Dessaisissement ou pas? Selon nos informations, la décision ne sera pas connue demain soir à l'issue de l'audience qui se tiendra devant la chambre criminelle de la cour de cassation. Les juges de la haute juridiction vont mettre en délibéré leur arrêt concernant la demande de dessaisissement du dossier Bettencourt. Probablement au mardi de la semaine prochaine, le 25 juin.
La grande majorité des avocats des prévenus a intenté une requête en suspicion légitime à l'encontre des trois juges bordelais chargés des dossiers Bettencourt. Ils se sont appuyés, entre autres, sur les révélations il y a plusieurs jours des liens d'amitiés entre le juge Jean-Michel Gentil et le Docteur Sophie Cromb, qui fut l'une experte dans le volet "abus de faiblesse". La requête vise également les deux juges qui sont co-saisis des dossiers et qui avait dans plusieurs médias, dont France Tv info et France 2, apportés leur soutien à leur collègue.
Derrière le terme un peu flou de requête en suspicion légitime, se cache en fait une volonté de voir le dossier changé de mains et donc de juridiction. Cette affaire a d'abord été instruite à Nanterre avant d'être dépaysée par la cour de cassation, au profit du TGI de Bordeaux. Une troisième juridiction de ce dossier sensible n'est pas à écarter. Car les avocats de la défense ont désormais le soutien de l'avocat général de la cour de cassation qui, au nom d'une bonne administration de la justice, préconise que Jean-Michel Gentil et ses deux collègues abandonnent à leur tour le dossier.
Si la chambre criminelle devait suivre ses réquisitions, cela remettrait à plus tard l'issue de cette affaire. Certes les avocats de la défense auront marqué un point, en dessaisissant des magistrats qui ont mis en examen des personnailité aussi diverses que N. Sarkozy, E Woerth, P de Maistre, F-M Banier. Mais dans le même temps, ce bouleversement du calendrier judiciaire pourrait représenter pour certains prévenus un handicap. Ce dossier qui pouvait s'achever en 2015, risque de d'occuper la chronique judiciaire et politique pendant encore de nombreux mois.