Au ciné avec bébé

Juste parce que cette affiche est trop belle et que j'adore ce film (c) Flikr / Viktor Hertz

C'est petit, ça dort tout le temps, il suffit de le garder sur soi. Partant de ce constat, quelle maman n'a pas rêvé d'aller au cinéma en enveloppant son nouveau-né dans une écharpe de portage pour le garder au chaud ? Ça a dû être l'idée de Linsey, qui est allée voir un film avec ses deux grands et son bébé de 10 semaines. Mais cette maman britannique a appris à ces dépens qu'elle devait payer aussi le billet... du nourrisson.

IL S'EN FOUT LE LE BEBE. IL OCCUPE MEME PAS UN SIEGE.

L'histoire m'a aussi appris, grâce à Isabelle, de Mon blog de maman, que le cinéma en France était interdit aux moins de 3 ans en raison du son, jugé trop élevé. Sauf que... ma louloute qui vient de souffler ses 3 bougies n'en n'est pas à sa première séance. Mais jamais bébé. Quelqu'un a essayé ?

Les sièges-auto sont les ennemis des parents

Deux enfants sur trois sont mal ou pas attachés dans la voiture. Ce sont les conclusions d'une étude publiée ce jeudi par l'association Prévention Routière, opportunément en partenariat avec le vendeur de sièges-auto Bébé confort.

MAIS EVIDEMMENT ! Ils croient quoi les mecs de la sécurité routière ? Que les enfants aiment passer deux heures dans une camisole de force ?

Ceci est une publicité mensongère

Je passe sur le fait que l'installation d'un siège-bébé dans la voiture nécessite un niveau bac + 3 minimum (La ceinture doit passer par ici, et repasser par là). Et qu'il ne faut jamais le faire avant de partir en soirée, au risque de se retrouver avec des auréoles sous les bras et le mascara qui dégouline. Ce n'est pas seulement intellectuel, c'est aussi très sportif.

Même une fois la chose installée dans la voiture, on n'a pas la paix. Il faut encore attacher la bête. Pour le réhausseur du grand pas de souci, un coup de ceinture et c'est bon. Mais les harnais des sièges-bébé sont particulièrement gratinés. Immobilisés par les bretelles et la ceinture, les gamins n'ont plus qu'à se faire scotcher le doudou dans la bouche pour ressembler à Hannibal Lecter dans Le Silence des agneaux. Sauf que comme je ne leur enfonce pas le doudou dans la bouche, on se tape un trajet de hurlements.

Alors oui, c'est vrai, on a baissé les bras. Et les bretelles du siège bébé par la même occasion. C'est ma fille elle-même qui les enlève et j'ai cessé de sévir. On se contente de la ceinture. Elle reste attachée mais elle peut gigoter, voire m'arracher les cheveux, et on ne fait plus la guerre à chaque trajet en voiture.

Bref, je HAIS les sièges-auto. Vivement le réhausseur !

Mise à jour : devant la vague de commentaires indignés sur Facebook, j'ai fait un nouveau post de blog, qui me vaut une vague de sympathie tout aussi déraisonnable. Moralité : j'ai aussi appris que ma fille est assez grande pour un réhausseur, donc bon courage aux autres !

(Emma Defaud)

Non, les mères françaises ne sont pas meilleures

(Emma Defaud)

L'affirmation est un peu dure à entendre pour moi : les mères françaises seraient tellement douées qu'elles enfanteraient des "enfants qui ne jettent pas leur nourriture par terre". Bringing up Bébé est le titre exact du livre de Pamela Druckerman qui affole les médias depuis deux mois. Quand j'ai lu le premier article sur le sujet dans le Guardian, j'ai bien rigolé et je me suis dit que ça ne prendrait pas. Mais c'était sans compter le plaisir qu'a une Nation à se féliciter de son nombril si bien formé. Oooh, nous sommes des parents fabuleux, oooh, nos enfants sont tellement mieux élevés que ces Anglo-saxons : ça ne peut être que vrai, c'est une Américaine qui l'écrit !

Reprenons les affirmations listées dans la presse une à une.

Comme les parents sont fermes, les enfants font leur nuit à six mois
Chère Pamela,
Vous avez écrit un livre sur les enfants, bravo. Moi aussi. Et je pense que ce qui m'a poussé le plus intimement à écrire sur ce sujet, c'est le sentiment de FATIGUE TOTALE qui m'envahissait quand j'avais repris le travail et que mon fils n'avait pas, lui, commencé à faire ses nuits. Sans parler des soi-disant frayeurs nocturnes, des réveils matinaux à 5 heures du matin. Alors oui, ce "feeling" des mères françaises qui sentent quand leur enfant va faire ses nuits, c'est juste le moment où on n'a plus la force de se lever.

Le petit Français mange tout, quatre fois par jour
Chère Pamela,

Le livre version américaine (c) AFP

C'est vrai, pas de grignotage (hors compote) sorti des repas, mais je vous assure, si vous trouvez un moyen de faire manger une crudité à mon fils et mettre un terme à sa passion pour les pâtes, je prends la nationalité américaine immédiatement.

Et sinon, l'enfant français est poli, il dit "bonjour" (je pouffe), ne coupe pas deux adultes qui discutent ensemble (je repouffe) et, évidemment, ne jette pas la nourriture par terre (alors, sur quoi je marche après chaque repas ?).

Résumons. J'ai été ferme avec mes enfants qui ont fait leurs nuits, mais parce que j'étais épuisée. Ils mangent quatre fois par jour, mais un peu toujours la même chose. Ils ne jettent pas la nourriture par terre, mais ils en laissent beaucoup tomber parce qu'ils mangent salement. La liste est un peu courte pour faire de moi une mère exemplaire. J'ai même l'impression que je suis la plus misérable mère française que l'Hexagone ait jamais porté.

Je préfère donc penser que Pamela s'est trompée. Peut-être qu'il y a une tendance. Que les Françaises sont plus détachées que les Anglo-saxonnes. Que, grâce à Simone de Beauvoir, Elisabeth Badinter et quelques autres, on a misé sur autre chose que la maternité pour s'accomplir en tant que femme. Et ce blog a alors une raison d'être. Mais ça ne fait pas des Françaises de meilleures mères. Ni de moins aimantes, contrairement à ce qu'insinue une journaliste britannique.

Mais je ne peux pas croire qu'aux Etats-Unis, la maternité soit une longue servitude.  Je ne peux pas croire qu'il n'y ait pas de mère qui pète les plombs parce qu'elle ne supporte plus son bébé, parce qu'elle n'a jamais le temps de faire à manger et que sa maison ressemble à un camping rom. Si rien de tout ça ne leur traverse l'esprit, alors ce sont elles les mères parfaites, et l'Amérique est mon cauchemar.