Un scoop dans le Figaro du 6 mars. Je découvre, avec effarement, sous le titre d’un article signé Richard Prasquier, les explications du quotidien : « Le président du Crif évoque le feuilleton judiciaire qui l’oppose au journaliste Charles Enderlin à propos du reportage de ce dernier filmé à Gaza. » Première nouvelle, autant que sache il n’a déposé aucune plainte contre moi et je ne l’ai jamais trainé en justice. Le Figaro a compris que Monsieur Prasquier en avait après moi personnellement et le confond avec la personne contre qui France télévisions et moi-même avons une procédure en diffamation, Philippe Karsenty, dont la relaxe en appel vient d’être annulée par la Cour de cassation.
Une décision de justice qui, visiblement ne plait pas au Crif. Etienne Mougeotte, lui a donc ouvert les colonnes de son journal. Récemment en Israël, le patron du Figaro, avait, au cours d’une conférence évoqué l’affaire Mohammed al Dura : « […, l’attitude d’Arlette Chabot qui refuse de livrer les rushes est scandaleuse, ça signifie qu’ils ne veulent pas qu’on aille au bout du débat et heureusement qu’on en parle encore. […] il s’agit la d’un mélange de préférences partisanes anti-israélien par certains et le phénomène extravagant de solidarité corporatiste derrière Charles Enderlin dont le reportage posait problème »
Là, donc, pas de surprise, le Figaro devait donner la parole à Richard Prasquier pour, qu’une fois de plus, il participe activement à la chasse à l’homme déclenchée contre moi par son ami Philippe Karsenty actuellement sous le coup d’une condamnation en diffamation à mon encontre.
J’osais espérer que le patron du Crif évite de répéter les arguments des tenants de la théorie du complot que j’avais tous démontés dans mon livre publié en 2010 sur cette affaire aux Editions Don Quichotte: « Un enfant est mort. Netzarim 30 septembre 2000 ». Mais, Monsieur Prasquier n’en a jamais parlé et son organisation prend grand soin de ne pas publier tout ce qui va à l’encontre des accusations diffamatoires de son protégé.
Très brièvement, sans revenir sur tout ce que j’ai publié, voici quelques éléments qui n’étaient pas dans l’article de Mr. Prasquier
Il écrit : « Des incohérences ont apparues. 45 minutes de fusillade pour abattre deux civils désarmés et immobiles. » C’est tout simplement une interprétation fausse. Personne n’a dit que Jamal et Mohammed al Dura ont été la seule cible de tirs pendant 45 minutes.
« Pourquoi si peu d’impacts de balles sur le mur ? Pas une trace de sang sur le corps des victimes ? Et pourquoi ces mouvements surprenants chez l’enfant ? » Là, Monsieur Prasquier reprend la théorie de manipulation des rushes. Explication : sous le feu, Talal Abou Rahmeh, le cameraman de France 2 n’a tourné que moins de deux minutes en plusieurs séquences. Les impacts ? Il ne les a pas tous filmés ! Pas de trace de sang ? Si ! Mais les conspirationnistes affirment que la tache rouge sous l’enfant est « un chiffon rouge ». Les mouvements de l’enfant ? Impossible de vérifier les diverses théories provenant de médecins légistes, puisque Talal n’a pas tout enregistré. Il ne savait pas que des années plus tard ces images seraient utilisées comme s’il elles provenaient d’une caméra de surveillance filmant en continu.
Le président du Crif rappelle les prises de position de Messieurs Jeambar et Leconte qui auraient vérifié « qu’il s’agissait de séquences de mises en scène typiques ». Ces estimables confrères n’ont jamais mis les pieds à Gaza ou assisté à un accrochage israélo- palestinien et sont très mal placés pour interpréter les images classiques d’Intifada tournées par Talal. Quand à Luc Rosenzweig, cité également dans l’article du Figaro, lui aussi n’a jamais été à Gaza et - il faut le rappeler- m’a écrit : « Tu peux t’en sortir en faisant amende honorable et en lâchant Talal. […] Si tu choisis de persévérer dans l’erreur, je continuerai à faire en sorte que tu en crèves, professionnellement s’entend ».
Le président du Crif, relance sa proposition d’une « reconstitution des faits » à réaliser en France alors que les autorités israéliennes n’ont jamais répondu aux propositions de France Télévisions de participer à une enquête en bonne et due forme.. Mr. Prasquier ne dit pas qu’il a refusé la proposition d’Arlette Chabot, d’aider Jamal à exhumer le corps de son fils afin de procéder à des tests ADN. « Cela ne prouvera rien !! » a-t-il dit.
Le Crif est donc un élément central de la campagne déclenchée contre moi par Philippe Karsenty, le héros de Pamela Geller, la blogueuse qui a évoqué le terme de « Hitlerjugend » à propos des jeunes socialistes norvégiens assassinés par Breivik, le fou terroriste..
On ne peut que regretter que le Président du Crif, institution attachée aux fondements de la démocratie, fasse si peu de cas des institutions judiciaires qui en sont les garants et n’hésite pas à en présenter les décisions en contradiction avec ce qu’il considère être « la vérité des faits ».
CQFD.