"Les Nombrils" (c) Editions Dupuis

"Les Nombrils" adaptés au cinéma

Après le carton en librairie, "Les Nombrils" passent sur grand écran ! La BD devrait faire l'objet d'une double adaptation : un film avec des acteurs en 2015 et un long-métrage d'animation en 2016. Les Editions Dupuis ont annoncé la nouvelle il y a quelques jours. Décidément, les relations se portent bien entre la BD et le cinéma après "L'élève Ducobu", le "Marsupilami", "Boule et Bill", et en attendant "Benoit Brisefer"...

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"Les Nombrils" (c) Editions Dupuis

Déjà auréolés d'un des plus beaux succès BD de ces dernières années, les auteurs québécois Maryse Dubuc et Marc Delafontaine alias Delaf peuvent se frotter les mains. Les 5 premiers tomes de la série "Les Nombrils" ont été vendus à plus d'1 million d'exemplaire depuis la création en 2005. La BD raconte avec un humour décapant les aventures de trois adolescentes. Karine, grande perche mal dans sa peau qui découvre les affres de l'amour. A ses côtés Jenny et Vicky, ses copines blondes (vraiment blondes), vachardes, qui se servent de Karine comme d'un faire-valoir. Enfin ça c'est le début de l'histoire... Depuis 5 tomes, Karine a trouvé l'amour, l'a perdu. Un personnage énigmatique a fait craquer toutes les filles avant de révéler son terrible secret. Karine a de nouveau trouvé l'amour auprès d'un musicien qui lui a redonné confiance en elle, quitte à se fâcher avec ses copines de toujours... "Les Nombrils" s'adressent plutôt aux lectrices de 8-12 ans. Mais à l'occasion plongez-vous dans un tome, "Les Nombrils" devraient bien vous faire rire. En attendant le film, donc...

"Les Nombrils" éditions Dupuis. 5 tomes parus. Le prochain sortira en octobre. 

"Les Nombrils sur Facebook" : http://www.facebook.com/lesnombrils

(c) "Willy Vandersteen raconte..."

Willy Vandersteen raconte...

suskeenwiskedagUne plongée dans l'âge d'or de la BD belge, voici ce que propose la rétrospective "Willy Vandersteen" en ce moment au Centre Belge de la Bande-Dessinée. Willy Vandersteen est l'un des maîtres de la ligne claire aux côtés d'Hergé. Moins vénéré par les amateurs que le créateur de Tintin, le dessinateur flamand (disparu en 1990) a tout de même inventé en 50 ans de carrière un univers riche de plus de 1000 albums, de dizaines de héros... De "Bob et Bobette" au "Prince Riri" en passant par "Le chevalier rouge", les personnages de Willy Vandersteen ont en commun le goût de l'aventure, du fantastique, un humour loufoque.

Willy Vandersteen débute sa carrière en 1942. A l'époque, l'embargo sur les comics américains lui permet de vendre ses premiers strips à la presse flamande, comme beaucoup d'auteurs de sa génération. Le jeune homme se distingue tristement par des dessins antisémites, dessinée sous le pseudonyme "Kaproen". Des illustrations passées sous silence jusqu'en 2010... Après la guerre il va chercher l'inspiration dans les romans, les contes, le cinéma. En 1947, il dépoussière le roman historique "Till l'espiègle" et le met en image pour le journal de Tintin avec humour et ironie. En 1952, impressionné par les exploits de "Lassie" au cinéma, il imagine "Bessy", un colley qui part avec son maître Andy à la découverte de l'Amérique. Plus tard, en 1972, il puise son inspiration dans la pièce "L'auberge des Adrets" pour dessiner les aventures de "Robert et Bertrand", deux marginaux épris de liberté. Pour coucher sur le papier ses mille et unes idées, Vandersteen créé dès 1949 un studio de dessinateurs qui l'assistent dans sa tâche...

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Willy Vandersteen (c) "Willy Vandersteen raconte..."

