La fessée, j'arrêterai plus tard...

@ flickr / HA! Design

"Des parents qui battent ont souvent été des enfants battus." C'est le message de la campagne de prévention contre "les violences éducatives" qui débute ce jeudi. Et alors là, je m'inscris en faux: mes parents n'ont jamais porté la main sur moi et je n'en suis pas à ma première fessée pour mes propres enfants.

Dans le spot télévisée, une mère gifle sa fille de 10 ans qui a renversé son verre de lait, jus de fruit. J'aime la naïveté de cette situation. Les devoirs, la petite fille et sa coiffure sage, l'intérieur bourgeois bien rangé, le verre de lait jus. Surtout le verre de lait. J'essaie de me souvenir de la dernière fessée que j'ai mise à mon fils et il me semble plutôt que je répétais pour la 8e fois de la matinée sur le 40e sujet de m'obéir. Ses petits yeux malicieux viraient au noir et à l'obstination s'ajoutait alors l'insolence... Je ne sais pas si c'est facile à montrer dans un spot, mais ça me semble plus réaliste qu'un verre de lait renversé.

Mais ce qui prête le plus à sourire, c'est la réaction de Gilles Lazimi, médecin, coordinateur de la campagne, interrogé dans le Parisien, qui s'insurge contre les punitions envers les enfants de moins de 2 ans. "C'est terrifiant. Ça veut dire quoi une tape administrée à un petit humain de 5 kg par un adulte qui en pèse 80?" Alors, monsieur, 5 kg, c'est le poids d'un nourrisson d'1 mois. Difficile de punir une petite bête qui ne sait que téter et chier, quand même, non? Si vous voulez, je vous présente, Dalva, 2 ans, 14 kilos, spécialiste ès caprices et chapardages, tête dure et organe vocale hypertrophié. Quant au poids de l'adulte, même la mégère dessinée à droite avec ses mains en battoir ne doit pas atteindre les 80 kg.

Mais je sais, c'est très mal. D'ailleurs, j'ai mal à la main dès fois, alors j'imagine leur cuisse. Il y a même eu des périodes où j'ai totalement arrêté, de peur de donner une fessée pour soulager ma colère plus que pour faire comprendre à mon enfant. Mais certaines fois, ma tête de mule de 4 ans et demi est enferré dans sa fureur et j'ai l'impression que seule cette claque sur la cuisse le sort de son entêtement.

Alors j'imagine que je me suis fixé des limites: une claque sur la cuisse, oui, une gifle, jamais. Mais si je me trompais? Si j'y venais un jour. Du coup, j'ai quand même décidé d'éplucher le petit mode d'emploi "Sans fessée, comment faire", histoire d'y trouver de nouvelles ressources.

Et sinon, j'attends l'âge de raison. Perso, ce qui a toujours le mieux marché quand j'étais petite, c'est quand même les privations d'argent de poche.

Et vous, vous faites comment?

Mise à jour de jeudi midi : la vidéo

Publié par Emma Defaud / Catégories : Actu, Débat