Bilan du typhon BOPHA aux Philippines

Le typhon Bopha le 2 décembre, depuis l'espace.

La semaine dernière, les Philippines ont été confrontées à un phénomène climatique majeur et, malheureusement, habituel en cette saison: les typhons.

Ce 16typhon depuis le début de l’année 2012 a été prénommé Bopha (prénom féminin dans les pays asiatiques). Selon le dernier bilan des autorités locales jeudi 13 décembre, Bopha aurait fait – provisoirement – au moins 900 morts et un peu plus de 600 disparus.

Avant de voir la suite, il faut d'abord resituer les Philippines dans leur contexte géographique et climatique.

La République des Philippines est constituée d’un archipel de très nombreuses îles. Elle est bordée à l’ouest par la mer de Chine méridionale et à l’est par l’océan Pacifique. Le pays se situe dans la zone tropicale, laquelle s’étend au nord jusqu’au tropique du Cancer, et au sud jusqu’au tropique du Capricorne.

Les Philippines connaissent un climat très humide. À Manille, la capitale, il tombe chaque année en moyenne plus de 2000 mm, soit l’équivalent de plus de trois années de pluies à Paris ! Cependant, ces précipitations sont très inégalement réparties dans le nord-ouest de l’île. Si à Manille le cumul mensuel des précipitations ne dépasse pas les 20 à 30 mm entre janvier et avril, il excède les 300 voire 400 mm entre juillet et septembre.

De manière générale, la saison des pluies s’étale des mois de mai et juin jusqu’au mois de novembre. C’est durant cette période que l’on retrouve la plupart des phénomènes extrêmes que sont les typhons.

Les Philippines subissent en moyenne chaque année une vingtaine de typhons ou tempêtes. Un typhon (du grec tuphôn, tourbillon) est tout simplement un cyclone tropical. Ces cyclones tropicaux sont appelés ouragan dans l’hémisphère nord, cyclone dans l’hémisphère sud, et typhon entre la mer de Chine méridionale, l'ouest du Pacifique et les côtes japonaises. On parle d'ouragan, de cyclone ou de typhon lorsque les vents dépassent les 118 km/h.

Les violentes intempéries ont provoqué des coulées de boue, des coupures d’électricité et la destruction de nombreuses structures privées et publiques, dont des hôpitaux. Par ailleurs, il faut noter la destruction de certaines voies de communication (routes et ponts) ce qui a, forcément, rendu difficile l’accès des secours - dont l'armée - aux victimes.

Samedi 8 décembre, le président des Philippines a déclaré l’état de "catastrophe naturelle".

Regardons quelques instants cette image:

Source: tropicalstormrisk.com

Elle nous indique deux choses. Tout d’abord la trajectoire du typhon. En effet, on voit que celui-ci a suivi une trajectoire assez rectiligne d’est en ouest, depuis le Pacifique jusqu’en mer de Chine du sud. Puis il a pris la direction nord puis nord-est avant de finir – enfin! – par mourir, en s’éloignant à nouveau vers l’océan Pacifique.

D’autre part, les couleurs (du bleu clair au violet) indiquent l’intensité du typhon. Comme on le voit très bien, le typhon Bopha a atteint son intensité maximale (en violet) en arrivant sur la côte est de l’île de Mindanao où les vents ont dépassé les 200 km/h ! (cercle rouge). Puis, en continuant son chemin vers l’ouest, le typhon a perdu de son intensité et est même repassé, temporairement, au stade de "tempête tropicale". Dimanche dernier, Bopha a touché l’extrême nord des Philippines provoquant de fortes pluies et des rafales proche des 120 km/h.

Pour terminer, voici une image satellite prise dimanche dernier. Elle indique que les Philippines en ont bel et bien fini avec Bopha. La preuve : les tâches blanches qui se trouvaient au nord-est des Philippines, et encerclées en rouge, étaient les restes de ce typhon.

Source: HurricaneZone.net

Publié par matthieuwa / Catégories : Actu, typhon