Le trésorier du FN, Wallerand de Saint-Just, vient de l’annoncer : ce 9 septembre, le FN est mis en examen pour recel d’abus de biens sociaux et complicité d’escroquerie dans le cadre de l’enquête sur son financement. Les soupçons concernent certains responsables du parti d’extrême droite (plusieurs sont mis en examen), Riwal (la société de Frédéric Chatillon) et Jeanne le microparti du FN. Le Front national a-t-il mis en place un système de surfacturation dans le cadre des législatives de 2012... dans le but d'escroquer l'État qui rembourse les frais de campagnes ?
« Mains propres et tête haute »
C’est un des slogans phares du FN.... décliné en affiches, tracts mais aussi, par exemple, savonnettes.
Sa « fabrication » est significative. Au début des années 1990, un militant évoque, lors d’une réunion de cadres, l’opération « mains propres » en Italie à savoir la mise au jour d’un système de corruption et de financement illicite de partis politiques italiens. Ses propos rencontrent immédiatement un écho. Jacques Olivier, le responsable de l’Atelier de propagande du FN, en parle à Jean-Marie Le Pen. Le président du FN se dit que « mains propres » n’est pas assez fort et demande de rajouter « tête haute ». Comme la plupart des slogans du FN de cette époque, « Mains propres et tête haute » se met en place en quelques heures, à partir de discussions informelles et sans aucun conseil de professionnels de la communication. Les « choses sont très simples et, la plupart du temps, ne coûtent rien », confirme Jacques Olivier.
Inauguré pour les élections régionales de mars 1993, « Mains propres et tête haute » suit l’histoire du FN. Jean-Marie Le Pen l’utilise abondemment, notamment pour ses campagnes présidentielles de 2002 et 2007. Par exemple, le dépliant pour le second tour de la présidentielle de 2002, « La France retrouvée », le montre comme un homme nouveau qui se « présente tête haute et mains propres. Un homme libre, honnête, patriote de l’espèce amoureuse ». Encore récemment, l'ancien président du FN y revient dans un communiqué. Nous sommes peu après la publication de ses propos dans Rivarol. Jean-Marie Le Pen dit vouloir se défendre devant les instances disciplinaires du FN et exposer le point de vue d’« un homme libre, qui a toujours marché tête haute et mains propres ».
Depuis qu’il existe, le FN veut également se distinguer sur ce point : donner l'image d'une formation politique transparente, portée par des représentants honnêtes et, en aucun cas, impliquée dans des affaires financières. Reste à attendre la suite de l'histoire. Le parti de Marine Le Pen n'est pas le seul à intéresser la justice française. Le patrimoine de l'ancien président du FN est également l'objet d'attentions particulières.