La semaine dernière, les journaux occidentaux ont à nouveau évoquer un phénomène qui touche - de manière récurrente - les grandes villes chinoises (mais pas seulement!): le "smog". "Smog" est un mot formé de "smoke" (fumée) et de "fog" (brouillard). Autrement dit, le "smog" est un mélange de brouillard et de fumée, laquelle rassemble tous les polluants possibles qui se baladent dans l'atmosphère...
Le "smog", bien que réduisant la visibilité, n'est pas à proprement parler du brouillard tel que l'on voit se former dans nos vertes campagnes. Selon des spécialistes, il faudrait distinguer deux types de "smog". Le "smog photochimique" et le "smog hivernal".
Si le "smog" est certes un mélange de plusieurs polluants atmosphériques - et qu'il se forme principalement au-dessus des grandes concentrations urbaines et/ou industrielles - certaines conditions météorologiques doivent préexister à sa formation. Par exemple, le "smog photochimique" a plus de chance d'apparaître à des températures comprises entre 25 et 35° avec une faible hygrométrie (humidité de l'air). On retrouve ce phénomène notamment lors des épisodes d'"inversion de température". Dans ce cas précis, l'air froid est plus dense que l'air chaud, et est donc plaqué au niveau du sol. C'est le cas lors des périodes anticycloniques. Ainsi, les polluants stationnent au niveau du sol et ce smog dit "photochimique" peut durer plusieurs jours. C'est le cas dans certaines grandes villes comme Los Angeles, Mexico ou encore Hong Kong.
Deuxième type de smog, le "smog hivernal". Comme le précédent, on a besoin d'une bonne dose de polluants chimiques. Mais la différence réside dans le fait que les conditions météorologiques sont un peu différentes. Pour qu'il puisse (malheureusement) se former, les températures doivent être basses et l'hygrométrie élevée (supérieure à 80%). Comme le "smog photochimique", le "smog hivernal" peut durer plusieurs jours; en période anticyclonique l'inversion de température plaque la couche d'air frais au sol, laquelle s'enrichit généreusement en particules en suspension dans l'air - fort désagréables (et dangereuses!) d'ailleurs pour la santé humaine.
Quelques chiffres ? Dans les années 1950, le "smog" aurait été responsable de plusieurs milliers de décès dans certaines grandes villes comme Londres, Los-Angeles, ou New-York. Rien qu'en 1952 à Londres, ce phénomène aurait causé (directement ou indirectement) la mort de 4000 personnes...
Mais pour savoir si l'air est pollué ou non, il faut d'abord en connaître la définition. J'emprunte ici à Henry Augier, spécialiste des problèmes de pollution et de protection de la nature, sa définition. Dans son ouvrage, "Le livre noir de l'environnement: état des lieux planétaires sur les pollutions" (plus de 600 pages !), il définit le "mauvais air" comme "contenant des substances qui n'entrent pas dans sa (l'air) composition naturelle de base et qui peuvent entraîner des nuisances plus ou moins graves".
Mais alors, me direz vous, qu'est ce que l'"air pur" ? Notre auteur répond par la chimie: "C'est un mélange de gaz aux proportions assez constantes: 78% d'azote, 20,9% d'oxygène, 0,9% d'argon, 332 ppm (partie par million) de gaz carbonique et 24 ppm de gaz rares".
Bref, le mieux c'est de descendre à Toulon car "y'a d'l'air puisque y'a la mer" comme disait Arletty, dans "Hôtel du Nord" en 1938 !