Mais les héros les plus célèbres de Willy Vandersteen sont "Bob et Bobette". Avec plus de 300 albums à ce jour (de nouveaux auteurs ont repris la série après la disparition de l'auteur) les deux petits personnages ont permis à leur créateur de se faire connaître hors des frontières belges. Le centre de la BD résume assez joliment l'esprit de cette série : "Directement inspirées par la littérature populaire et le feuilleton, ses histoires intriguent et rebondissent, son humour n’a peur d’aucun non-sens et le contexte général de ses récits est ouvert sur le social." La famille de Bob et Bobette, c'est une famille recomposée en avance sur son temps. Les deux enfants n'ont pas de parents. Ils vivent chez leur tante Sidonie, une célibataire au caractère bien trempé (loin de la vision de la femme au foyer) secrètement amoureuse de Monsieur Lambique. Le dernier membre de la tribu s'appelle Jérôme. Un malabar si flemmard qu'il s'économise en supprimant un mot sur deux quand il parle. Grâce aux inventions du professeur Barabas, Bob et Bobette voyagent dans le futur, le passé... rencontrent des personnages extraordinaires : un papillon philanthropique  le prince des poires, une licorne solitaire, des fantômes espagnols...

bob-et-bobette-le-flutiste-farfelu---willy-vandersteen[0]Certes, ces aventures s'adressent à un public plus jeune que celui de Tintin, mais elles sont incontestablement plus dynamiques, plus riches, plus libres, plus drôles que les aventures du reporter. Et donc elles sont agréables à lire encore aujourd'hui. Les personnages bondissent, s'invectivent, s'étreignent, les péripéties s'enchaînent à un rythme soutenu.

La série est aujourd'hui diffusée au Portugal, au Chili, en Afrique du Sud, aux Etats-Unis, au Tibet, en Islande, en Autriche... elle s'est vendu à 300 millions d'exemplaires depuis 1946. Elle a donné lieu à un dessin-animé au cinéma, une série télévisée, des produits dérivés... Et pourtant, elle n'a pas véritablement connu le succès en France. Malgré un prix du meilleur auteur étranger au festival d'Angoulême en 1977, la série a connu une diffusion aléatoire chez nous. Elle n'a été publié dans le journal de Tintin qu'entre 1948 et 1959... très "belge" dans son esprit et son humour, la série a peut-être eu du mal séduire le public français. Plus généralement, en faisant de nombreuses références à la culture populaire du Nord de l'Europe, les différentes séries de Willy Vandersteen ont pu sembler hermétiques aux lecteurs francophones... Dommage.

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(c) Daniel Fouss

L'expo du Centre de la Bande-Dessinée de Bruxelles présente les grandes séries de l'auteur, ses sources d'inspiration, les planches (des bijoux...), les coulisses de la création. Une rétrospective très riche. Un petit détour par la librairie du centre ou les nombreuses bouquineries de la ville devraient vous permettre pour deux ou trois euros d' "essayer" un album de Vandersteen.

"Willy Vandersteen raconte..." au Centre Belge de la Bande-Dessinée, 20 rue des Sables, Bruxelles. Jusqu'au 1er septembre 2013. A découvrir en même temps que l'expo sur les 75 ans de Spirou.

Petit conseil de découverte : pour entrer dans l'univers de Bob et Bobette, commencez par les histoires publiées dans le journal de Tintin. Graphiquement, ce ne sont pas les plus modernes. Mais ce sont les plus abouties, les plus soignées de la collection. Les titres : 

"Le fantôme espagnol"

"La clef de bronze"

"Le casque tartare"

"Le trésor de Berseel"

"Le gladiateur mystère"

"Les martiens sont là"

"Les masques blancs"

"La cavale d'or"

En bonus, quelques images qui bougent avec une des bandes-annonces d'un des derniers albums parus, "Krimsonia" :

 

