Je crois que je n'aime rien tant que les religieux qui s'expriment sur les femmes.
Dans le pire des cas, ils tentent d'institutionnaliser leur statut de "complémentaire" des hommes et dans le meilleur, ils les glorifient sur le mode "elles servent quand même à quelque chose et d'ailleurs, on les aime plutôt bien".
Enfin, on les aime plutôt bien pourvu qu'elles restent à leur place, leur "place spéciale" comme disait hier le Pape François.
Et ça blablate sur "le rôle particulier" des femmes pour "ouvrir les portes au Seigneur" et ça salue leur dévouement dans l'animation des paroisses locales et dans l'organisation des cours de cathé et ça redit combien ce sont des mamans formidables et des grands-mères exquises qui transmettent si tendrement le message du Christ...
Mais de là à les ordonner prêtresses (ou même diacresses pour commencer), cardinales ou théologiennes, faut quand même pas pousser mémé dans le bénitier!
De là aussi à leur reconnaître leur bon droit à faire ce qu'elles veulent de leur corps, y compris à maîtriser le rythme des naissances et à avorter... De là à admettre que s'opposer aussi radicalement au mariage pour tous, c'est s'accrocher coûte que coûte à des rapports normés de couple et de famille aussi réactionnaires et inégalitaires que fondamentalement sexistes...
Enfin, à part ça, c'est cool, le Pape François a lavé les pieds de deux femmes la semaine dernière. C'est sûr, nous les femmes, par le Vatican, on se sent vraiment aimées.
A la limite, François, si tu veux bien, aime-moi un tout petit peu moins, respecte ma liberté un peu plus, et débarrasse-moi du fardeau de cette "place spéciale" pour tout simplement me considérer comme ton égale et celle de n'importe quel mâle. Je suis sûre que Jésus Christ ne t'en voudra pas pour ça. Bien à toi.