Ces derniers jours, les températures ont été très contrastées. 30° mercredi dans le sud ouest, 13° vendredi. 25° à Paris mercredi, à peine 12° deux jours plus tard. Et la neige a même fait son retour dans les Alpes, comme le montre cette photo, prise sur le plateau du Vercors à Villard-de-Lans, ce samedi matin. Environ 10cm sont tombés ces dernières heures...

Ci-dessous, l'image de la "webcam" de l'Observatoire du Pic du Midi (Hautes-Pyrénées) à 2877m. Après un redoux en montagne ces derniers jours, le mercure a rechuté. On relevait -12° en fin de nuit.

Ces hausses et ces baisses brutales de températures sont caractéristiques du printemps. Elles illustrent en quelques sortes le caractère très instable de la situation météo. Certaines masses d'air froides résistent encore sur la partie la plus septentrionale de notre continent européen. Alors que les premières bouffées de chaleurs arrivent par le sud, en premier lieu sur l'Espagne, voire débordent ensuite sur le sud de la France.

Pour comprendre la situation, il faut peut-être garder à l'esprit l'image d'une balance. Elle penche parfois plus d'un côté (la chaleur) que de l'autre (la fraîcheur), et inversement. En cela, le printemps et l'automne peuvent être considérées comme les deux saisons les plus courtes, les plus éphémères de l'année. L'hiver se manifeste parfois assez tard dans la saison; nous l'avons vu au début du mois d'avril. Au contraire, l'été peut parfois hâter son arrivée.

Ce fut le cas justement sur la moitié nord en avril 2007 avec une chaleur et une sécheresse déjà importantes. Ce mois-ci, il n'était tombé aucune goutte d'eau à Compiègne, Lille et Reims ! Paris et Strasbourg avaient même battu des records d'ensoleillement. Mai 2007 fut à l'inverses très pluvieux. Certaines villes (comme Paris) ont même connu des après-midis plus fraîches au mois de mai... qu'au mois d'avril !

Le printemps n'est parfois en rien comparable d'une année sur l'autre. Ainsi, si le mois de mars 2012 fut très chaud, très sec et généreusement ensoleillé en France, avril 2012 fut, à l'inverse, l'un des mois d'avril les plus frais et les plus pluvieux de ces dix dernières années...

Petite histoire d'un record mondial

Entre mercredi et jeudi, certaines régions ont perdu en 24h 10 à 15°. En France, ce n'est pas exceptionnel. Mais nous sommes loin du record mondial de chute de température.

En effet, le record est détenu par une petite ville du Montana, Browning, aux Etats-Unis. Ses habitants ont connu dans la nuit du 24 au 25 janvier 1916, une chute vertigineuse du mercure. Cette nuit-là, un front froid arctique est descendu brutalement jusqu'au niveau de l'Etat du Montana. En l'espace de 24h, la température est passée de +7° à ... -49° !!! Vous imaginez ? Comme si la ville de Dax (Landes) était passée de 30° mercredi à -26° jeudi matin. Attention, pas de fantasme ! À nos latitudes, et grâce à notre climat océanique, une telle configuration est impossible et n'est d'ailleurs (heureusement?) jamais arrivée.