Le salon de l'E3, grand raout du jeu vidéo qui ouvre ses portes mardi 11 juin, a cette année des allures de séance de tirs au but pendant une finale de Coupe du monde de foot. Au point de pénalty, sur le point de tirer : le constructeur japonais Sony, et sa PlayStation 4. Dans les cages, à l'affût : Microsoft et sa nouvelle console, la Xbox One. Ces dernières semaines, Sony a bien observé les matchs de Microsoft. Il sait quelle direction son adversaire prend, et de quel côté le gardien va plonger. Du coup, le Japonais s'élance, et place précisément son ballon à l'opposé. Imparable.
Microsoft tente de rassurer les joueurs...
La métaphore footballistique est un peu lourde, mais parlante. Depuis la présentation de la Xbox One, le 21 mai, Microsoft n'a cessé de préciser ses ambitions : faire de sa nouvelle machine davantage qu'une simple console de jeu. On pourra s'en servir pour regarder la télé, des Blu-Ray, commander de la vidéo à la demande, surfer sur internet d'un mouvement de la main grâce à la reconnaissance gestuelle de Kinect... et − quand même − jouer. Mais avec des restrictions : la console devra pouvoir se connecter à internet une fois par jour, et les éditeurs de jeux vidéo pourront choisir de rendre accessible ou non leurs titres au marché de l'occasion. Autant d'annonces distillées ces dernières semaines, et qui ont inquiété les joueurs.
Avec sa conférence d'ouverture de l'E3, Microsoft avait donc à cœur de les rassurer. Il s'y est largement employé, en dévoilant pendant une heure trente des jeux impressionnants pour son bébé, comme Metal Gear Solid V, Ryse ou encore Killer Instinct. De quoi en mettre plein les yeux aux spectateurs, et tenter de leur faire oublier les polémiques des jours précédents.
... et Sony se moque de lui
De son côté, Sony s'est chargé lors de sa propre conférence de renvoyer son concurrent dans les cordes. Après avoir à son tour étalé une belle brochette de jeux (Final Fantasy XV, Assassin's Creed 4 ou encore Mad Max), il a pris l'exact contre-pied de Microsoft en matière de stratégie. La Xbox One doit se connecter pour laisser l'utilisateur jouer ? Pas la PS4. La console de Microsoft coûtera 499 euros lors de sa sortie en novembre ? Celle de Sony sera moins chère de 100 euros, et sera dans les rayons à peu près au même moment. Tous les jeux Xbox ne pourront pas être revendus ou prêtés ? Voilà comment cela se passera sur PS4.
Tout n'est pourtant pas rose dans le petit monde de Sony. Contrairement à ce qui existe sur PlayStation 3, il sera par exemple obligatoire de débourser une cinquantaine d'euros par an pour jouer en ligne avec la PS4. Et il serait absurde d'enterrer aujourd'hui la Xbox One, qui pourrait très bien conquérir les salons. Mais dans l'arène de l'E3, où il faut impérativement séduire les joueurs chevronnés, Sony semble bien avoir gagné la bataille.