Stéphane Hessel, ou l'amour de la poésie

Merci au CRIF de nous le rappeler, fût-ce sous forme de critique, Stéphane Hessel aimait les "poèmes surannés".

Dit autrement, l'ancien diplomate adorait la poésie, au point d'avoir publié, en 2006, une anthologie intitulée O ma mémoire, La poésie ma nécessité, (titre-hommage à l'un des plus célèbres poèmes de Guillaume Apollinaire, La Chanson du Mal-Aimé).

Ce recueil rassemblait 88 poèmes de François Villon à Christian Planque en passant par l'Anglais Shakespeare, l'Allemand Hölderlin, ou le Français Apollinaire. Stéphane Hessel y expliquait le rôle central que chacun d'entre eux avait joué à un moment crucial, et un de ses grands messages était sans doute celui-là : aimez la poésie, elle aide à vivre !

La connaissance parfaite de l'allemand ou de l'anglais de l'ancien ambassadeur né à Berlin, grandi en France et passé par Normale Sup, lui permettait de réciter parfaitement, et indifféremment, les oeuvres en langue anglaise du poète romantique John Keats, celles, en allemand de Rainer Maria Rilke, ou celles en français d'Arthur Rimbaud.

A 90 ans passés, il ne se faisait guère prier pour réciter par coeur quelques-uns de ses vers favoris tout en rappelant, avec un sourire malicieux, que ses enfants ou petits-enfants le suppliaient de choisir des poèmes "courts". Echantillons, ne serait- ce pour réentendre la voix et la scansion si particulières de l'auteur d'Indignez-vous :

1.La chercheuse de poux (Arthur Rimbaud)

2. La jolie rousse (Guillaume Apollinaire)

-> Sous l'intitulé Une voix pour la poésie, CD de poèmes (mis en musique par Laurent Audemard, janvier 2013, 15€, éditions Indigène),  Stéphane Hessel a enregistré une vingtaine de poèmes en français (Villon, Baudelaire, Rimbaud…), en allemand (Hölderlin, Von Platten…), et en anglais (Shakespeare, E. A. Poe…), vendu au profit de l'association RESF (Réseau éducation sans frontières).

-> O ma mémoire la poésie ma nécessité (Stéphane Hessel, Seuil)