Donald Trump pousse la chansonnette dans une parodie du tube "Despacito"

Depuis sa mise en ligne, le tube planétaire "Despacito" aux paroles très sensuelles, inspire les internautes les plus créatifs aux quatre coins du monde. Il y a une semaine, un youtubeur marocain a posté une parodie de Donald Trump, interprétant la chanson. Un pastiche visionné plus de 600 000 fois.

Le remix est hilarant. Durant 1'13 minute, le youtubeur marocain, Zakaria Chaouch, alias Maestro Ziikos a rassemblé plusieurs déclarations publiques du président américain, lors de ses déplacements aux États-Unis et en Europe, comme lors de son élocution à Varsovie, première étape de sa tournée européenne à l'occasion du G20. 

Une fois les images assemblées, l'artiste marocain de 26 ans a ajusté les expressions du visage de Donald Trump sur la bande musicale, donnant l'illusion qu'il interprète lui-même le morceau. Une composition pour le moins très réussie !

https://youtu.be/qkxSAPxQ_Rc

Publiée le 15 juillet, la parodie a été vue plus de 600 000 fois sur la plateforme d'écoutes YouTube. "J'ai reçu beaucoup de suggestions de Donald Trump chantant 'Despacito', a déclaré Zakaria Chaouch dans un commentaire sur ses pages Youtube et Facebook. Au début, je me suis dit 'Non, c'est impossible', mais quelques semaines plus tard, j'ai pensé 'Tente'. Voici le résultat, j'espère que vous allez l'aimer".

Sur sa chaîne de vidéos, le youtubeur n'en est pas à son premier coup d'essai. En février dernier, il avait atteint les 8 millions de vues grâce à sa reprise de "Shape of You" d'Ed Sheeran, par l'ancien président Barack Obama.

La planète danse au rythme des sonorités latines

Qu'on l'aime ou non, la chanson est sur toutes les lèvres. Interprété par le Portoricain Luis Fonsi, en featuring avec le rappeur Daddy Yankee, "Despacito" (Doucement en français) est devenu le titre de l'été le plus écouté en streaming depuis mercredi 19 juillet, a annoncé le label Universal Music Latin Entertainment. Classé numéro un dans 45 pays, le morceau connaît un succès international historique.

Avec 4,6 milliards d'écoutes sur les plateformes d'écoutes en ligne - à savoir Spotify, Weezer, Apple Music, Amazon Unlimited ou encore YouTube - le hit a ainsi pris la première marche du podium, détrônant "Sorry" de Justin Bieber. Le chanteur canadien n'a pourtant aucune honte à avoir puisque son titre cumule 4,38 milliards d'écoutes.

Yelen BONHOMME-ALLARD

 

Retour sur les six mois passés du controversé porte-parole de la Maison-Blanche

Le New York Times et l'agence Associated Press ont annoncé la démission du porte-parole de la Maison-Blanche, Sean Spicer, ce matin. Son retrait est dû à la nomination par Donald Trump, du nouveau directeur de communication, Anthony Scaramucci, à laquelle il s'opposait. 

Clap de fin. Après seulement six mois au gouvernement, le très contesté porte-parole de la Maison-Blanche, Sean Spicer, âgé de 45 ans, a décidé de tourner les talons. Depuis plusieurs semaines, ce dernier était sous le feu des critiques, victime de la sur-communication du président américain, accro aux tweets et interviews. Depuis, Spicer avait pris ses distances et apparaissait plus rarement aux points presse. Sa numéro deux, Sarah Huckabee Sanders, se chargeait quelque fois de le remplacer. Selon les rumeurs, Donald Trump estimait médiocre, la défense de son porte-parole, face aux journalistes sur l'affaire russe.

Un porte-parole "gaffeur" 

Sean Spicer s'était fait remarquer dès le début du mandat de Trump. Connu pour ses colères et ses approximations, il avait même fait l'objet d'un sketch, issu de l'émission populaire Saturday Night Lives, dans lequel l'actrice Mélissa McCarthy le parodiait

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L'actrice américaine, Melissa McCarthy, interprétant Sean Spicer dans l'émission "Saturday Night Lives"

Les points presse à la Maison-Blanche étaient devenus des spectacles à part entière. Lors de sa première déclaration officielle, le 22 janvier, il assurait qu'il n'y avait jamais eu autant de "monde pour suivre une cérémonie d'investiture. Point barre". Cette affirmation fausse - des photos prises lors de l'investiture de Barack Obama en 2009, montrent que la foule était bien plus importante - était devenue la première d'une longue série de l'ère des "faits alternatifs" (expression inventée par une conseillère de Donald Trump pour démontrer une théorie selon laquelle les médias traditionnels donneraient une version différente pour chaque évènement).

