La Première condamnation de la chaîne 10

Comité d’éthique de l’Union de la Presse
 
3/2008dossier n°
 
 
 
 
 
 
 
Devant les membres du Comité :
 
Maitre Hanoh Kinan
Liron Nagler-Cohen – membre du Comité d’éthique
Routy Sini – membre du Comité d’éthique
 
 
La chaîne France 2 en Israël                                                la plaignante
 
 
 
-contre-
 
La rédaction des actualités de la chaîne 10
 
                                                                                              La mise en cause
 
 
Décision
 
La compétence du Comité pour juger de la plainte qui lui a été soumise par l’Union de la Presse pour violation des règles éthiques par des journalistes et des organes de presse, provient des statuts adoptés par l’Union de la Presse en Israël (« les statuts »).
 
Les fondements de la plainte en question sont liés à la demande de la chaîne de télévision française « France 2 », par l’intermédiaire de ses avocats (Maitre Louise Sporast du Cabinet d’avocats Aharonson, Shar, Aboulafia, Amodai et associés) formée à l’encontre du reportage préparé par Shaï Hazkani, tel qu’il a été diffusé le 12.12.07 sur la chaîne 10 et dont le contenu portait sur les blessures de Djamel Al Durah en 2000 (le père de l’enfant tué, Mohamed Al Durah).
 
Les prétentions de France 2
 
D’après France 2, la chaîne 10 a présenté des images de Djamel Al Durah blessé, comme si elles avaient été diffusées par France 2. De plus, et comme si cela n’était pas suffisant, le reportage laissait entendre des accusations et des allusions selon lesquelles le reportage diffusé par France 2 au sujet des causes de la mort de l’enfant Mohamed Al Durah et des blessures de son père serait un faux reportage.
Afin d’apporter des éclaircissements, la chaîne France 2 a cité le texte du reportage de la chaîne 10:
 
(Hazkani)        « Apparemment, le mythe Al Durah n’a pas cessé et en France, les débats judiciaires se poursuivent autour de la prétention selon laquelle l’enregistrement de France 2 a été monté de toutes pièces ».
 
(Stéphane Jouffa) « C’est manifestement la plus grande manipulation de toute l’histoire de la télévision »…
(Stéphane Jouffa) « Ils ont montré les images de la main, du pied ainsi que d’autres photos du même genre qu’ils ont agrandis de la taille de posters géants, comme preuve des tirs de Tsahal sur Djamel et sur l’enfant ».
 
Le débat, première partie
Si nous avons décidé de présenter les citations que la chaîne France 2 nous a présentées, c’est parce que nous sommes convaincus que ces phrases sont importantes pour le déroulement du débat.
Cependant, concernant les citations, nous avons l’obligation de citer d’autres éléments entendus à la fin du reportage en question, de la bouche du reporter Shaï Hazkani :
« Il est important de dire que ces éléments ne prouvent pas encore que les faits ont été fabriqués ou truqués, et ils ne prouvent bien évidemment pas que Mohamed Al Durah est en vie, comme le prétendent une partie des enquêteurs sur le sujet. Quoi qu’il en soit, des points d’interrogation subsistent et il faut espérer que des réponses seront trouvées lors du procès à Paris ».
 
Qui est Stéphane Jouffa, qui se présente comme un enquêteur et qui s’adresse à la chaîne France 2 dans le reportage, comme si elle était la responsable de « la plus grande escroquerie de l’histoire de la télévision » ? Qui sont les enquêteurs israéliens qui se réfèrent à la publication des images par la chaîne France 2 ? – point sur lequel la chaîne 10 n’a donné aucune explication dans son reportage.
 
A partir de là, la partie fondamentale de la plainte de la chaîne France 2 se réfère au fait que les images qui ont été présentées par la rédaction des actualités de la chaîne 10 n’ont pas été diffusées par eux. La rédaction des actualités de la chaîne 10 n’a même pas vérifié les faits avec la chaîne France 2 avant de diffuser le reportage en question. Malgré cela, bien que la représentante de la rédaction des  informations de la chaîne 10 ait discuté avec le directeur de la chaîne France 2 en Israël, la rédaction des informations de la chaîne 10 n’a pas considéré qu’il était nécessaire d’informer le directeur du contenu du reportage objet de la plainte.
 
