le Chapitre 4 de mon livre "un enfant est mort"

Avec l'aimable autorisation de  mes amis des "Éditions Don Quichotte"

Un enfant est mort - Chapitre 4 - extrait du PDF

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France/Polémique Enderlin: l'affaire de diffamation devra être rejugée (PAPIER GENERAL)
Par Pascale JUILLIARD

PARIS, 28 fév 2012 (AFP) - Plus de onze ans après, la justice n'a toujours pas mis un terme à la polémique entourant un reportage du journaliste de France 2 Charles Enderlin sur la mort d'un enfant palestinien à Gaza: l'affaire devra être rejugée après l'annulation mardi d'une relaxe pour diffamation.
Philippe Karsenty, directeur d'une agence de notation des médias, avait été condamné pour diffamation en première instance, en 2006, pour avoir accusé France 2 d'avoir diffusé un "faux reportage, une pure fiction" comportant "une série de scènes jouées".
Il avait été relaxé en appel, en 2008. France 2 et M. Enderlin s'étaient pourvus devant la Cour de cassation, la plus haute juridiction française.
La Cour de cassation a annulé cette relaxe car elle a jugé que la cour d'appel avait excédé ses pouvoirs en ordonnant à France 2 de lui communiquer les rushes du reportage, selon le texte de sa décision consulté par l'AFP.
Elle a précisé que conformément à la loi, M. Karsenty devra être à nouveau jugé par la cour d'appel de Paris.
Selon les délais habituels, il devrait se passer plusieurs mois avant ce nouveau procès.
Au coeur de la polémique se trouve un reportage de Charles Enderlin, correspondant permanent de France 2 en Israël, et de son caméraman palestinien, Talal Abu Ramah, tourné dans la bande de Gaza le 30 septembre 2000, dans les premiers jours de la deuxième Intifada.
Protégé par son père, Mohammed al-Dura, 12 ans, y perdait la vie lors d'un échange de tirs entre l'armée israélienne et des activistes palestiniens. Les images, qui firent le tour du monde, ont donné lieu à une polémique sur l'origine des tirs ayant provoqué sa mort et sur une éventuelle mise en scène.
Lassée des accusations de "bidonnage", France 2 avait attaqué en diffamation le directeur de l'agence Media Ratings, Philippe Karsenty, qui qualifiait le reportage de supercherie" et d'"imposture", allant jusqu'à évoquer "la fausse mort" de l'enfant.
La cour d'appel avait jugé que les propos litigieux portaient "incontestablement atteinte à l'honneur et à la réputation des professionnels de l'information".
Mais elle avait reconnu au prévenu le bénéfice de la "bonne foi" et estimé qu'il n'avait "pas dépassé les limites de la liberté d'expression". Elle ne s'était pas prononcée explicitement sur le reportage, dont les rushes avaient été visionnés à l'audience.
Dans son arrêt, la Cour de cassation rappelle que la cour d'appel de Paris avait, dans une décision du 3 octobre 2007, ordonné un supplément d'information afin que France 2 communique les rushes du reportage.
Or, elle ne pouvait le faire "sans excéder ses pouvoirs", a-t-elle jugé. En, effet, en matière de diffamation, il incombe au prévenu d'apporter la preuve de sa bonne foi, "sans que les juges aient le pouvoir de provoquer, compléter ou parfaire l'établissement de celle-ci".
La cour d'appel a donc "méconnu" ces principes, ce qui a entraîné la cassation de l'arrêt de relaxe prononcé le 21 mai 2008.
A l'audience de la Cour de cassation, le 14 février, le parquet général avait pourtant recommandé le rejet du pourvoi de France 2 et de M. Enderlin.
L'avocat de la chaîne de télévision, Me Emmanuel Piwnica, a exprimé auprès de l'AFP sa "grande satisfaction". "Nous avions toujours soutenu que la communication des rushes, au-delà de son illégalité, ne pouvait strictement rien apporter", a-t-il dit. "Nous attendons la suite avec confiance".

Publié par cenderlin / Catégories : Al Dura