Vendredi 26 mai 1944. Réveil au clairon ce matin. Les haut-parleurs nous ont appelés au p’tit-dej’ avec une musique un peu « jazzy ».
Ensuite, rassemblement. Un officier de la RAF s’est présenté à nous. Il est expert dans la lecture des photos aériennes. Il nous aidera à étudier celles de notre zone d’opération. Il nous a amené devant une grande tente. C’est là qu’on étudiera nos objectifs respectifs par section et groupe de combat. En attendant, chacun est libre de faire ce qu’il veut.
Pinelli a organisé une petite séance de gymnastique mais au bout d’une demi-heure c’était déjà terminé. Du coup on s’est un peu retrouvé désœuvrés. Forcément, les nerfs se sont échauffés et ça a donné lieu à quelques bagarres…Rien de grave, disons qu’on s’est occupé…
Après le repas du midi, on nous a demandé de remplir un formulaire pour avoir qui prévenir en cas d’ « accident ». J’ai mis les coordonnées de ma mère, à Tunis…
Une petite marche a été organisée pour défouler tout le monde avant qu’on ne commence à étudier les plans et qu’on n’ait plus aucune possibilité de sortir du camp. J’y suis allé mais on n’était pas nombreux. Ça a duré deux bonnes heures. Je crois que j’ai bien fait car à notre retour, ceux qui ne sont pas venus regrettaient déjà. Ils s’étaient dit qu’ils pourraient se reposer ou se changer les idées en restant ici mais lorsqu’ils se sont rendu compte que les seules distractions qu’on avait à disposition c’était des livres en anglais ou des films américains, ils ont vite déchanté. Du coup la plupart sont restés dans les tentes…
Ce soir, le briefing commence pour les officiers donc nous sommes définitivement bouclés dans le camp jusqu’au « grand départ ». On a essayé d’en savoir plus auprès du lieutenant Hulot mais il n’a rien voulu dire. On va devoir patienter jusqu’à demain…