Quoi de polémique dans La Frondeuse, la nouvelle biographie de Valérie Trierweiler ?

Valérie Trierweiler a porté plainte mercredi 10 octobre pour «diffamation et atteinte à la vie privée» contre les journalistes Alix Bouilhaguet (France 2) et Christophe Jakubyszyn (qui prend la direction du service politique de TF1).

Tous deux sont les auteurs d'une biographie intitulée La Frondeuse , publiée le 11 octobre aux éditions du Moment. Quels sont les propos polémiques du livre, contre lesquels s'élève également Patrick Devedjian  ? Rapide recension:

L'"hypothétique liaison"avec Devedjian

Dans leur best-seller Entre deux feux, Anna Cabana et Anne Rosencher évoquaient la rumeur "jamais confirmée" d'une idylle avec un membre du gouvernement de Jean-Pierre Raffarin.

Alix Bouilhaguet et Christophe Jakubyszyn franchissent un sérieux pas en avançant le nom de Patrick Devedjian. Ce qui est présenté d'abord comme un "racontar" attribué à Julien Dray, puis comme une "hypothétique liaison"  (page 42) devient (page 44) une "relation intime" qui "aurait duré plusieurs années, sans doute de 1998 à 2004." 

Cette "relation intime" n'est confirmée, dans le livre, par personne, sinon par un site internet, cité plusieurs fois et intitulé Le Canard acharné (rien à voir avec Le Canard enchaîné). Faut-il valider comme autorité crédible ce média en ligne "satirique" qui s'affirme "réglementé selon les lois nauruanes et seychelloises" ?

D'ailleurs les auteurs eux-mêmes paraissent s'interroger (page 43) : "qu'en est-il de la réalité de cette liaison de plusieurs années avec celui qui deviendra le ministre de la Relance de Nicolas Sarkozy ?" 

Le tout laisse une impression peu convaincante. D'autant plus que parallèlement, écrivent-ils, "entre 2000 et 2004", la belle se laisse "courtiser par un deuxième homme d'un autre bord politique : François Hollande". François Hollande qu'elle a rencontré en 1998, et avec qui elle a noué "une grande complicité à partir de 2000".

Nicolas Sarkozy : "qu'est-ce que t'es belle !"

Plus d'un homme politique, selon les auteurs, a rêvé de conquérir celle que Dominique Strauss-Kahn a appelé un jour "la plus jolie journaliste de Paris".

Qui y est parvenu ? Nicolas Sarkozy, poursuivent-ils, avait repéré "la splendide trentenaire" sans parvenir à la séduire.

Lors d'une garden-party au milieu des années 2000, avec sa seconde épouse Cécilia, l'ex-maire de Neuilly croise Valérie Trierweiler. "Discrètement, Nicolas Sarkozy, sans lâcher la main de sa femme, se penche vers la journaliste de Paris-Match et lui murmure à l’oreille : «"qu’est-ce que t’es belle !"….Sans succès.

La relation serait demeurée assez "conflictuelle" , ce qui aurait fait dire à l'ancien président: "Mais pour qui elle se prend celle-là ? Je ne suis pas assez bien pour elle ?"

Un "rapport de force" avec les patrons de Match

Valérie Trierweiler n'a guère dû apprécier non plus la présentation de ses relations avec ses consoeurs de Match. Selon le livre, elle a évincé de la campagne présidentielle Sylvie Santini, "une reporter expérimentée et scrupuleuse qui couvrait la gauche". Et poussé à à sa place une jeune femme, Mariana Grépinet, qui s'est embarquée dans le Hollande tour (la caravane journalistique qui suivait le candidat socialiste).

Mère de trois enfants adolescents, la compagne du chef de l'Etat a toujours affirmé son envie et son besoin de travailler. Mais elle a instauré à Match, selon Alix Bouilhaguet et Christophe Jakubyszyn, "un rapport de force avec ses patrons" .

Le journal, qui ne "veut pas de clash" et "dépend du groupe Lagardère, forcément lié avec le pouvoir", lui a donc garanti sa place dans la rubrique culture. Avec des honneurs "dont seuls quelques rédacteurs en chef bénéficient" (photo, choix des sujets, pleine page ...).

Ce n'est pas l'unique casse-tête des patrons de l'hebdomadaire. Comment couvrir le couple Hollande-Trierweiler quand la "première compagne de France" n'hésite pas à envoyer un SMS rageur à l'une de ses consoeurs -Mariana Grépinet - ayant le malheur de parler du "couple" Royal-Hollande (à propos des enfants) ? Comme à l'armée,  la direction désigne les "volontaires".

Le récit des turbulences à Match fait d'ailleurs partie des pages les plus intéressantes de ce troisième portrait en deux mois de la "frondeuse" compagne de François Hollande.

La Frondeuse d'Alix Bouilhaguet et Christophe Jakubyszyn (Editions du Moment, 18,50 euros).

 

Publié par Anne Brigaudeau / Catégories : Actu / Étiquettes : Trierweiler