Exposition "Un milliard d'obus, des millions d'hommes", musée de la Grande Guerre du pays de Meaux, jusqu'au 5 décembre 2106.
http://www.museedelagrandeguerre.eu/presse/2016/1_milliard_d_obus_des_millions_d_hommes
Cette année encore, Manuel Tissier sera en direct du musée de Meaux, dont les expositions temporaires sont toujours plus inventives. Vous pensiez tout savoir sur les obus de 14-18 ? Détrompez-vous. Le diable (et la mort en l'occurrence) est dans les détails.
Savez-vous par exemple exactement ce qu'est un éclat d'obus ? La plupart des gens pensent qu'il s'agit d'un gros fragment. En fait, la plupart des éclats ont la taille d'un sucre. Mais quand une balle jaillit d'un fusil à 600 km/h, un éclat est projeté à 2000 km/h au minimum. Et il est en fusion. Ce sucre peut donc découper un corps. Le concevoir, c'est une chose, en prendre conscience par l'image en est une autre. D'où l'intérêt d'une exposition.
Face à la caméra de Philippe Maire, Manuel Tissier nous présentera quelques uns des modèles toujours plus puissants de ces projectiles qui ont modelé à jamais les paysages du front.
Et les hommes dans tout ça ? L'exposition montre les spécificités de l'artillerie. Alors que l'infanterie est très majoritairement issue du monde rural, le service des canons, lui, est exercé par une population plus variée. Toutes les composantes de la société d'alors sont représentées derrière les batteries de tout calibre. On pense aux ouvriers des usines de mécaniques, mais d'autres corporations sont prisées. Ceux qui savent mener les chevaux et en prendre soin, mais aussi des bourreliers, des charrons, des charretiers et évidemment des ingénieurs. L'artillerie est aussi la spécialité des "forts des Halles". Imaginez la force physique des servants chargés de tracter certains canons ! Et que dire de la charge des batteries des heures durant, obus après obus.
Vous découvrirez par exemple que les obus les plus petits ne sont pas les moins dangereux. Les fusants, par exemple. Ils sont conçus pour exploser en l'air, pour faire un maximum de dégâts à la tête des adversaires et pour cribler d'éclats leurs chevaux.
Quant aux obus chimiques, ils ont leur part dans cette exposition :
Bien sûr, on sait aujourd'hui que dans les statistiques vertigineuse de ce conflit le bilan des obus chimiques pèse peu face aux dégâts des autres projectiles. Mais ils affolaient l'ennemi autant qu'ils ont marqué des générations entières. Qui n'a pas entendu d'un tel que son grand père avait été gazé à Verdun ?
Catalogue co-édité par le musée de la Grande Guerre du pays de Meaux et Lienard.
Pascal Doucet-Bon