A la veille de la date butoir, Régis de Camaret a décidé de faire appel de sa condamnation à 8 ans de prison pour viols et tentative de viols.
L'ancien entraîneur de tennis a mis une semaine avant de choisir sa position suite à l'arrêt de la cour d'assises du Rhône.
Ne pas faire appel aurait pu être interprété comme une reconnaissance de culpabilité. Il a toujours contesté les faits. On imagine que ses enfants et ses proches, qui croient à son innocence, ont du peser dans son choix d'obtenir un second procès.
Un nouveau procès, c'est évidemment une nouvelle épreuve. Pour l'accusé d'abord qui remet son sort entre les mains de jurés qui cette fois-ci ne seront plus 9 mais 12. Selon des études du ministère de la justice, dans le cas d'une nouvelle condamnation en appel, la peine est allégée dans 40% des cas. L'acquittement en seconde instance n'arrive que dans 5% des cas.
Maître Emmanuel Daoud, son avocat, précisait toutefois que son client pouvait à tout moment se désister de cet appel.
Nouvelle épreuve aussi pour les parties civiles qui vont devoir à nouveau convaincre de la véracité de leurs accusations.
Dans le cas de Régis de Camaret, il faut ajouter au poids des victimes potentielles, celui que constitue les témoignages des femmes qui disent avoir subi des attouchements ou des viols. Des faits prescrits.
Isabelle Demongeot, à l'origine de cette procédure, et Nathalie Tauziat, témoin à décharge, seront de nouveau appelées à la barre des témoins.
Interviewée ce matin par Yves Calvi sur RTL, Nathalie Tauziat se défendait d'avoir fait un témoignage en faveur de l'accusé. Elle déclare simplement qu'elle n'a été ni victime, ni témoin des faits évoqués par ces anciennes collègues.
C'est désormais à la cour de cassation de dire devant quelle cour d'assises, Régis de Camaret comparaîtra. Probablement Saint-Etienne ou Bourg-en-Bresse. Dans un peu plus d'un an. D'ici là, il aura probablement fait des demandes de libération conditionnelle auprès de la chambre de l'instruction, puisque juridiquement, il redevient présumé innocent.
Lancée en 2005, cette procédure évoque des événements qui se seraient déroulés il y a plus de 20 ans. On le sait à l'époque, les jeunes joueuses n'en ont parlé ni à leurs parents, ni aux instances sportives. Il n'y a donc pas eu de plainte. Ce temps qui passe offre donc à l'accusé un avantage. Ce second procès est un droit dont il n'aurait pas bénéficier au moment des faits qui lui sont reprochés, dans les années 80-90. Le double appel de juridiction en matière criminelle date de la loi Guigou du 15 juin 2000.