Découvrez Jean Teulé en BD

Jean Teulé est devenu en quelques années le spécialiste des "marginaux" de l'histoire, des personnages excentriques : Après une biographie romancée (un peu courte) de Charles IX le roi fou, en 2011, il s'intéresse pour son treizième roman à Hélène Jegado dite "Fleur de Tonnerre". Ni reine, ni poétesse  cette cuisinière né dans le Morbihan écuma la Bretagne entre 1810 et 1852,  empoisonnant à tour de bras les occupants des maisons où elle se faisait engager. S'imaginant habitée par l'Ankou - le personnage qui incarne la mort dans la tradition bretonne - mécaniquement, froidement, elle tua des dizaines de personnes et finit décapitée sur la place du champ-de-mars à Rennes.

Je, Francois VillonDes personnages étonnants, beaucoup d'humour (noir) : en quelques années Jean Teulé a bousculé le genre du roman historique. Il est devenu l'un des auteurs français les plus populaires. Et évidemment, ses romans ont attiré l'attention du monde de la Bande-Dessinée. Ainsi, "Je, François villon" fait l'objet d'une adaptation par Luigi Critone chez Delcourt. On sait peu de choses sur la vie du poète. Mais Teulé a su imaginer les histoires derrière les textes les plus connus de l'artiste, et reconstituer un Paris moyenâgeux ripailleur, violent, exubérant que l'on retrouve dans cette adaptation.

Toujours chez Delcourt, l'incroyable histoire du Marquis de Montespan narrée par Jean Teulé (et vendue à 500 000 exemplaires, nous dit Delcourt) est adaptée dans un style "roman graphique" par Philippe Bertrand. "Le Montespan", c'est le cocu le plus célèbre de l'époque de Louis XIV.

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Fou d'amour pour son épouse, il n'acceptera jamais de la perdre lorsqu'elle deviendra la maîtresse du roi soleil. C'est la vie de ce personnage flamboyant qui accrochait des cornes à son carrosse qui est racontée ici. La BD date un peu (2010) mais l'éditeur a laissé en ligne un site dédié très complet, et vous pourrez découvrir les premières pages de l'adaptation ici.

Enfin, avant de devenir romancier, Jean Teulé fut auteur de BD dans les années 80. Il publia notamment dans les pages des magazines "l'écho des Savanes", "Circus", "A suivre". C'est dans ces années-là qu'il rencontra Charlie Schlingo, un auteur de BD atypique. Personnage crétins, Humour idiot (c'est lui qui le dit), Schlingo a inventé son propre style avant de disparaître accidentellement en 2005.

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En 2009, Jean Teulé et Florence Cestac lui ont consacré un album hommage "Je voudrais me suicider mais j'ai pas le temps", paru chez Dargaud.

A défaut de vous plonger dans ses romans, voici donc trois albums qui vous permettront de découvrir les personnages étonnants qui peuplent les romans de Jean Teulé.

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"Le Montespan" et "Je, François Villon" sont disponibles en roman chez Julliard et chez Pocket. En BD, chez Delcourt. 

Le dernier roman "Fleur de tonnerre" est disponible chez Julliard.

(c) Fournier

Nostalgie bretonne avec Jean-Claude Fournier

foufouSi vous avez plus de 35 ans, si vous viviez en Bretagne dans les années 80 et si on lisait Ouest-France à la maison, vous vous rappelez peut-être du "Grand Concours Ouest-France". Tous les hivers, pendant 30 jours, le quotidien régional organisait un concours au long cours à base d'énigmes corsées. Des énigmes parfois si compliquées que dans certains villages, dans certaines petites villes, les participants se rassemblaient à la salle polyvalente la plus proche pour échanger leurs indices, leurs réflexions. Ces réunions pouvaient regrouper jusqu'à 8000 personnes ! Une institution...

