Dimanche 28 mai 1944. Depuis que nous avons entamé l’étude de l’opération nous n’avons plus le droit de sortir du camp. Des gardes armés patrouillent en permanence pour abattre (ou rattraper) d’éventuels fuyards.
Plus de courrier non plus. Du coup les rumeurs les plus folles commencent à circuler au sujet de ce qui peut se produire à l’extérieur. On entend même dire qu’Hitler serait mort… Ceux qui propagent ces bruits essayent sans doute d’échapper comme ils peuvent à ce qui nous attend.
Cela fait pourtant un moment qu’on s’attendait à ça. Depuis la fin mars, on n’arrête pas de nous faire faire des manœuvres de débarquement. On avait des indices, mais aucune certitude sur ce qui nous attendait. Maintenant nous savons. Depuis 24 heures, nous travaillons sans relâche sur les plans. L’heure n’est plus aux questionnements mais à l’étude minutieuse du futur théâtre des opérations. Ce boulot sauvera sans doute la vie de beaucoup d’entre nous le Jour -J.