Frédéric Taddei sera notre invité le 11 novembre prochain. Le présentateur de "D'art d'art" et de "Hier, aujourd'hui, demain" parlera de la peinture dans la Grand Guerre. Après le cinéma en 2014, la,musique en 2015, la littérature lors des commémorations de Verdun en mai 2016, nous voilà confrontés à un autre tournant artistique, histoire de montrer que 14-18 est l'aube d'une nouvelle ère dans tous les domaines. Le papier et la toile ne font pas exception.
Extrait de conversation avec Frédéric Taddei :
-"Bonjour, je suis Pascal Doucet-Bon, je m'occupe des éditions spéciales de France 2. Je voudrais vous inviter le 11 novembre pour parler de la peinture pendant la Grande Guerre. (Je développe quelques secondes...)
-(du tac au tac) Oui, alors ce qu'il faut dire, c'est..... Et puis il faut aussi dire... Et il faut reprendre le "D'art d'art" sur les cubistes et le camouflage !
-Ca veut dire oui ?
-Oui oui, je viendrai"
Il va se rendre compte cinq minutes plus tard qu'il tourne très tard le 10... Petit moment d'angoisse au téléphone :
"-.... Bon, je vous ai déjà dit oui, alors je ne vais pas changer d'avis."
Soulagement. Je ne connais pas Frédéric Taddei. Pas en coulisses, en tous cas. En revanche, je ne rate jamais "D'art d'art" (le dimanche après le 20h http://www.france2.fr/emissions/d-art-d-art) ni "Europe 1 social club", que j'écoute sur mon vélo (oui, je sais, c'est dangereux) tous les soirs en rentrant chez moi. (http://www.europe1.fr/emissions/europe-1-social-club-frederic-taddei). Visiblement, l'homme sait se montrer enthousiaste, réagit à l'instinct et réfléchit vite !
Nous avons construit son intervention ensemble. Vous y découvrirez de nombreuses œuvres que je ne peux montrer dans ce blog pour des raisons de droits.
Fin de la peinture d'Histoire, début de la peinture de guerre
L'idée principale, c'est la différence flagrante entre la peinture de la guerre de 1870 (et des précédentes) et celle de la Grande Guerre. "Avant, les peintres ne mettaient pas les pieds sur le front (pas pendant les combats en tous cas), et ils peignaient les batailles" explique Taddei. "A partir de 1914, beaucoup sont combattants, mais ils n'arrivent pas à peindre, pas au sens où l'entendaient leurs prédécesseurs." À quelques exceptions près, ils peignent plus leur traumatisme que la guerre elle-même. De ce cauchemar naissent où se renforcent toutes les formes qui feront la peinture du XXème siècle.
Le cubisme, le futurisme, l'abstraction, l'hyperréalisme, l'expressionnisme, et d'autres écoles, ne sont pas nées dans la grande boucherie européenne, mais ils ont été le langage de l'incomprehension, la peur, la souffrance ou la désillusion nationaliste des artistes. Comme pour les cinéastes et les compositeurs.
Notre séquence commencera par un sujet de Daniel Wolfromm, lui-même auteur d'un livre que je (re) chroniquerai très prochainement dans ce blog. On y découvrira le travail de Léger, Gromaire, Severini, Leroux, Herter, Meiner, Severini, Egger-Lienz, Vallotton (lui n'a pas combattu -trop âgé et citoyen suisse- mais il s'est rendu au front).
Montrer les oeuvres
En plateau, Frédéric Taddei parlera lui aussi de Léger et Vallotton, mais aussi de Nevinson, Boccioni, Kokoschka, Kirchner, et d'autres... Damien Pirolli, le réalisateur de notre édition spéciale en Régie 1, fera en sorte qu'on voie bien les œuvres. "Bien", cela veut dire "longtemps". Comme beaucoup, je trouve que la télévision ne les montre jamais suffisamment. On touche là aux différences intrinsèques entre deux media. Comment insérer le temps de lecture nécessaire d'une image complexe, la peinture, dans un récit possédant son propre rythme, la réalisation télévisée. Nous ferons au mieux de nos possibilités. Je sais à l'avance que ce ne sera pas assez pour les amateurs d'art, mais soyez indulgents, s'il vous plaît ! Le sujet n'est pas si souvent (ni si longuement) abordé dans les émissions généralistes.
Nous essayerons d'être clair, sans chercher à être exhaustif, le piège de ce genre d'exercice.
Pascal Doucet-Bon