Cette analyse écrite début septembre est plus valable que jamais après la décision de Tzipi Livni qui a annocé au président Shimon Pérès qu'elle était en faveur d'élections anticipées. Selon des correspondants politiques israéliens Benjamin Netanyahu aurait discrètement conclu un accord avec le parti Shass. Les orthodoxes séfarades qui ont refusé de participer à un nouveau gouvernement Livni. Ehoud Barak, lui a faits avoir qu'il était pas en faveur d'une coalition restreinte à laquelle participerait le parti de gauche, Meretz..
Ce vendredi (5 septembre) dans son édito hebdomadaire de Yedihot Aharonot, Nahoum Barnéa nous livre un nouveau vocable : « Barbi ». C’est un mot composé de BARak et BIbi (Netanyahu). Il s’agirait d’un plan secret du président du parti travailliste pour liquider Kadima, surtout celle qui – selon les sondages- semble sur le point d’en remporter les primaires : la ministre des Affaires étrangères, Tzipi Livni. Après la démission annoncée d’Ehoud Olmert, Monsieur Barak envisagerait de réunir, avec le Likoud et d’autres formations de droite et orthodoxes, une coalition de 61 députés pour former une coalition gouvernementale dont le ministre de la Défense serait … Barak lui-même. (N’étant pas député il ne peut accéder à la présidence du conseil). Un tel gouvernement serait en place jusqu’à la tenue d’élections législatives, le temps de faire disparaître Kadima de la scène politique.
Problèmes, Netanyahu n’est pas chaud. Il préfère des élections anticipées qui, toujours selon les sondages lui promettent un bon score alors que le part travailliste s’effondrerait et n’aurait plus que 9 mandats… Ce n’est pas tout, les responsables travaillistes ont fait savoir à leur chef qu’ils étaient totalement opposés à « Barbi ». « Nous allons nous allier à la droite alors que Livni fait campagne sur le thème de la nécessité de poursuivre le processus de paix ? C’est de la folie » pour l’heure « Barbi » a été remisé dans un placard mais, l’idée pourrait – selon Barnéa- ressurgir. Cette histoire est, en tout cas, typique du personnage Barak qui, avec Arafat et Bill Clinton, porte la responsabilité de l’échec des accords d’Oslo. Le président du parti travailliste n’est pas un chaud partisan du processus de paix. C’est le moins que l’on puisse dire.
Dans Haaretz, Avi Issacharoff publie une interview importante, exemplaire de l’atmosphère qui règne au sein de la direction palestinienne en Cisjordanie. Houssam Khader, un leader du Fatah, récemment libéré de prison après six années de détention. En l’absence d’accord les « révolutionnaires palestiniens qui soutiennent le processus de paix pourraient se tourner à nouveau vers la lutte armée… Mais ce sera un combat dans le style d’Al Qaïda » La conquête de Gaza par le Hamas et la politique suivie par le mouvement islamiste lui a dit-il « donné la phobie de l’Islam politique » « Si Israël se lance sur la voie de la paix, Nous le suivrons, sinon, tout peu arriver ! » A noter que, de plus en plus la presse, les intellectuels et des dirigeants palestiniens se déclarent en faveur de la dissolution de l’autorité palestinienne et contre une solution à deux états.
Dans Marianne qui vient d’arriver en Israël, une surprise. Un article curieux d’Elie Barnavi. Visiblement, il s’est contenté d’aller voir le film : « la guerre selon Charlie Wilson » sans lire le livre de George Crile qui en est la source. Sur papier, l’histoire est totalement différente de celle racontée par Hollywood. L’ancien ambassadeur d’Israël à Paris écrit : « Ce congressman (Charlie Wilson) réussit à persuader ses collègues d’augmenter l’aide américaine au peuple afghan en lutte contre l’occupant soviétique. Mais, la victoire acquise, lorsqu’il réclame de l’argent pour des écoles, des hôpitaux, des routes, ses collègues lui rient au nez… » Monsieur Barnavi ajoute : « Les Américains partis trop vite en 1989… » Le film est donc trompeur. Selon le livre George Crile l’aide américaine aux moudjahidines afghans en dollars sonnants et trébuchants s’est poursuivie au moins jusqu’en 1992. Année durant laquelle ils ont encore reçu 200 millions de $ des Etats-Unis auxquels l’Arabie Saoudite a ajouté une somme équivalente. De l’argent qui continuait d’être versé à des chefs de guerre comme Gulbudin Hekmatyiar en dépit du fait qu’il avait pris position en faveur de Saddam Hussein, l’année précédente.
Des hôpitaux ? Des écoles ? Après le départ des soviétiques, les moudjahidines ont attaqué, avec des armes fournies par les Américains, des convois d’aide humanitaire, incendié une clinique de soins gratuits tenue par une ONG. Les institutrices et infirmières afghanes travaillant dans les camps de réfugiés étaient menacées. L’une d’entre elle, kidnappée et assassinée. Tout cela pour ne pas parler des combats fratricides en bandes pachtounes rivales, les massacres de civils et de prisonniers..
Andrei Kozyrov futur ministre des affaires étrangères russe avait pourtant expliqué qu’il était de l’intérêt des Etats-Unis comme de la Russie d’empêcher l’Islam radical de prendre le pouvoir radical en Afghanistan. Après le onze septembre, deux des alliés afghans de Charlie Wilson seront sur la liste des terroristes les plus recherchés par cette même Amérique qui les a financés…
En lisant l’ouvrage de Crile, Elie Barnavi, aurait également découvert quelques passages intéressants sur les liens entre Israël et Zia Ul Hak le président pakistanais proche des Islamistes ou sur les ventes d’armes israéliennes à l’Iran des Ayatollahs… Mais cela, c’est une autre histoire.