Opinion

Bonjour à tous
 

J’ai terminé l’écriture de mon nouveau livre et n’attends plus que les épreuves. Le sujet surprendra. Il y aura un cahier photo. Ce n’est pas un nouvel ouvrage sur le processus de paix et l’Intifada… Publication fin février, début mars.
 

En attendant la fin des procédures judiciaires en France et en Israël, je ne ferais pas de nouveaux commentaires sur les campagnes de diffamation en cours, contre France 2 et moi-même dans l’affaire A Dura.

 

Je reprends donc le chemin de mon blog.
 

Voici un billet « Opinion »
 

Est-il possible d’acheter la paix au Proche Orient avec 7,4 milliards de dollars. C’est la somme accordée à l’Autorité palestinienne, le 20 décembre 2007, par les 87 délégations d’états et d’organisations internationales lors de la Conférence de Paris. Ces fonds sont destinés à relancer l’économie de la Cisjordanie et ainsi, renforcer le soutien au Président Mahmoud Abbas. Mais, pour cela il faudrait la libre circulation des biens et des personnes, ce qui serait possible si l’armée israélienne lève la majeure partie des 570 barrages militaires installés en Cisjordanie. A l’heure où ces lignes sont écrites, ils sont toujours en place.

Les négociateurs palestiniens exigent, avant toute discussion sur les problèmes fondamentaux du conflit, l’arrêt de la construction dans les implantations israéliennes. Quelques jours après la conférence d’Annapolis, l’annonce d’un appel d’offre pour la mise en chantier de plus de 300 unités de logements à Har Homa le nouveau quartier juif au sud de Jérusalem sur la colline d’Abou Ghneim en secteur conquis par Israël en 1967. Après de vives réactions de Condoleezza Rice et Mahmoud Abbas, le gouvernement Olmert avait annoncé l’annulation du projet. Depuis, Palestiniens et Américains ont découvert que le budget israélien pour 2008 prévoit 750 nouvelles unités de logement, 250 à Maale Adoumim et 500 à Har Homa. Résultat les pourparlers lancés par la Conférence d’Annapolis sont dans l’impasse.

Les Israéliens, pour leur part, exigent des Palestiniens une lutte sérieuse contre le terrorisme. A cela, l’entourage de Mahmoud Abbas répond que la remise sur pied des services de sécurité palestiniens prend du temps. Ils ont été détruits par Tsahal durant les premières années de l’Intifada. Certains chefs du Fatah ajoutent que ce n’est pas leur rôle puisque l’armée israélienne occupe de fait toutes les zones autonomes de Cisjordanie, par des incursions régulières, des barrages et des barrières.

Donc, à priori, les négociations ne pourront avancer que lorsque les Israéliens cesseront de construire dans les implantations et les Palestiniens lutteront contre le terrorisme. C'est-à-dire, au train où vont les choses, jamais!

Là se trouve la faille dans le processus d’Annapolis. L’Administration Bush, Ehoud Olmert et les généreux donateurs de la Conférence de Paris ont voulu acheter du temps. La denrée la plus rare et la plus chère au Proche Orient. L’échec du processus d’Oslo a démontré que trop de temps était contreproductif. Yitzhak Rabin pensait que cinq années d’autonomie devaient permettre de stabiliser la situation et parvenir à la négociation sur le statut définitif dans les meilleures conditions. Il a été assassiné. Shimon Peres a perdu les élections en 1996, Benjamin Netanyahu a relancé la colonisation. Ehoud Barak n’a pas réussit à conclure un accord avec Yasser Arafat. L’intifada, les attentats suicides et la répression israélienne ont tout remis en question.

A Annapolis, Ehoud Olmert et Mahmoud Abbas ont proclamé 2008, l’année de la paix. Or, douze mois dans cette région cela peut être très long. Une reprise du terrorisme, des élections anticipées en Israël brouilleraient les cartes. Alors, pourquoi attendre ? Tous les dossiers ont déjà fait l’objet de négociations. Il y a les paramètres de Bill Clinton du 23 décembre 2000 qu’Ehoud Barak, premier ministre à l’époque a d’abord accepté puis refusé. Il y a les avancées des négociations de Taba en janvier 2001. Le rapport du sénateur Mitchell d’avril 2001.L’initiative de Genève d’octobre 2003, négociée par des modérés des deux camps. En quelques semaines, voire tout au plus quelques mois, il devrait être possible de parvenir à un accord. Car le temps presse. Le calme au Proche Orient est trompeur.

 

Jérusalem 26 Décembre 2007