En une journée, le 30 janvier, il multipliait des déclarations laissant les journalistes éberlués. Sean Spicer a ainsi affirmé que la composition de l'équipe du Conseil national de sécurité était la même que celle qui travaillait sous Georges W.Bush. Et cela tout en brandissant deux feuilles prouvant le contraire. Donald Trump avait introduit dans le groupe son "stratégiste en chef", Stephen Bannon, un homme d'affaires américain. Georges W.Bush, lui, n'y avait admis que des ministres et des militaires, comme il est d'usage.

Sur le décret anti-immigration de Trump, le porte-parole de la Maison-Blanche avait répondu à un journaliste qu'il ne fallait pas "prendre en compte l'âge ou le sexe d'une personne pour évaluer sa dangerosité". Ainsi, retenir un enfant iranien de cinq ans pendant plusieurs heures à l'aéroport, est tout à fait justifié. Concernant l'attentat du 29 janvier contre une mosquée au Québec, il a déclaré : "c'était un terrible rappel de la nécessité de rester vigilant" aux frontières. Sauf que... le Canada a annoncé, quelques heures après, l'arrestation d'un étudiant sympathisant de l'extrême-droite, fan de la page Facebook de Donald Trump.

Pour les internautes, les déclarations de Spicer étaient l'occasion de s'adonner à des blagues détournées sur les réseaux sociaux, suivies du hashtag #SeanSpicerSays.

Ce retrait du porte-parole de la Maison-Blanche intervient à l'issue d'une semaine mouvementée pour le président républicain, mécontent de l'enquête menée par le procureur spécial, Robert Mueller, sur l'ingérence russe dans l'élection présidentielle américaine.

Aliénor Vinçotte

U.S. President Donald Trump gives an interview from his desk in the Oval Office at the White House in Washington, U.S., February 23, 2017. REUTERS/Jonathan Ernst

L'interview surréaliste de Trump en quelques extraits

Six mois après l'investiture présidentielle américaine, le New York Times a publié, mercredi, une interview de Donald Trump qui s'est entretenu pendant cinquante minutes avec trois journalistes du célèbre média américain, Peter Baker, Michael S. Schmidt et Maggie Haberman.

C'est bien connu, entre Donald Trump et les médias c'est une histoire de désamour. Alors que le prestigieux journal new-yorkais avait été qualifié de "fake news" par le président américain, ce dernier a quand même accepté de recevoir les journalistes du New York Times dans le Bureau Ovale. Une occasion pour lui d'avoir son heure de vérité, sous la forme d'un long entretien enregistré, puis retranscrit à l'écrit.

Voici quelques extraits qui illustrent une conversation totalement décousue, sans queue ni tête, de la part du locataire de la Maison-Blanche. C'est un Donald Trump dans toute son incohérence qui se révèle ici.

Son "amitié" avec Emmanuel Macron

Donald Trump est revenu sur son voyage en France à l'occasion du 14 juillet. “Il m’a appelé et m’a dit, ‘j’adorerais que vous veniez pour vous rendre hommage en France’, en rapport à la fête du 14 juillet. En plus, c’est le 100e anniversaire de la Première Guerre mondiale. C’est énorme. Et j’ai dit oui", raconte-il. Sauf qu'Emmanuel Macron l'avait invité à assister au traditionnel défilé des Champs-Elysées surtout pour commémorer le 100ème anniversaire de l'entrée en guerre des Etats-Unis pendant la Première Guerre mondiale en 1917.

Un peu plus loin, il raconte aux journalistes : "Quand Macron m'a demandé de venir, j'ai dit : 'Tu penses que c'est une bonne chose que je vienne à Paris? Je viens de rompre l'Accord de Paris la semaine dernière. Est-ce une bonne idée ?' Il m'a répondu, 'Ils vous adorent en France.' Du coup j'ai dit, 'OK, je ne veux pas te blesser".

