C’est l’un de ses rapports qui est à l’origine de la Conférence Nationale sur les rythmes scolaires mise en place par Luc Chatel, puis de la réforme des rythmes de Vincent Peillon. Restée silencieuse ces derniers mois, l’Académie de Médecine s’est exprimée sur ladite réforme, afin de rappeler quelles sont ses préconisations.
Ecole le samedi et vacances d’été raccourcies
L’Académie appelle les différents acteurs à se focaliser sur l’intérêt de l’enfant et à « dépasser la polémique autour de la seule semaine de 4 jours », laquelle « est un contresens biologique qu’il faut abolir ».
L’Académie invite à penser global : « Seules des mesures coordonnées d’harmonisation des trois temps scolaires (journée, semaine, année) seront capables d’apporter une réponse satisfaisante ». Fidèle à son rapport de 2010, elle appuie le projet de réduction des vacances d’été afin de « mieux réguler les journées et les semaines de classe dans l’intérêt de la santé des enfants ».
Si elle valide de fait une partie des mesures mises en place par le décret Peillon, elle en pointe aussi, indirectement, les manques : l’Académie préconise des journées plus légères que celle de 5 h 15 ou 5 h 30 mise en place par Peillon. Pour elle, les journées de classe ne doivent pas dépasser 4 h 30 ou 5 h, doivent différer selon les âges (et inclure devoirs et leçons). De même, elle rappelle que l’école le samedi a sa très nette préférence, car cela permet d’ « éviter la désynchronisation inévitable de l’enfant en début de semaine ».
Rythmes biologiques et sommeil
L’Académie redit opportunément que le but est de « respecter les rythmes biologiques de l’enfant », ce qui a le mérite de rappeler que les rythmes scolaires ne sont qu’une composante parmi d’autres des rythmes de l’enfant : « c’est le temps de vie de l’enfant qu’il faut organiser et coordonner ».
Liant les temps de vie à la maison et ceux à l’école, l’Académie rappelle les parents à leurs devoirs éducatifs : « Les enfants et surtout les adolescents se couchent de plus en plus tard, ce qui hypothèque leurs facultés physiques et intellectuelles. Les parents doivent être plus attentifs à la durée et à la qualité de sommeil indispensables à la réussite de leurs enfants ».
Voilà qui a le mérite d’être clair, de mettre les parents devant leurs responsabilités et d’aborder un sujet dont les enseignants savent l’importance et qui mériterait, dans le cadre du débat sur les rythmes, davantage d’exposition…
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