Cahuzac: la droite cible Hollande

FRED DUFOUR / AFP

La revanche de la droite

« Cahuzac n’était pas le dernier à porter des accusations qui n’ont jamais été prouvées » lâche sévèrement François Fillon en référence à l'affaire Woerth. « Je vois où est la faillite morale. Elle est du côté d’une gauche qui est prompte à critiquer mais qui se conduit souvent d’une façon très différente de ses principes et de ses valeurs ». Pour Jean-François Copé cela signe tout simplement «la fin de la gauche morale et donneuse de leçons ». Laurent Wauquiez est sans aucun doute le plus sévère: « Personnellement je n’ai jamais eu ni amitié, ni estime pour M. Cahuzac. Des gens comme ça déshonorent la classe politique. Quand on a ce type de personnage il faut avoir le courage de le dénoncer». L'ancien ministre y voit même un signal pour les politiques afin de clarifier leur rapport avec l’argent .

L'UMP cible Hollande

« C’est sûr, c’est un sujet. Comment Hollande et Ayrault pouvaient-ils ne pas savoir ? » se demande Bruno Le Maire . Au pire le Président et son Premier ministre passent pour avoir couvert l'ancien ministre du budget, au mieux, si l'on peut dire, pour des naïfs qui se sont fait berner... « Le doute est dans tous les esprits » renchérit Jean-François Copé. « Bien difficile d'imaginer que François Hollande n'ait jamais été informé de rien alors qu'ils ont eu à l'évidence de nombreuses explications sur ces sujets.» François Hollande et Jean-Marc Ayrault sont désormais les cibles de l'opposition. L'ancien président de l'assemblée Bernard Accoyer exige « des excuses publiques du Premier ministre ». L'UMP va poursuivre son offensive dès cette après-midi lors des questions au gouvernement dans l'hémicycle.

Le risque du « tous pourris »

C'est la peur de nombreux responsables à droite. Après la mise en examen de Nicolas Sarkozy, la perquisition chez Christine Lagarde dans l'affaire Tapie, Bruno Le Maire juge « désastreux » le mensonge de Jérôme Cahuzac. « Tout le monde est mis dans le même sac. Cela décrédibilise totalement la parole publique et cela nous touche même à l’UMP » constate dépité l'ancien ministre de l'Agriculture. A droite pas de triomphalisme mais une crainte:  que le Front National tire une nouvelle fois les bénéfices de cette affaire.