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Extrait de l'interview du New York Times

C'est un fait, le président américain ne cache pas son enthousiasme à l'égard du nouveau président français, évoquant la fameuse poignée de main. Pour lui, il ne fait aucun doute qu'Emmanuel Macron "adore" lui tenir la main... et il n'hésite pas à le répéter trois fois de suite.

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Extrait de l'interview du New York Times (2)

C’est un mec génial. Intelligent. Fort. Il adore me tenir la main. Les gens l’ignorent mais il adore me tenir la main. Ça, c’est bien. […] Vraiment. C’est un mec super. Et c’est un mec coriace, mais bon, il est obligé. Je pense qu’il sera un président formidable pour la France. Mais il adore me tenir la main”, s'enthousiasme-t-il.

A propos du dîner présidentiel à la Tour Eiffel, pour Trump, ce fut la "plus grande célébration dans l'histoire de la Tour Eiffel". "Je veux dire, il y avait des milliers et des milliers de personnes, parce qu'elles ont appris qu'on allaient dîner là",  Et si on lui expliquait le concept du tourisme ?

La petite leçon d'histoire 

Lors de sa visite du tombeau de Napoléon aux Invalides, Macron a donné un petit cours d'histoire à Trump, notamment sur l'héritage laissé par l'empereur à la France. "C'est incroyable ce qu'il a fait. Il a dessiné Paris." C'est en tout cas ce qu'a retenu le président américain de la leçon d'histoire de son homologue français.

Sauf que c'est Napoléon III qui a redessiné Paris au XIXème siècle, et non pas le premier. Confusion ? Mais la petite leçon d'histoire ne s'arrête pas là. Le milliardaire américain récite face aux journalistes ce qu'il a appris, expliquant que Napoléon a trop sous-estimé le climat russe et laissé sa Grande Armée "mourir de froid". Et continue son récit en racontant que "la même chose" est arrivée à Hitler : "La météo a chuté à -35 degrés, et ce fut la fin de cette armée."

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Extrait de l'interview du New York Times (3)

L'entrevue secrète avec Vladimir Poutine 

De quoi ont bien pu parler les deux présidents américain et russe lors de leur rencontre à Hambourg à l'issue du G20 le 7 juillet ? Le mystère reste entier. Sur Twitter, Trump avait écrit que les fake news sont de plus en plus malhonnêtes. Même un dîner organisé pour les leaders du G20 en Allemagne devient suspect " afin d'enlever toute idée de soupçons. Mais voilà qu'au New York Times, il affirme qu'il s'agissait juste d'un "échange de politesses" qui n'a duré que 15 minutes.

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Extrait de l'interview du New York Times (4)

"Elle était assise à côté de Poutine et quelqu’un d’autre, et c'est comme ça. On était en train de manger et au moment du dessert, je suis juste allé dire bonjour à Melania, et pendant que j’étais là, j’ai dit bonjour à Poutine. Un échange de politesses plus que tout autre chose. Ça n’a pas été une longue conversation, vous savez, peut-être 15 minutes. On a juste parlé – de choses. À vrai dire c’était très intéressant, on a parlé d’adoption", raconte-il au New York Times.

Puis, plus loin dans la conversation, il bafouille quelques réponses "inaudibles", mais nie toute implication financière avec la Russie : "On dit que j'ai gagné de l'argent grâce à la Russie. C'est faux. Ce n'est pas mon truc, je ne fais pas ce genre de choses."

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Extrait de l'interview du New York Times (5)

Le renvoi de James Comey, ex-directeur du FBI 

Le locataire de la Maison-Blanche s'est aussi confié sur James Comey, ancien directeur du FBI qu'il a limogé en mai dernier. Ce dernier était en charge de l'enquête sur une possible ingérence russe dans l'élection présidentielle américaine. Un acte qui a fait la une de tous les journaux, certains faisant le parallèle avec le scandale du Watergate qui a abouti à la démission du président Richard Nixon, dans les années 1970. Le 11 mai dernier, il confiait sur NBC News : "J'allais le virer de toute façon. C'est un fanfaron qui est là pour amuser la galerie." Cette fois-ci, au New York Times, il explique qu'il a agi pour le pays : "Je pense que j'ai fait là quelque chose de bien pour le peuple américain."

