Une nouvelle drogue à Paris

Une drogue chimique qui vend sur internet

Un homme de 42 ans a été arrêté dans une fête à Paris par la police. Les organisateurs avaient alerté le commissariat, car le fêtard, se disant "roi du monde" selon un enquêteur, cherche la bagarre et a frappé plusieurs personnes. "Dans un état d’excitation extrême", il est envoyé à l’infirmerie psychiatrique de la préfecture de police. Sur lui, les policiers découvrent un sachet en plastique contenant 18 g de poudre. Le produit est analysé : c’est  un stimulant dérivé de la méphédrone que les enquêteurs n'avaient jamais croisé jusqu'ici. Une nouvelle drogue sur le marché parisien que l'homme a expliqué s’être procuré via Internet.

Un phénomène de mode

Selon un communiqué de la Préfecture de police, "La méthylécathinone, appelée "4-MEC" ou "NRG2" appartient à la famille des cathonones, substance active extraite des feuilles de khat. Elle fait partie de la famille des drogues de synthèse. Consommée par injection, elle se négocie à environ 10 € le gramme sur le net. Cette drogue vient d’apparaître sur le marché, elle n’a d’ailleurs été classée que cet été comme stupéfiant en France".

Pour le commissaire Thierry Huguet, chef de la brigade des stupéfiants à Paris, "les habitudes de consommation ont fortement évolué au cours des deux dernières décennies. Ce sont de jeunes adultes qui hésitent pas à prendre plusieurs types de drogues". Cette consommation multiple est le fait d’une offre de produits toujours plus variés et plutôt facile à acheter notamment via internet.  "Elle varie selon des phénomènes de mode et le bouche à oreilles dans les fêtes et boîtes de nuit", explique le policier. "C'est ainsi que le développement de la diffusion de l'ecstasy, au début des années 80, a cédé la place à celui de son principe actif sous forme de poudre, la MDMA. Bien qu'il s'agisse exactement de la même molécule, l'ecstasy a aujourd'hui clairement une image dépréciée à la différence de la MDMA".

49 nouvelles drogues sur le marché cette année

Cette dernière est la drogue de synthèse la plus consommée en région parisienne. Si sa consommation reste marginale en comparaison avec le cannabis, il est clair que de nouvelles substances, souvent vendues sous l’appellation "euphorisants légaux", ont fait une émergence rapide partout en Europe et particulièrement dans les pays de l’Est. Selon le rapport de l’Observatoire européen des drogues et des toxicomanies, au total 49 nouvelles drogues de synthèse ont été détectées dans l’Union européenne rien qu'en 2011. C’est le nombre le plus élevé jamais signalé en une seule année.