysage martien. Mon confrère Matthias et moi devons réaliser deux longs reportages pour les éditions de 20 heures.
Aucune présence vivante à l'horizon, aucune végétation. Rien que le bleu intense du ciel et l'ocre rouge de la terre. A perte de vue. Sur le chemin, des mines de cuivre s'enchaînent... Jusqu'à l'apparition au loin d'une silhouette qui détonne. L’observatoire, avec ses quatre grandes coupoles, surgit soudain, perché sur son sommet, au milieu de l’océan de poussière qui nous entoure. Bienvenue au VLT…
De jour, le site est magnifique de désolation. Mais c'est au coucher du soleil qu'il prend toute sa dimension. Le paysage s'embrase à l'infini avant de plonger dans une nuit éblouissante. J'ai rarement vu d'endroits dans le monde aussi propice à l'observation des étoiles. En Namibie peut-être. En tout cas, le spectacle est suffisamment grandiose pour que des astronomes passionnés comme Stephane Guisard y photographient en "time-lapse" les mouvements célestes (voir vidéo ci-dessous). Le mont Paranal est un balcon avec vue splendide sur notre galaxie, la Voie Lactée.
J’avais envie d’aller au Chili depuis longtemps. Le pays est un véritable eldorado pour l’observation astronomique. Au mont Paranal, il faut beau 350 jours par an. Le ciel est d’une grande clarté, l’atmosphère très stable et sèche, en altitude… Sans pollution, ni urbaine ni lumineuse. Ce n’est pas un hasard si les européens de l’ESO (European Southern Observatory) ont décidé d’implanter là-bas leurs télescopes les plus perfectionnés.
5100 mètres d'altitude
Notre programme : le VLT pendant deux jours, puis direction l’est pour monter à 5100 mètres d’altitude, sur le plateau de Chajnantor. C’est là que les européens, les américains et les chiliens construisent ensemble ALMA, un télescope capable de sonder les zones les plus froides et sombres de notre galaxie. Pour visualiser, cela ressemble aux antennes paraboliques du film « Contact » à très haute altitude, au milieu des montagnes andines.
Avant de monter, nous devrons passer un test médical pour nous assurer que nous supporterons le manque d’oxygène. La pression atmosphérique est là-haut deux fois plus faible.
En attendant, le VLT nous ouvre ses portes. Une grande partie des découvertes astronomiques les plus marquantes ont été réalisées ici ces dernières années. Exoplanètes, trous noirs supermassifs, sursauts gamma ultraviolents, explosions de supernovae… Le bestiaire spatial s’agrandit tous les jours.
Je posterai dans les prochains jours la suite de nos pérégrinations chiliennes.
Etoiles, garde à vous !