Ces souvenirs remontent à la surface aujourd'hui à l'occasion de la parution d'un bel album intitulé "Dans l'atelier de Fournier". La BD retrace sous forme d'entretiens le parcours de l'auteur Jean-Claude Fournier : il fut  le dessinateur et scénariste de "Spirou et Fantasio" entre 1968 et 1980, par la suite l'auteur de "Bizu" (un petit poète qui vit dans la forêt magique de Brocéliande ) et des Crannibales.  Et donc Fournier, c'était aussi le dessinateur attitré des énigmes du concours Ouest-France.

Voici 3 énigmes publiées à l'époque...  bonne réflexion et bons souvenirs !!! (La 3 est facile mais la 12 et la 24 sont infernales. Si vous avez les réponses, je suis preneur)

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Enigme de l'inspecteur Limier pour Ouest-France (c) Fournier

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Enigme de l'inspecteur pour Ouest-France (c) Fournier

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Enigme de l'inspecteur Limier pour Ouest-France (c) Fournier

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"Dans l'atelier de Fournier" de Nicoby et Joub, aux Editions Dupuis. 160 pages, 24 euros.

Les 10 secrets de Superman

Dans quelques semaines sortira sur grand écran "The Man of Steel", la nouvelle version de Superman au cinéma. Histoire de faire le malin auprès de vos amis dans la file d'attente, voici dix infos à connaître sur le super-héros...

Superman fut d'abord... un super-méchant

Officiellement, Superman est né en 1938 avec le premier numéro du magazine de Bandes-dessinées "Action Comics". Mais 6 ans plus tôt, ses créateurs Joe Siegel et Jerry Shuster avaient publié une première histoire courte intitulée "Le règne de Superman". Dans ce récit, Superman est un être humain qui se retrouve doté de pouvoirs télépathiques suite à des expériences médicales. Evidemment, cela lui monte à la tête et il décide de conquérir le monde. Ni collant bleu, ni cape, le Superman de 1932 avec son crâne rasé ressemble plutôt à Lex Luthor.

D'où vient le nom "Clark Kent" ?

Les auteurs de Superman étaient fans de cinéma lorsqu'ils créèrent le journaliste derrière lequel Superman cache sa véritable identité. Ils choisirent "Clark" en hommage à Clark Gable et "Kent" en référence à Kent Taylor. Physiquement, le personnage du journaliste est inspiré d'Harold Lloyd. Quant à la ville de Metropolis, elle tire son nom de "Metropolis" de Friz Lang sorti en 1927.

Quelle est la date d'anniversaire de Superman ?

Selon l'histoire "officielle" du héros, Superman fête son anniversaire le 29 février, une fois tous les 4 ans. Mais rien n'est sûr. Dans les années 50, c'était en Octobre. La série télé "Smallville" qui raconte la jeunesse du héros place cette date au mois de Mai. Pour compliquer tout cela, la date d'anniversaire de Clark Kent est fixée tantôt au 18 juin (le jour où il fut trouvé par les Kent) tantôt au 1er décembre... Quant à l'âge du héros, il oscille entre 29 et 35 ans selon les époques...

Superman n'a pas toujours volé

A l'origine Superman ne vole pas : il court très très vite et saute très très haut. Mais dans les années 50, lorsque le premier dessin animé Superman est créé à la télévision américaine, les dessinateurs ont du mal à animer le personnage lorsqu'il bondit. Ils demandent alors l'autorisation à l'éditeur de Superman, DC Comics, de lui ajouter un nouveau super-pouvoir : la possibilité de voler. Comme le super-héros est immobile lorsqu'il vole, c'est autant d'efforts en moins pour les auteurs du dessin animé... Avec le temps, ce pouvoir bien pratique va permettre d'envoyer le super-héros à l'autre bout du monde et de la galaxie quasi-instantanément. Puisqu'on en est au rayon des Super-pouvoirs, sachez aussi qu'à l'origine Superman avait le pouvoir de contrôler ses muscles faciaux et prendre les traits d'un autre.

Superman communiste ?

p48Superman est LE héros de l' "American Way of Life". Jouant sur cette coloration idéologique, en 2003 les auteurs Mark Millar et Dave Johnson se sont amusés à imaginer l'histoire de Superman si celui-ci avait atterri en Union Soviétique plutôt qu'aux Etat-Unis.