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Extrait de l'interview du New York Times (6)

Un grand-père gâteux 

C'est sans conteste le moment le plus surréaliste de toute l'entrevue. L'interruption de l'interview par la petite-fille du président, Arabella, 6 ans. Trump ne cache pas sa fierté envers sa petite-fille, cherchant à impressionner les journalistes en lui faisant parler chinois : "Elle est géniale. Elle parle couramment chinois. Elle est vraiment top. […] Elle a même parlé avec le Président Xi. Chérie ? Peux-tu dire quelques mots en chinois ? Je ne sais pas moi un truc comme 'Je t'aime, Grand-père'. Elle est incroyable, hein?" Et de glisser à la fin aux journalistes, "c'est dans les gènes". 

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Extrait de l'interview du New York Times (7)

Aliénor Vinçotte

Donald Trump's son Donald Trump Jr. prepares to speak at the Republican Convention in Cleveland, U.S., July 19, 2016. REUTERS/Carlo Allegri - RTSIQQ5

L'aîné des Trump fait tache dans le tableau familial

Portrait - En reconnaissant avoir rencontré une avocate russe pour nuire à Hillary Clinton, pendant la campagne présidentielle de son père, Donald Trump Junior met un peu plus le clan Trump dans l'embarras.

Il n'était pas l'enfant du clan Trump le plus coté. Donald Trump Jr, 39 ans, est chargé avec son frère, Eric, de s'occuper des affaires de la Trump Organisation depuis l'installation de leur père à la Maison-Blanche, en janvier dernier. Jusque-là, les médias s'étaient plutôt focalisés sur sa soeur, Ivanka, conseillère à la Maison-Blanche, et sur son beau-frère, Jared Kushner.

Mais depuis le week-end dernier, le fils aîné du président américain fait parler de lui. La raison : une révélation du New York Times qui a dévoilé sa rencontre avec une avocate russe, présumée liée au Kremlin, afin d'obtenir des informations compromettantes sur Hillary Clinton.

Une information fâcheuse qui met la présidence Trump dans la difficulté, puisqu'elle confirme que les proches de Donald Trump étaient prêts à se rapprocher du gouvernement russe afin d'affaiblir la candidate démocrate. Toutefois, aucune preuve à ce jour ne permet de démontrer la présence d'une véritable collusion entre l'équipe de campagne du candidat républicain et le gouvernement russe.

Mardi, pour devancer le New York Times, le fils du président a décidé de poster sur son compte Twitter le contenu des mails échangés avec Rob Goldstone. Ce dernier, un publicitaire inconnu du bataillon, lui avait affirmé que le gouvernement russe détenait des informations intéressantes sur Hillary Clinton. Donald Trump, dans un communiqué, a d'ailleurs félicité son fils pour son attitude "transparente".

 Des valeurs républicaines mises en avant 

Les trois enfants de Donald Trump, issus d'une premier mariage, se sont beaucoup impliqués dans la campagne de leur père. Mais, grâce à son profil, Donald Trump Junior lui a permis de toucher une frange des Américains, profondément attachés aux valeurs républicaines. Passionné par les armes à feu - il en possède onze chez lui -, il affiche fièrement son appartenance au NRA (National Rifle Association). Certaines photos de lui, posant aux côtés d'animaux abattus lors de safaris, avaient surgi sur les réseaux sociaux. Un fait qui avait entaché la candidature de Donald Trump au début de sa campagne présidentielle, mais qui s'était vite dissipé.

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Donald Trump Junior, lors d'un safari au Zimbabwe en 2011 © Hunting Legends

Depuis l'élection de son père à la présidence des Etats-Unis, Donald Trump Junior dirige l'entreprise familiale, s'éloignant du milieu politique. "Il y a une partie qui est incroyablement attiranteMais ce n'est pas humain la plupart du temps", confiait-t-il au New York Times en mars dernier, écartant toute idée de carrière politique. Mais en réalité, il n'en reste jamais éloigné et se présente comme l'un des plus fidèles défenseurs de son père sur Twitter.

