Ecole : Vincent Peillon publie son plaidoyer et rappelle le passif Sarkozy

Vincent Peillon publie mercredi 13 février Refondons l'école, Pour l'avenir de nos enfants. Le livre, qui est tiré à 20.000 exemplaires, défend en 150 pages le programme du ministre de l'Education en exercice. Il dresse aussi un état des lieux de l'école après le quinquennat Sarkozy. Echantillon :

Rythmes scolaires : les conséquences de la décision de Nicolas Sarkozy de supprimer le samedi matin travaillé à l'école primaire ? "Depuis 2008, écrit Vincent Peillon, les élèves de l'école primaire française n'ont plus que 4 jours de classe par semaine, soit 144 jours par an. Une situation unique en Europe et même dans le monde : dans d'autres pays développés, les élèves ont en moyenne 187 jours de classe."  D'où la volonté de rétablir une demi-journée de travail supplémentaire le mercredi matin d'ici 2013 ou 2014, même si la réforme a du mal à passer.

Le faible niveau des élèves : "En lecture, déplore le ministre, les élèves français se classaient en 2012 en 29e position sur 45 pays développés, selon l'enquête Pirls (programme international de recherche en lecture scolaire en CM1).

"Le niveau de nos élèves de CM1 en lecture, insiste-t-il, est en deça de la moyenne européenne et ils sont plus nombreux qu'ailleurs à être en difficulté. Plus grave, on observe une baisse significative des performances dans plusieurs domaines, notamment la compréhension et la rapidité de lecture."

"Ces données, conclut le ministre, sont d'autant plus préoccupantes qu'elles ne prennent pas encore en compte toutes les conséquences des mesures adoptées ces dernières années. Les suppressions massives de postes (80.000 en cinq ans), la disparition de la formation des enseignants, l'assouplissement de la carte scolaire, la semaine de quatre jours n'ont malheureusement pas encore produit la plénitude de leurs effets négatifs".

L'accroissement des inégalités : "d'après l'OCDE, l'incidence de l'appartenance sociale sur les résultats scolaires est plus forte en France que dans d'autres pays développés. En 2009, nous nous classions 27e sur 34 en termes d'équité scolaire ... De l'entrée en CE2 à la 6e, les disparités de résultats entre les élèves selon leurs origines sociales ne cessent de croître".

Un bilan noir, sinon noirci, mais les solutions sont-elle à la hauteur du défi ? Le ministre défend ses mesures, qui sont connues (notamment la création de 18.000 "emplois d'avenir professeur" pour pallier la crise enseignante), avec plus ou moins de talent de persuasion.

Il laisse aussi percer le flou ou l'impréparation, notamment sur le raccourcissement de la journée scolaire en primaire, qui doit se conclure par des activités sportives ou culturelles. "Certains mettront en place des ateliers faisant intervenir ensemble  des enseignants, des associations, des parents et même des grands-parents. Tout cela est à construire..." Voilà un "tout est à construire" qui sonnera bien légèrement aux oreilles des parents et des communes, priées de mettre la main à la poche.

Comme ses prédécesseurs rue de Grenelle, Vincent Peillon prévient qu'il faudra dix ou quinze ans avant de rétablir la situation. Gageons qu'il ne sera plus en place depuis longtemps, même si, soutient-il dès l'avant propos, il n'a pas "de carrière à faire".

Refondons l'école, Pour l'avenir de nos enfants, Vincent Peillon (Seuil, 14 euros)