Dans "Superman Red Son", le dernier survivant de Krypton devient le héraut de l'idéal communiste, le fils spirituel de Staline et impose au monde entier, et par la contrainte, son idéal d'égalité entre les hommes. Sur son poitrail, la faucille et le marteau ont remplacé le "S" mythique. A la tête des Etats-Unis, le milliardaire Lex Luthor tente de le détruire et de faire triompher le monde libre. Une histoire captivante qui traite avec finesse la question "Peut-on imposer le bien ?" et qui propose un retournement plutôt malin à la fin de l'aventure...

Les fiancées de Superman

Superman  fricote avec Lois Lane, la journaliste du Daily Planet. Il a eu une idylle avec Lana Lang, sa copine de Lycée. Mais ce n'est pas tout !!! Lorsqu'il était ado, Clark a eu une aventure avec "Saturn Girl", une super-héroïne venue du futur. A l'université, il est sorti avec Lori Lemaris. Pas de chance, c'était en fait une sirène venue tout droit de l'Atlantide. Voyageant dans le passé de sa planète natale Krypton, Superman a eu une aventure avec Lyla Lerrol, une célèbre actrice Kryptonienne. Et puis évidemment, Wonder Woman lui fait les yeux doux...

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Quand Arnold Schwarzenegger voulait être Superman

Sorti en 1978, "Superman le film" était sur les rails depuis 1973. Si Marlon Brando fut casté dès 1975 pour le rôle de Jor-El (le père de Superman), Christopher Reeve fut choisi en février 1977, un mois seulement avant le début du tournage. Avant lui, toutes les grandes stars américaines furent envisagées pour porter le collant bleu : Robert Redford, Paul Newman et Burt Reynolds refusèrent le rôle. Sylvester Stallone était intéressé mais il n'y eut pas de suites. Nick Nolte, Jon Voight, Charles Bronson et même Dustin Hoffman furent approchés... Arnold Schwarzenegger fit une campagne active pour décrocher le rôle. Finalement, les producteurs préférèrent confier le rôle à un inconnu.

Le sens du S...

Vous pensiez que le S sur la poitrine du héros signifiait "Superman" ? Malheureux, ce serait trop simple !!! Jusqu'au film de 1978, les bande-dessinées expliquaient qu'il s'agissait d'une sorte de symbole d'union entre Superman et ses parents. En 1978, dans le film, il est  expliqué qu'il s'agit en fait d'un idéogramme qui sert de seau pour la famille "El" (Superman est Kal-El, fils de Jor-El). En voyant ce symbole sur le torse du héros, la journaliste Lois Lane croit reconnaître un S et baptise l'étrange inconnu Superman.

Superman est mort.

Superman75Au début des années 90, la série télé "Lois et Clark, les aventures de Superman" marie nos héros. Les auteurs de la bande-dessinée qui avaient le même projet doivent trouver une idée de remplacement aussi forte que ce mariage emblématique. Un des créateurs propose sur le ton de la blague "Nous n'avons qu'à le tuer". Ce qui n'était qu'une boutade devient une histoire qui va tenir les fans en haleine d'octobre 1992 à octobre 1993. Superman lutte littéralement à mort contre un ennemi invincible "Doomsday". S'ensuivent des funérailles, l'apparition de 4 "héritiers" du héros, puis son retour (évidemment). Superman n'était pas vraiment mort, il se régénérait dans sa forteresse du Pole nord. Le numéro 75 de "Superman volume 2" annoncant la mort du héros (photo) se vendit à 3 millions d'exemplaires aux USA. Parfois même accompagné d'un brassard noir pour que les fans puissent porter le deuil !

Superman contre Superman

Une petite vidéo pour terminer : parmi les multiples parodies et copies de Superman, je vous épargne la version porno. Par contre la version bollywood vaut le détour. Voici un extrait où il fricote avec "Spider-Woman" et combat l'injustice :

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NB : à ne pas rater en librairie en ce moment : "Superman anthologie - 15 récits qui ont défini l'homme d'acier" chez Urban Comics. 320 pages, 22€50.

