Surprise, ce vendredi 22 mars. L'éditeur américain Blizzard a profité de la Penny Arcade Expo East, qui vient d'ouvrir ses portes à Boston (Massachusetts, États-Unis), pour présenter son nouveau jeu, Hearthstone. Loin du gigantisme des autres productions du groupe, comme les séries Diablo ou Starcraft, Hearthstone joue la carte de la modestie. Développé par une toute petite équipe, il s'agit d'un jeu de cartes à collectionner reprenant les grands principes des classiques du genre, comme Magic : L'Assemblée.
Malgré la discrétion avec laquelle le jeu —dont la date de sortie n'est pas encore connue—a été annoncé, il n'en représente pas moins un véritable tournant dans la stratégie commerciale de Blizzard. Jusqu'à présent, l'éditeur gagnait de l'argent de trois manières différentes :
- En faisant payer une seule fois à ses clients le prix du jeu neuf (une cinquantaine d'euros), comme c'est le cas pour les séries Warcraft et Starcraft.
- En faisant payer un abonnement d'environ 12 euros par mois pour jouer en ligne à World of Warcraft, en plus du prix d'achat du jeu, plutôt modéré (entre 20 et 30 euros).
- En proposant au joueur d'acquérir des objets puissants dans le jeu contre de l'argent réel, comme c'est le cas avec Diablo III. Il ne s'agit que d'une option, et le jeu reste vendu au prix fort.
Le free-to-play, un modèle en pleine expansion
Hearthstone est de ce point de vue différent : le jeu est complètement gratuit, et ceux qui veulent acquérir des cartes puissantes plus rapidement que les autres ont la possibilité de payer une petite somme d'argent pour le faire, par un système dit de micro paiement. Ce modèle économique, appelé free-to-play, existe depuis la fin des années 1990 mais ne fait beaucoup parler de lui que depuis quelques années, notamment grâce au jeu League of Legends.
Lancé fin 2009, et créé entre autres par des anciens membres de Blizzard, League of Legends revendiquait fin 2012 70 millions de joueurs dans le monde. Parmi eux, 32 millions jouent au moins une fois par mois et 12 millions une fois par jour. L'éditeur du jeu, Riot Games, se garde bien de dévoiler le nombre de joueurs qui mettent la main à la poche.
Ils doivent en tout cas être nombreux, puisque l'entreprise affiche une santé insolente : fondée par deux personnes en 2006, elle est désormais présente dans sept pays du monde, et a été rachetée en février 2011 par un groupe chinois pour 400 millions de dollars. Difficile d'imaginer que Blizzard n'ait pas pensé à cette ascension fulgurante au moment de définir le modèle économique d'Hearthstone.