Parodier une campagne contre le viol, il fallait oser... Des masculinistes l'ont fait

tumblr_lyf1eqRVva1qbrzrzo1_r2_1280En matière de lutte contre le viol, on pourrait croire qu'il y a consensus.

Le sens du message est simple : soit une personne consent clairement à une relation sexuelle, soit elle n'y consent pas.

Ne pas y consentir, c'est exprimer son refus (non, c'est non). C'est aussi ne pas être en situation de manifester son intention d'avoir un rapport (quand on est inconscient-e, endormi-e ou ivre, par exemple). C'est encore, quand on a engagé une relation de séduction et de désir, rester à tout instant en droit et en liberté de ne pas aller plus loin (rendre un sourire n'est pas livrer un chèque en blanc, accepter un baiser ou recevoir une caresse ne donne pas un libre accès à toute son intimité, se dénuder n'interdit à personne de finalement préférer se rhabiller et partir, ou tout simplement repousser l'approche, sans s'obliger à "satisfaire" l'autre).

Dont_Be_That_Guy_4Les récentes campagnes contre le viol, et notamment la fabuleuse campagne canadienne "don't be that guy", insistent avec justesse sur toutes ces dimensions de la notion de consentement, histoire qu'on en finisse une bonne fois pour toutes avec le concept de "l'allumeur-se", celui-là même qui autorise une rhétorique de l'agresseur fondée sur une prétendue responsabilité partagée avec la victime de l'agression. Non, elle était bourrée, elle est venue jusque chez moi, elle m'a dragué, elle est nymphoelle portait une mini-jupe, elle m'a excitée, elle avait l'air de bien vouloir, elle l'a cherché ne sont définitivement pas des arguments crédibles pour défendre la théorie d'un quiproquo entre une personne non pleinement consentante et celle qui lui a imposé un rapport sexuel. Il n'y a pas de malentendu possible.

Apparemment, pour certains hommes, plus précisément les masculinistes de l'association Men's Rights Edmonton (droits des hommes d'Edmonton) , c'en est trop!

afficheAlors, ils ont détourné le concept de la campagne "don't be that guy"  pour lancer leur campagne "don't be that girl" qui instille le soupçon qu'une femme qui accuse un homme d'agression sexuelle est davantage une irresponsable qui n'assume pas d'avoir couché et prétend a posteriori ne pas y avoir consenti, qu'une authentique victime...

Dire à la place d'une femme si elle est d'accord ou pas, un inaliénable droit... des hommes?