 

 

Quand Apple censure Largo Winch...

On savait qu'Apple ne plaisantait pas avec le contrôle des applications disponibles sur son AppleStore, on n'imaginait pas qu'un jour "Blake et Mortimer" en feraient les frais... C'est le site Idboox qui a sorti l'affaire. En fin de semaine dernière, la plateforme de BD numérique Izneo (qui propose de lire en ligne les bandes-dessinées des principaux éditeurs francophones) a été priée par la firme à la pomme de retirer des bandes-dessinées jugées comme pornographiques. Et en la matière, la définition américaine de la pornographie est bien plus large qu'en Europe.  Izneo avait trente heures pour "faire le ménage" sous peine d'être retirée de l'Apple Store... Le temps du week-end, et dans la précipitation, Blake et Mortimer, Largo Winch, XIII et des centaines de BD ont été supprimés du catalogue qui est passé de 4000 titres à 2500.

Vérification faite ce matin, les aventures de Blake et Mortimer sont revenus au catalogue (on y chercherait en vain un sein dénudé...). Par contre le formidable roman graphique collectif "Les Autres Gens" est disponible sur le site internet Iznéo mais toujours pas sur l'application (on y voit des couples s'embrasser, faire l'amour). Idem pour "Largo Winch" ou "XIII".

Rappelons que pendant ce temps l'application américaine "Comixology" (un des leaders du secteur) continue de proposer des centaines de Comics, qui sans être pornographiques contiennent leur lot d'actions violentes et de filles sexy.

Lire l'article complet d'Idboox ici

Matthieu Bonhomme et le goût de l'aventure

Alors que le 5ème tome des aventures d'Esteban démarre en pré-publication, voici une petite interview de Matthieu Bonhomme que j'ai réalisé au salon du livre jeunesse de Montreuil (j'ai mis un peu de temps à la monter... ) où l'auteur-dessinateur parle de son goût pour l'aventure, de ce qui l'inspire...

( Images : Chloé Cormery, Son : Olivier Lecointe)

Si vous aimez Matthieu Bonhomme, je vous invite également à lire ce billet à propos de "Texas Cowboy" que j'avais publié sur mon ancien blog :

 texascowboy1Matthieu Bonhomme et Lewis Trondheim s'associent pour un album dans lequel ils reprennent et détournent les ingrédients classiques du Western. 

Harvey Drinkwater est un jeune journaliste arrivé de Boston pour rendre compte des moeurs dépravées de la petite ville de Fort Worth. Mais il est plus pressé de trouver l'amour et venger sa mère en tuant son beau-père que d'écrire son article. Et il en va ainsi de tous les personnages de cette histoire. Les auteurs s'en emparent et renversent les rôles. La belle du Saloon (Betsy Marone) est une joueuse de poker, meurtrière à ses heures perdues. Le shérif est un corrompu de première. Le soi-disant "scientifique- philosophe" qui part à la rencontre des indiens Wichitas n'y va pas seulement pour des raisons ésotériques... Quant au bandit de la couverture, son petit air de ressemblance avec Lee Van Cleef nous rappelle qu'ici on est plutôt chez Sergio Leone que chez John Wayne. D'un chapitre à l'autre, Lewis Trondheim s'affranchit subtilement de l'ordre chronologique pour raconter les chroniques de ces personnages en quête d'argent, d'amour, de vengeance. Le dessinateur Matthieu Bonhomme est toujours au sommet de son talent. Avec cet album plus adulte, il s'éloigne quelque temps de son héros "grand public", le jeune Esteban.

Dès la 1ère planche, les auteurs reprennent - pour s'en moquer - l'un des clichés du Western :

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Les auteurs d'Astérix lèvent (un peu) le voile...