En se référant à l’article 44 d’ des statuts, la plainte de la chaîne France 2 a été examinée, ainsi que le reportage objet de la plainte et la réponse des informations de la chaîne 10 à l’adjoint du Conseiller Juridique de l’Union de la Presse. L’Union de la Presse a considéré que le Comité devait examiner si la demande de réaction présentée par la chaîne 10 à la chaîne France 2 avant la diffusion du reportage mis en cause, avait été faite selon les règles éthiques de la profession des métiers de la presse.
 
Il nous a également été demandé de vérifier si le contenu de ce qui a été dit dans le reportage de la rédaction des informations de la chaîne 10 au sujet des images et des blessures de Mohamed Al Durah était exact, comme le requiert l’article 4a’ des statuts ;  et si la rédaction des actualités de la chaîne 10 avait  procédé à un examen suffisant des faits avant de  diffuser le reportage, comme cela est prévu par l’article 5a’ des statuts.
 
Il est bien évident que notre tâche aurait été beaucoup plus aisée si la rédaction des actualités de la chaîne 10 s’était déplacée lors des débats du Comité afin de faire entendre ses prétentions en réponse à celle que nous avons entendues du représentant de la chaîne France 2, M. Charles Enderlin (ce que la chaîne 10 avait fait dans le cadre d’autres débats où le signataire de la présente décision siégeait – appel 3-2007).
 
Malheureusement, la rédaction des actualités de la chaîne 10 a choisi de ne pas se présenter devant nous. C’est pourquoi, dès l’ouverture des débats, nous avons expliqué au représentant de la chaîne France 2 que nous utiliserons, de notre propre initiative, la réaction des informations de la chaîne 10, telle que rédigée dans le courrier de la Conseillère Juridique à l’attention de la chaîne France 2 (courrier du 30 mars 2008), dont la copie a été envoyée au directeur de l’Union de la Presse –ce document servant de porte parole à la mise en cause, dans la mesure du possible.
 
Les prétentions de la chaîne 10
La rédaction des actualités de la chaîne 10 rejette l’ensemble des prétentions de la chaîne France 2 en précisant avoir diffusé les choses telles qu’elles sont à propos d’un sujet d’importance publique. A partir des preuves et des témoignages qui ont été trouvés entre les mains de la chaîne 10, il existe une réponse appropriée aux plaintes de la chaîne France 2, et il n’a pas été dit ni fait allusion dans le reportage au fait que l’enregistrement de la chaîne France 2 était « faux » ou « truqué ». La preuve en est qu’à la fin du reportage, le reporter Shaï Hazkani dit qu’il n’existe aucune preuve quant à la fabrication de toute pièce ou au truquage de l’évènement, tout comme il n’existe aucune preuve que Mohamed Al Durah soit encore en vie. Ces éléments parlent d’eux même.
 
Et ce n’est pas tout. L’absence de diffusion de la réaction de la chaîne France 2 proviendrait de la plaignante elle-même, puisqu’elle a refusé de s’occuper de cette question, de quelque façon que ce soit.
 
Le débat, deuxième partie
Nous avons considéré et examiné au mieux les prétentions des parties sachant  que nous n’avons pas de réaction par rapport au témoignage du représentant de la chaîne France 2.
 
En fait, la rédaction des actualités de la chaîne 10 utilise des termes très sévères pour qualifier le reportage objet du présent dossier.
 
On peut entendre que « en France, le débat se poursuit autour de la prétention selon laquelle l’enregistrement de la chaîne France 2 a été fabriqué », ce qui représente plus qu’une allusion à l’attention des téléspectateurs et des auditeurs.
 
Bien plus sévères ont été les propos rendus par la personne nommée Stéphane Jouffa qui sert au téléspectateur un discours faisant partie intégrante du reportage diffusé, sans préciser qui est la personne en question : « il s’agit certainement de la plus grande escroquerie de l’histoire de la télévision ».
 
Nous préciserons que nous avons visionné le reportage objet du présent dossier et nous avons même visionné 2 autres films présentés par le représentant de la chaîne France 2.
 
