Discours de Dakar : Henri Guaino, quelle est votre défense de l'accusé Sarkozy ?

Nicolas Sarkozy prononçant le discours de Dakar (AFP/PATRICK KOVARIK)

Quelle attaque contre Nicolas Sarkozy Henri Guaino a-t-il trouvé "la plus injuste" ?  Il y en a "eu beaucoup, mais la pire" a peut-être été le procès qu'on lui a "intenté à propos du discours de Dakar", répond l'ancienne plume du précédent chef de l'Etat.

Le nouveau député UMP des Yvelines a visiblement mal vécu les offensives contre cette allocution prononcée le 26 juillet 2007 au Sénégal. Puisque François Hollande se rend ce 12 octobre au Sénégal, extrait du plaidoyer de dix pages - un chapitre entier- qu'il consacre à la défense du plus célèbre discours africain de Nicolas Sarkozy dans La Nuit et le Jour, son livre publié fin septembre :

Citer Césaire quand on le taxe de racisme

"On m'a dit : "l'homme africain" c'est une expression raciste. Je n'ai toujours pas compris pourquoi. S'il y a une Europe, il y a un homme européen.

S'il y a un Occident, il y a un 'homme occidental'. S'il y a une Afrique, il y a aussi "un homme africain'. Ce qui ne veut pas dire que tous les Africains sont pareils, pas plus que tous les Européens ou tous les Occidentaux ne sont identiques. A moins qu'il n'y ait pas d'Afrique. Mais alors pourquoi ceux qui se sont montrés les plus indignés ont-ils écrit un livre intitulé : L'Afrique répond à Sarkozy ?

A vrai dire, la phrase : "L'homme africain n'est pas assez entré dans l'Histoire" faisait écho à la phrase d'Aimé Césaire : "Laissez entrer les peuples noirs sur la grande scène de l'Histoire". Le fait est qu'il n'y sont toujours pas assez entrés. J'ai reçu une lettre d'un Africain qui me reprochait de nier que l'Afrique avait une histoire. Mais tout le monde a une histoire ! Ce n'était pas le sujet. Le sujet, c'était de savoir si les Africains, depuis trop longtemps et aujourd'hui encore, ne laissaient pas d'autres qu'eux-mêmes écrire leur histoire à leur place".

Rimbaud pour comparaison

Et,  plus loin :

"Et je ne vois pas comment on peut déceler la moindre trace de mépris par rapport à l'Afrique quand Nicolas Sarkozy dit à Dakar à la jeunesse africaine : ...Entendez, jeunes d'Afrique, combien Rimbaud est africain quand il met des couleurs sur les voyelles comme vos ancêtres en mettaient sur leurs masques ... Ce que nous avons voulu dire à la jeunesse africaine, car c'est à elle que le discours s'adressait, c'est qu'entre la tradition africaine et l'occidentalisme apporté par la colonisation, elle ne devait pas choisir. Elle devait assumer ses deux parts d'elle-même."

Bref, Henri Guaino persiste et signe. Et conclut ainsi : "Dans les négociations sur le climat, qui engageaient l'avenir de la planète, il fut le seul à prendre le parti des pauvres et de l'Afrique....Il restera quelque chose de la formidable énergie qu'il a dépensée, seul face à tous les intérêts coalisés contre les pauvres et contre l'Afrique".

La Nuit et le Jour d'Henri Guaino, Plon, 19,90 euros