Astérix chez Rahazade

Depuis quelques années, il faut bien avouer qu'on guettait un peu avec appréhension chaque annonce officielle concernant Astérix. Entre les querelles familiales chez les Uderzo, les réactions très partagées sur les derniers albums... les aventures du petit gaulois teigneux avaient un peu perdu de leur magie. Pour parler de mon cas personnel - et je suis un lecteur fidèle - la dernière fois que j'ai attendu un album avec impatience, avec ce petit côté euphorisant de la nouveauté, de l'album tout neuf qu'on ouvre religieusement, c'était "Astérix chez Rahazade". C'était en 1987. J'avais 12 ans. Depuis, j'ai lu les nouveaux albums, mais ils n'égalaient plus à mon goût les anciennes histoires.

Avec l'arrivée d'un nouveau duo d'auteurs (Jean-Yves Ferri et Didier Conrad), on se prend à rêver d'une "renaissance" d'Astérix (surtout au niveau des scénarios et des dialogues). Voici une petite vidéo - mise en ligne il y a quelques jours - dans laquelle les auteurs évoquent le nouvel album, les difficultés de l'écriture, du dessin. Au milieu du "Secret Défense" qui entoure le tome 35 d'Astérix, on parle à nouveau de Bande-Dessinée et ça fait du bien...

Les mises en abyme de Valérie Mangin

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Gros gros coup de cœur pour le travail de Valérie Mangin. En quelques années seulement, cette jeune femme est devenue une scénariste de référence dans l’univers de la bande dessinée : en dix ans à peine, elle a créé un univers (en expansion) mêlant science-fiction et Antiquité romaine, réinventé "Alix l’intrépide", et s’attaque aujourd’hui à l’exercice délicat de la mise en abyme.

La mise en abyme, nous dit le dico, c’est « un procédé qui consiste à placer à l’intérieur du récit principal un récit qui reprend - de façon plus ou moins fidèle - des actions ou des thèmes de ce récit. » Abymes, c'est une trilogie dont le premier tome vient de paraître dans la collection Aire Libre de Dupuis.

Dans le premier opus, le héros est Honoré de Balzac. Alors que les premières pages de La Peau de chagrin doivent être publiées sous forme de  feuilleton dans La Revue de Paris, Balzac découvre avec effroi que son feuilleton a été remplacé par une autre histoire qui raconte... comment Balzac découvre avec effroi que son feuilleton a été remplacé par une autre histoire. Vous suivez ? Au fil des jours, l’histoire étrange publiée anonymement dans La Revue de Paris va dévoiler les secrets les plus intimes de l’écrivain, et raconter aussi – toujours la mise en abyme – la réaction de Balzac. (cf planche ci-dessous).

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Exercice difficile auquel se livre Valérie Mangin ! « Le but de la mise en abyme est souvent de questionner le statut de l’œuvre. De rappeler qu’elle n’est qu’une création, pas la réalité. En même temps, la mise en abyme entraîne un effet de vertige sur son spectateur… » écrit la scénariste dans Abymes.

Le vertige, il vous apparaîtra encore plus à la lecture du deuxième puis du troisième tome (à paraître). Dans le deuxième tome, le héros sera le réalisateur Henri-Georges Clouzot. Il réalise un film dont l’histoire… est celle du premier album, sur les lieux mêmes du premier épisode, case pour case. Troisième tome : une couche de plus. Valérie Mangin elle-même, vingt ans en arrière, en 1993, découvre dans une bouquinerie une bande dessinée qui s’appelle… Abymes et qui n’existe pas encore. Comment l’avenir personnel et professionnel de la jeune femme va-t-il en être bouleversé ? Comment – à son tour – Valérie Mangin va-t-elle se retrouver dans la maison de Balzac à Bayeux ?  Mystère à suivre...

Littérature, cinéma, bande dessinée : Abymes invite à réfléchir sur le lien entre un auteur et son œuvre.

Tome 1 - Scénario Valérie Mangin, dessin Griffo, déjà paru - chez Dupuis, Collection Aire Libre - environ 15 euros.

