Une nouvelle étape dans la longue histoire de la plus vieille marque automobile française ? En tout cas, Peugeot semble décidé à développer son partenariat avec la Chine, probablement pour garantir son développement en Asie. L'occasion de revenir sur quelques anecdotes : on n'existe pas depuis deux siècles sans avoir quelque chose à raconter...
1 Une société familiale depuis 200 ans
L’une des plus anciennes entreprises françaises remonte à… Napoléon. En plus de deux siècles, l’ancienne famille de meuniers du Doubs aura à peu près tout fait : du tissu pour les uniformes des soldats de la Grande Armée, des lames de scie, des baleines de corset ou de parapluie, des crinolines, des moulins à café (plein de moulins à café), des ressorts de lorgnons et des machines à coudre.
Et une équipe de foot.
2Peugeot a créé la première équipe de foot professionnelle de France
Que des marques de prestige s’intéressent au ballon rond n’a rien de franchement nouveau. En 1928, Jean-Pierre Peugeot suit l’exemple de boîtes comme Fiat, Bayer ou Philips et se décide à créer un club de football de haut niveau. Financé par Peugeot, le FC Sochaux Montbéliard naît le 24 mai 1930. A une époque où le professionnalisme est encore tabou, la famille Peugeot rémunère les joueurs du club. Confronté au refus de la FFF de créer un championnat professionnel, l’industriel lance en toute simplicité son propre championnat, la coupe Peugeot : 8 équipes s’affrontent en 1930-31. Le succès est tel que la FFF, coincée, crée le premier championnat de France professionnel, en 1932. Premier club professionnel de football de France, le FC Sochaux club détient le record du nombre de saisons disputées au plus haut niveau : 66.
3 La première Peugeot marchait à l'eau bouillante
Avec le recul, la première Peugeot, la Type 1, donne la sensation d’être tout droit sortie du cerveau dément d’un pépé de Gaston Lagaffe. Sortie en 1889, ce tricycle Peugeot-Serpollet avec deux grandes roues à l’arrière et une roulette à l’avant, dirigée grâce à un magnifique guidon, n’a pas franchement l’air taillée pour les grandes routes. Reste que ça roule, avec un petit teuf-teuf assez charmant qui ne séduira pourtant pas franchement les foules. La première « vraie » Peugeot, la Type 3, fonctionnera elle avec un moteur à essence créée par un certain M. Daimler. C’est au volant – pardon, au guidon – de ce modèle qu’’Armand Peugeot participera en personne à une course… cycliste : le Paris-Brest-Paris. Déjà le sens de la réclame : profitant des retombées médiatiques, il fait connaître sa petite automobile, qui parcourt 2 045 km à la vitesse moyenne ébouriffante de 14 km/h.
4 "Marque au Lion", périphrase garantie depuis 1847
A son origine, le si caractéristique logo au lion n’a strictement rien à voir avec l’automobile, et pour cause : la famille l’utilise depuis 1847 pour vanter ses lames de scie à ruban : comme le lion, elles sont résistantes, souples et rapides. Figuré sur ses quatre pattes à l’origine, le lion n’a pas son aspect actuel, très inspiré des blasons médiévaux, et chevauche une flèche. Le lion se redresse et présente son plus beau profil après 1948. Et s’associe vite dans la mémoire collective au blason de la Franche-Comté, berceau de la famille…
5 Sans Peugeot, la Porsche 911 s’appellerait Porsche 901
La Porsche 911 devait initialement être commercialisée sous le nom de Porsche 901. Manque de pot, la marque au Lion avait déposé les désignations avec le 0 au milieu (la « nomenclature à zéro central »), et a demandé à Porsche de renommer sa 901. Vu la réussite du modèle, Porsche n’a pas dû trouver trop de raisons s’en plaindre… On dit parfois de ce fameux zéro qu’il date de l’époque où les moteurs étaient démarrés à la manivelle et correspond à l’orifice où venait s’insérer celle-ci. Légende urbaine, en l’occurrence.
6 Une 504 qui explose l’Argus
Vous pouvez toujours essayer avec celle de votre vieille mémé, mais ça me surprendrait franchement que vous réussissiez à battre le record de vente d’une Peugeot d’occasion, probablement détenu pour un moment par… Mahmoud Ahmadinejad. Oui oui, l’ancien président iranien, qui réussit en 2011 le coup du siècle sur une revente. Pour financer un programme d’aide aux pauvres, Ahmadinejad se décida à mettre sa vieille 504 aux enchères en 2011. Bilan ? 2,5 millions de dollars, à en croire l'Organisation iranienne d'aide sociale, au profit d'un acheteur timide, puisqu'il a souhaité rester anonyme. Pas mal pour une voiture sortie des chaînes en 1977… Mais attention : elle a la direction assistée. Un peu comme les chefs d'Etat iraniens.