Christian Iacono vient d'obtenir la révision de son procès. Il sera rejugé pour la 3 ème fois devant la cour d'assises du Rhône à Lyon. Il a été condamné par deux fois pour viol à l'encontre de son petit-fils. Ce dernier après l'avoir accusé, est revenu sur ses dénonciations. Ch Iacono est le 9 ème dossier à obtenir une révision depuis 1989, date de la loi dite Seznec, qui avait réformé la procédure de révision. "Cest trop peu" selon des députés qui veulent changer la loi.
Patrick Dils, est de ces 9 dossiers sauvés des abîmes judiciaires. Il est un des rares à qui la justice a reconnu qu'elle s'était trompée. Patrick Dils incarne l'erreur judiciaire et surtout le long combat qu'il faut mener pour arriver à entendre les mots "acquittement et innocent" quand durant des années, ce fûrent plutôt ceux de "condamnation et de coupable". 15 ans pour celui qui était au départ un jeune adolescent de 16 ans qui à l'issue d'une garde à vue avoue le double meurtre de Montigny-les-Metz. Deux jeunes garçons sauvagement tués à coups de pierre le long d'une voie ferrée en septembre 1986. Premier procès à Metz en 89: la réclusion criminelle à perpétuité.
Avancant la présence de Francis Heaulme sur les lieux du crime, les avocats de Dils obtiennent la révision du jeune homme. Second procès devant la cour d'assises des mineurs de Reims. L'audience a lieu à huit clos. Stupéfaction lorsque le verdict tombe. Dils est condamné à 30 ans. Heureusement, il bénéficie du double degré de juridiction introduit par la loi Guigou en 2000. Dils est rejugé une troisième fois à Lyon. En avril 2002. C'est l'acquittement et la sortie de prison le soir même.
Francis Heaulme, déjà condamné dans de nombreuses affaires, sera à son tour jugé à Metz à partir de la fin du mois de mars pour le double crime de Montigny-les-Metz. Il nie sa participation à ce crime abominable.
Patrick Dils a quitté l'est de la France. Il s'est installé dans la région bordelaise. Il s'est marié, il est père d'une petite fille et il a trouvé du travail.
Avec Pierre Beretta, nous l'avons rencontré il y a quelques jours. Il a accepté de réagir à la proposition de loi de deux députés, Georges Fenech (UMP-Rhône) et Alain Tourret (RRDP-Calvados). Les deux parlementaires souhaitent simplifier la procédure de révision, introduire la notion de "simple doute". 20 préconisations pour combattre l'erreur judiciaire. Le texte sera examiné en audience publique le 27 février prochain, avant de passer devant les sénateurs.
Patrick Dils témoigne avec sobriété, avec justesse et sans haine.