Tome 2 - Scénario Valérie Mangin, dessin Loïc Malnati, parution en février

Tome 3 - Scénario Valérie Mangin, dessin Denis Bajram, parution en mars

Les autres univers de Valérie Mangin :

imperatorChroniques de l’empire galactique : ces chroniques évoquent l’histoire d’un empire romain constitué à l’échelle galactique. Dans la première partie, Le Fléau des dieux (6 tomes), Valérie Mangin (avec Aleksa Gajic au dessin) retrace l’invasion des Huns dans un empire qui vit en paix depuis mille ans. Le Dernier Troyen (6 tomes) est un mix de L’Odyssée et de L’Enéide transposées dans l’espace. La Guerre des dieux reprend quant à elle une version de la Guerre de Troie dans laquelle les personnages des précédents albums sont projetés dans le passé. La dernière série en date s’appelle Imperator et raconte la genèse de l’empire romain galactique.

senatorAlix Senator : cette bande dessinée parue tout récemment raconte la « vieillesse » d’Alix. En -12 avant Jésus-Christ, Lepidus, grand pontife de Rome, et le général Agrippa meurent tous deux éventrés par un aigle géant. Alix, quinquagénaire et devenu sénateur, enquête pour comprendre qui est à la manœuvre : le grand Jupiter lui-même ou un commanditaire beaucoup moins prestigieux ?

Thermae Romae : entre Rome antique et Japon

Thermae Romae débute dans la Rome Antique et raconte l’histoire de Lucius Modestus, un architecte spécialisé dans la construction de Thermes. Sa carrière bat de l’aile jusqu’au jour où il est aspiré dans l’eau d’un bassin et se retrouve projeté dans le Japon contemporain. Et pas n’importe où : au beau milieu d’un bain japonais. Au fil de ses années et venues entre l’antiquité et le 20èmesiècle, Lucius Modestus rapporte à son époque les idées du Japon actuel et connait une grande gloire, devient un proche de l’empereur Hadrien.

Rome et les bains, les deux amours de Mari Yamazaki

Le point de départ de cette histoire peut paraître étonnant. Pourtant c’est une façon assez adroite pour l’auteure Mari Yamazaki de rassembler ses deux passions, l’art du bain japonais et la Rome Antique. Elle nous fait découvrir la tradition du bain japonais, ses rites,ses lieux… une plongée dans le quotidien des nippons. Elle évoque en parallèle le quotidien de la Rome Antique de façon très documentée. En cours de lecture, quelques courts textes apportent même des précisions sur les règles de succession des empereurs romains par exemple.

Une fois domptée la lecture dans le sens japonais, Thermae Romae se lit avec un grand plaisir. Habituellement, je suis plutôt fan des mangas anciens dont le style est souvent plus proches de la BD européenne, mais là j'ai été conquis. Les 3 premiers tomes suivaient le rythme un peu répétitif des allers-retours de Lucius Modestus entre Rome et le Japon, au point qu’on finissait par craindre que l’histoire ne tourne en rond. Mais à partir du tome 4,  l’auteure renouvelle l’intérêt par une histoire d’amour entre Lucius et une jeune japonaise.

Un succès international

Au Japon, Thermae Romae connait un grand succès depuis sa création en 2008. La série est un best-seller avec 5 millions d’exemplaires vendus, mais Mari Yamazaki a su aussi toucher le public occidental qu’elle connait bien. Elle a étudié la peinture à Florence pendant 11 ans, a vécu à Lisbonne, elle réside actuellement à Chicago. En France, le premier tome a été publié en 2012, le 5ème vient de sortir. Au Japon, on en est au 6ème, et un film est sorti en avril 2012. Voici la bande-annonce plutôt marrante qui vous donnera une bonne idée de l'esprit de la BD :

"Thermae Romae" : 5 tomes parus chez Casterman dans la collection SAKKA. Prix : 7,95 € chaque volume.