Nous les avons retournés dans tous les sens et nous ne sommes pas parvenus à comprendre. Même si l’on se réfère de façon positive à la version de la chaîne 10 qui a essayé d’obtenir la réaction de la chaîne France 2 – pourquoi cela n’a-t-il pas été évoqué expressément dans le cadre du reportage ?
Y a-t-il une chose plus simple que de préciser en marge du reportage que la rédaction des actualités de la chaîne 10 a demandé à France 2 de lui faire connaître sa réaction et qu’ils ont refusé ?
Ces choses prennent encore plus de sens au regard du témoignage du représentant de la chaîne France 2 qui a dit expressément que la rédaction des actualités de la chaîne 10 ne lui a pas demandé sa réaction et que si elle l’avait fait, ils auraient obtenus tous les éléments d’information …
 
Même les arguments de la chaîne 10 selon lesquels il n’a pas été dit ou fait allusion de quelque façon que ce soit au fait que l’enregistrement dela chaîne France 2 ait été un faux document ou un document « fabriqué » ne sont pas exact, et c’est le moins que l’on puisse dire. Est-ce vraiment cela ? Comment le télespectateur moyen peut-il interpréter les éléments suivants qui ont été diffusés ?
« En France, le débat se poursuit autour de la prétention selon laquelle l’enregistrement de la chaîne France 2 a été fabriqué… »
« L’équipe de reporters qui continue d’enquêter sur le sujet a découvert également que tout ce qui avait été raconté n’était pas exact ».
« Il s’agit certainement de la plus grande escroquerie de l’histoire de la télévision ».
 
Tout cela est bien sévère et il est nécessaire et juste de le dire de la façon la plus claire qui soit.
Dans le cadre de notre décision, nous avons décidé de nous concentrer autour de la vérification des faits, du point de vue de l’éthique des professionnels de la presse. En effet, nous ne pouvons donner un avis suffisement adapté par rapport aux faits soumis à controverse, dans la mesure où pour ce faire, il aurait fallu que les deux parties soient présentes lors des débats. Il est exact que le droit à l’information doit être pris en compte par l’organe de presse qui diffuse ou qui écrit des informations, mais c’est justement pour cela qu’il convient de s’expliquer de la façon la plus stricte, juste, équilibrée et prudente qui soit, en l’honneur et au nom de la partie qui peut être atteinte par la publication.
A ce sujet, le juge de la Cour Suprême (qui n’est plus en fonction) Itzhak Zamir a écrit que la presse dispose d’un grand pouvoir. Elle peut porter aux nues ou humilier, obscurcir la vie d’un homme et remettre en cause le statut d’une institution (n° 732/95, « société Yédiot Aharonot contre Kraus et autres » - pd’’10 52 (3) (1)).
 
D’après les éléments qui nous ont été présentés, nous ne pourrons décider si la rédaction des actualités de la chaîne 10 a sciemment ou involontairement diffusé une information qui n’est pas conforme à la vérité , qui n’est pas exacte, qui est de nature à induire en erreur ou qui est erronnée. Par contre, tel n’est pas le cas de la question relative à l’examen des faits tel que prescrit par l’article 5 des statuts de l’éthique des professionnels de la presse. Voilà ce qui est mentionnée :
 
« 5a. Avant de publier une quelconque information, l’organe de presse et le journaliste devront vérifier l’exactitude des faits aurpès de la source la plus fiable possible, avec la prudence nécessaire et selon les circonstances de l’espèce.
b. L’urgence de la publication ne dispensera pas de l’examen de l’exactitude des faits en question.
 
Pour résumer. D’après nous, la rédaction des actualités de la chaîne 10 n’a pas agi en accord avec les termes de l’article 5 ci-dessus, c’est pourquoi elle a violé les règles éthiques, comme cela a été décrit ci-dessus.
La présente décision est rendue à la majorité des voix (Maitre Hanoh Kinan et Routy Sinaï), contre l’avis contraire de Liron Nagler Cohen, membre du Comité d’éthique.
 
