C'est un des premiers tracts du FN, imprimé et diffusé dans le cadre de sa première participation à des élections : les législatives du printemps 1973. Dans les professions de foi électorales, la lutte contre l’immigration – l’« invasion de la France par les indésirables » – est ainsi présentée :
« Les Français ne sont ni xénophobes ni racistes. De tout temps, ils ont accueilli généreusement les immigrés honnêtes et laborieux. Ils tendent une main fraternelle aux travailleurs étrangers sérieux et capables, utiles à notre économie, respectueux de nos lois, de notre morale, de notre civilisation. Mais ils ne supportent plus que la France soit colonisée, exploitée, terrorisée. Il n’est pas tolérable que notre pays soit devenu un dépotoir ouvert aux bons à rien, aux tarés, aux délinquants, aux criminels... Il n’est pas tolérable que l’insécurité règne dans tant de quartiers où les commerçants vivent dans l’inquiétude, où les agressions sont quotidiennes, où il est dangereux pour une femme de sortir seule à la tombée de la nuit. Il n’est pas non plus tolérable que notre budget social et hospitalier soit dilapidé au profit des indésirables. À ces périls croissants, une seule solution : la stricte surveillance aux frontières de candidats à l’immigration enfin soumis à un triple contrôle : sanitaire, professionnel et judiciaire. Une seule sanction aux manquements aux règles de l’hospitalité : l’expulsion immédiate par mesure administrative des immigrés condamnés de droit commun, des « chômeurs » perpétuels, des étrangers convaincus d’agitation politique, qu’elles qu’en soient les tendances. Il s’agit d’un problème vital pour le présent et pour l’avenir de la nation ».
C'est à peu près au même moment que la première affiche sur l'immigration est imprimée par le FN.
Si Jean-Marie Le Pen considère cette thématique intéressante, il ne la met pas particulièrement en avant en 1973, quelques mois après la création de son parti. Il faudra attendre la fin des années soixante-dix. Les contextes international et national interfèrent alors : le choc pétrolier étant passé par là et le nombre de chômeurs ayant considérablement augmenté.