Après les gardes à vue des époux Jacob, leur incarcération provisoire pour quelques jours et leur libération par la chambre de l’instruction de la Cour d'appel de Dijon, un nouveau satellite de la famille du petit Grégory Villemin a été aujourd’hui été placé en garde à vue : Mme Murielle Bolle, belle-soeur de Bernard Laroche, mineure au moment des faits, qui avait accusé celui-ci d'avoir tué l'enfant avant de se rétracter.
Mme Bolle présente cette particularité d’avoir déjà été placée en garde à vue en 1984, lors de l'enquête initiale, pour une durée de 23 heures. Cette durée déjà effectuée doit par conséquent être décomptée de la durée totale maximale d’une garde à vue de droit commun qui s'élève à 48 heures (soit 24 heures renouvelables une fois).
Son nouveau placement en garde à vue aujourd’hui a donc très rapidement donné lieu à la notification de la prolongation de cette mesure par le juge d'instruction, avant l’expiration d’un délai total de 24 heures (23 +1), avant même sans doute que les enquêteurs ne puissent commencer de l’interroger.
C’est la raison pour laquelle, dans le cadre de cette garde à vue initiée pour des faits de complicité d’assassinat, il ne reste aux gendarmes que 25 heures pour poursuivre leurs investigations concernant Mme Bolle.
On peut également relever l'incidence sur l’âge de Mme Bolle, qui avait 15 ans lors de son premier placement en garde à vue et est aujourd'hui âgée de 48 ans. Paradoxalement, alors qu’elle était mineure lors de sa première garde à vue, elle dispose actuellement de plus de droits qu’à l’époque puisque aucun texte ne prévoyait alors de dispositions spécifiques à la garde à vue des mineurs. Autrement dit, l'adolescente qu'elle était alors a été placée en garde à vue dans une affaire d’assassinat extrêmement médiatique sans avoir accès à un avocat, ni à un médecin (qui intervenait à la demande de la personne gardée à vue après 24 heures), et sans que ses auditions ne fassent l’objet d’un enregistrement audiovisuel, contrairement à ce qui se pratique désormais. Sa défense sera donc plus efficace et mieux préparée, particulièrement dans l'hypothèse d'une mise en examen ultérieure. Sans que cela n'empêche par ailleurs son conseil de peiner à résister au chant des sirènes journalistiques, car certaines choses ne changent jamais, nonobstant les avancées de la procédure pénale.