Dès lors, nous décidons de rendre un avertissement à l’encontre de la rédaction des informations de la chaîne 10, en vertu des pouvoirs qui nous sont conférés par l’article 50 des statuts de l’Union de la Presse en Israël.
Nous demandons la publication d’un résumé de la présente décision par la rédaction des actualités de la chaîne 10 dans les meilleurs délais, dans les termes suivants :
 
Le Comité d’éthique de l’Union de la Presse a décidé que la rédaction des actualités de la chaîne 10 a violé les règles éthiques des professionnels de la presse dans la mesure où elles n’a pas suffisemment vérifié les faits avant de diffuser un reportage sur les blessures de Djamel Al Durah lors de l’affrontement au cours duquel son fils Mohamed Al Durah a été tué en 2000, dans la bande de Gaza. Il s’agit d’un reportage de Shaï Hazkani qui a été diffusé par la rédaction des actualités de la chaîne 10 le 12.12.2007. Les membres du Comité – Maitre Hanoh-Kinan, Liron Nagler-Cohen et Routy Sinaï ont jugé la plainte déposée par la chaîne France 2 en Israël, selon laquelle le reportage contenait des faits inexacts ainsi que des informations manquant de précision. Les membres du Comité ont décidé à la majorité des voix que le reporter aurait du demander à la chaîne France 2 les informations dont elle disposait, en vertu du principe éthique selon lequel il convient de vérifier l’exactitude des fait auprès de la meilleure source, avec la prudence qui doit être de mise.
Le Comité a décidé de prononcer un avetissement à l’encontre de la rédaction des informations de la chaîne 10.
 
Dans la mesure où la rédaction des actualités de la chaîne 10 n’est pas membres de l’Union de la Presse, le Comité recommande à cette chaîne de publier la décision au cours d’un de ses bulletins d’information. Si cela n’était pas fait, le Comité diffusera le résumé de la décision sur une autre chaîne de télévision et dans deux quotidiens de la presse écrite.
 
La présente décision ne devra pas être publiée avant la fin du délai d’appel, comme prévu à l’article 52b’ des statuts. Si un appel était soulevé, la décision ne saurait être publiée jusqu’au moment où la décision sera rendue.
 
Nous attirons l’attention de la rédaction des informations de la chaîne 10 sur le fait qu’elle pourra faire appel de la présente décision dans les 10 jours suivant la date à laquelle elle aura été rendue.
 
 
Décision rendue le 10.8.2008
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
_________________                                ____________________           
Maitre Hanoh Kinan, président                     Routy Sinaï, membre
 
 
 
 


Ci-joint l’opinion minoritaire de Liron Nagler Cohen
 
Opinion minoritaire
 
J’ai étudié le rapport du président du Comité, Maitre Hanoh Kinan et, malheureusement, je ne suis pas d’accord avec la conclusion finale de ce rapport.
 
Il est possible de discuter de la valeur du reportage de la chaîne 10 et d’en tirer des conclusions négatives. Cependant, le Comité d’éthique de l’Union de la Presse n’est pas une école de journalisme et il n’a pas à décerner une note mais une décision relative à la violation éventuelle par la chaîne de deux articles des statuts de l’Union de la Presse :
Article 4a : « L’organe de presse et le journaliste ne publieront pas intentionnellement ou par négligence des faits contraires à la vérité, des faits inexacts, de nature à induire en erreur ou erronés ».
Article 5a : « Avant de publier une quelconque information, l’organe de presse et le journaliste devront vérifier l’exactitude des faits auprès de la source la plus fiable, avec la prudence qui s’impose, selon les circonstances de l’espèce. »
 
Concernant l’article 4a :
Je suis d’accord avec Maitre Hanoh Kinan lorsqu’il conclut que « d’après les éléments qui nous ont été présentés, nous ne pourrons décider si la rédaction des actualités de la chaîne 10 a sciemment ou involontairement diffusé une information qui n’est pas conforme à la vérité , qui n’est pas exacte, qui est de nature à induire en erreur ou qui est erronnée ».
 
