L'autisme est un trouble du neurodéveloppement qui se manifeste par une altération de la communication et des interactions sociales, ainsi que par un répertoire d'intérêts restreints et répétitifs.

Timothy Archibald est un photographe américain. Son fils Elijah est atteint d'autisme. Pendant 3 ans, ils vont faire des photos ensemble. Le projet s’appellera Echolilia.

Certaines critiques ont reproché à l'artiste d'utiliser son enfant comme une "bête de foire". Qu'en est-il vraiment ?

Au départ, l'enfant avec autisme s'intéresse peu à son environnement social, c'est-à-dire aux autres. Or, c'est en grande partie grâce à ses interactions sociales que l'enfant peut accéder aux différents apprentissages. L'un des tout premiers défis dans l'éducation d'une personne avec autisme est donc de créer une émergence d’interaction sociale. Pour cela, on peut essayer de forcer l'enfant à faire ce qui a priori nous semble bon pour lui. Mais une telle approche mène très souvent à l'échec.
La relation à l'autre n'étant au départ pas très motivante pour l'enfant, notre meilleur atout devient alors de susciter sa curiosité à travers ses propres intérêts, même si ceux-ci sont souvent restreints au départ.
C'est seulement lorsque l'on réussit à échanger avec l'enfant autour de ses motivations, que l'on commence à se rendre soi-même intéressant à ses yeux. Cette relation de confiance étant établie, il devient alors plus facile de proposer à l'enfant "autre chose" et ainsi voir émerger de nouveaux apprentissages.

L'expérience de Timothy Archibald et de son fils d'Elijah illustre parfaitement cette approche. En pouvant choisir ses objets et rituels favoris au moment de la pose, Elijah s’est senti concerné par le projet. Un échange à donc pu se créer, chacun y trouvant un intérêt. Résultat : une mise en scène élaborée à deux.

Une telle expérience ne peut que faciliter par la suite le développement d'autres interactions : partager la motivation de l'enfant, construire une relation pour ensuite élargir ses centres d’intérêt.

Ces clichés témoignent donc d'une relation entre un père et son fils, et véritablement d'un travail à deux. Le résultat est original car il tient compte des spécificités d'Elijah et de ses intérêts.

Bien comprendre les spécificités de l'autisme, c'est comprendre que ces photos ne font pas de cet enfant une "bête de foire". Elles témoignent au contraire d'un espoir pour les personnes avec autisme de mieux vivre avec leur handicap.