Concernant l’article 5a :
Maitre Kinan conclut dans sa décision que « la rédaction des actualités de la chaîne 10 a violé les règles de l’éthique des professionnels de la presse dans la mesure où elle n’a pas suffisemment vérifié les faits avant de diffuser le reportage sur les blessures de Djamel Al Durah… ». Il écrit également que « le reporter aurait du demander à la chaîne France 2 les informations dont elle disposait, en vertu du principe éthique selon lequel il convient de vérifier la justesse des faits auprès de la meilleure source, avec la prudence qui doit être de mise dans ce cas ». Dès lors, il conclut que la chaîne 10 a violé l’article 5a des statuts.
La chaîne 10 – Dans la déclaration signée par la Conseillère Juridique de la chaîne, il est prétendu à l’attention de l’avocat de la chaîne France 2 : « Toutes nos tentatives de collaboration avec votre cliente durant l’enquête de préparation du reportage se sont heurtées à un mur. Votre cliente a refusé de faire référence au sujet de quelque façon que ce soit… ».
Il n’y a pas de discussion quant à savoir si la chaîne 10 s’est tournée au moins une fois vers la chaîne France 2 durant l’enquête. France 2 le reconnaît également.
La chaîne 10 utilise le pluriel dans sa lettre mais M. Enderlin prétend qu’il n’y a eu qu’une seule demande de la part de la chaîne 10.
Lorsque Maitre Kinan demande s’il est possible qu’une autre demande ait été formulée à une autre personne de la chaîne, M. Enderlin répond : « Non. Chez moi, les secrétaires savent très bien traiter ces types de demande (extrait du protocole).
Entre parenthèses, il convient de préciser que M. Enderlin prétend ne pas avoir reçu la réaction de la chaîne 10 aux accusations de la chaîne, lettre envoyée à l’avocate de la chaîne, Louise Sportas. En fait, il l’a lue pour la première fois lors des débats ce qui prouve que les demandes de la chaîne 10 ne lui parviennent pas toujours.
 
En concluant que la chaîne 10 n’a pas vérifié l’exactitude du reportage auprès d’une source plus fiable et avec la prudence qui est nécessaire, nous décidons en fait qu’une seule demande n’est pas suffisante et que la chaîne aurait du faire plus d’efforts.
Ainsi, les membres expliquent dans leur décision que « les éléments prennent encore plus de sens au regard du témoignage fait devant nous par le représentant de France 2 qui a dit expressément que la rédaction des actualités de la chaîne 10 ne lui avait pas demandé sa réaction et que si c’est ce qu’elle avaient fait, ils auraient obtenus tous les éléments d’informations… »
J’accèpte les normes professionnelles posées par mes collègues et il est évident (grâce à mon expérience comme journaliste et comme rédactrice), qu’il faille s’efforcer d’obtenir toutes les informations requises, avant la diffusion du reportage. Cependant, je souhaite rappeler les propos du représentant de France 2 lors des débats, que l’on ne peut écarter de la conclusion finale à laquelle je suis parvenue :
M. Enderlin a précisé avec une grande honnêteté (comme cela est précisé dans le protocole) qu’il a enquêté et questionné avant de collaborer avec différents organes de communication. Il souhaitait vraiment savoir qui était l’enquêteur avec lequel la chaîne 10 se trouvait en relation. D’après ses propos, il n’aurait pas transmis les informations à la chaine 10 et n’aurait pas collaboré avec elle si on lui avait dit qu’il s’agissait de M. Jouffa.
Peut-être que cela ne concerne pas directement notre propos mais il est clair qu’il convient de faire deux observations : la première en relation directe avec le sujet des débats, et l’autre, indirectement :
  1. D’après les habitudes de M. Enderlin, même si la chaîne 10 s’était tournée plusieurs fois de suite vers lui afin d’obtenir les informations, le résultat final aurait été le même : aucune collaboration de la part de la chaîne  puisque l’enquêteur n’aurait pas obtenu l’aval de France 2. Au regard de cet aveu, je me demande quel est le but de la plainte de France 2 ?
  2. Doit-on déduire de la conclusion de M. Enderlin et de la plainte déposée par France 2 que seule la personne qui convient à France 2 pourra obtenir des excuses publiques (après avoir été bien entendu gratifié de la collaboration avec la chaîne) et tous ceux qui utiliseront les services de journalistes qu’ils ne peuvent observer face à face, ne pourront diffuser leurs prétentions auprès du public ?
 
D’après ce qui vient d’être exposé et en se basant sur l’expérience de la chaîne 10 en matière de communication avec France 2, je ne suis pas d’accord avec les conclusions selon lesquelles la chaîne 10 aurait violé les règles générales d’éthique (article 5a des statuts).
Avec cela, je partage complètement l’amertume du Comité par rapport au fait qu’aucun représentant de la chaîne 10 ne se soit présenté devant nous.
 
Cordialement,
 
Liron Nagler-Cohen
 
 
 
 
 
Publié par cenderlin / Catégories : Al Dura