Aliénor Vinçotte 

Moment de solitude pour Trump : la première dame de Pologne esquive sa poignée de main

Donald Trump est de nouveau raillé sur les réseaux sociaux. Alors que de nombreuses vidéos ont fait le tour de la toile, montrant des poignées de main vigoureuses entre le président américain et d'autres dirigeants, cette fois c'est l'absence volontaire de cet échange formel qui a fait rire les internautes. 

Donald Trump et les poignées de main. Cela pourrait être le titre d'un livre, tant les récurrences sont nombreuses. À l'occasion du G20, Donald Trump a rencontré son homologue polonais, Andrzej Duda, tous deux en présence de leur femme respective. Au moment de saluer le président américain, Agata Kornhauser-Duda, la Première dame polonaise, esquive la main, déjà tendue, de Donald Trump et serre celle de Melania à la place. Un geste visiblement mal interprété par le locataire de la Maison-Blanche à en juger son visage surpris, puis irrité.

Après quelques secondes, l'épouse du dirigeant polonais se tourne finalement vers lui afin de le saluer. Vexé, il fait un signe en direction de la foule avant de quitter le podium, pendant que les deux femmes échangent quelques mots. Trop tard, le mal est fait. Au point qu'Andrzej Duba se sent obligé de se justifier sur Twitter afin d'éviter l'incident diplomatique.

Une façon d'asseoir son autorité 

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Cette poignée de main n'est pas sans rappeler l'échange vigoureux entre Donald Trump et Emmanuel Macron. Lors de leur première rencontre, le 25 mai dernier à Bruxelles, les deux dirigeants s'étaient livrés à un rapport de force, en toute virilité. A l'issue de plusieurs secondes, les yeux dans les yeux, le président français était alors sorti "vainqueur" de cet affrontement, selon la presse américaine.

Des sourires pour la forme 

L'occupant de la Maison-Blanche est réputé pour broyer la main de tous ceux qu'il rencontre. Si Emmanuel Macron lui a tenu tête, tout le monde ne peut pas en dire autant. Le 10 février dernier, devant les objectifs des photographes, le premier ministre japonais Shinzō Abe, a eu la main écrasée pendant 19 longues secondes par le président américain. La fin de l'échange physique a sonné comme un soulagement pour l'agent diplomatique japonais. 

Yelen BONHOMME-ALLARD

En Inde, un village abandonne son nom et se rebaptise "le village Trump"

C'est l'image du jour. Marora, commune pauvre et rurale de l'Etat de l'Haryana, à 74 km de New Delhi, s'est renommée de son propre chef "village Trump" en hommage au locataire de la Maison Blanche. La démarche coïncide avec le déplacement aux États-Unis du Premier ministre Narendra Modi, prévu dans quelques jours.

A l'entrée du hameau, une gigantesque pancarte bleue accueille les visiteurs : "Bienvenue au village Trump". Dessus, trône le portrait de Donald Trump exhibant un large sourire. Difficile de manquer l'écriteau.

Même si la cérémonie de changement de nom a été présidée par les chefs de la communauté et une ONG indienne, le nom "Trump" n'a toutefois rien d'officiel pour l'instant. Le gouvernement local ne s'est pas exprimé sur le sujet.

Yelen BONHOMME-ALLARD

Affaire russe : le procureur enquête sur Donald Trump pour entrave à la justice

Donald Trump a-t-il, d'une quelconque façon, entravé l'enquête de la justice dans le cadre de l'affaire russe ? Le procureur spécial Robert Mueller devra lever le voile sur l'ingérence présumée de Moscou lors de l'élection présidentielle américaine.

Cette affaire politique n'en est pas à son premier rebondissement. Donald Trump est visé par une enquête judiciaire afin de déterminer s'il a freiné ou empêché les investigations de la justice sur l'ingérence russe lors de sa campagne électorale.

Selon le Washington Post, l'enquête touchant le président des Etats-Unis aurait été ouverte quelques jours après le renvoi de l'ancien directeur du FBI James Comey, le 9 mai dernier. Lors de son audition publique, ce dernier ne s'était pas prononcé quant à l'obstruction de Donald Trump, laissant au procureur Robert Mueller de "démêler cela".

Dans ses lignes, le journal atteste que cinq hauts responsables du renseignement ont été contactés par les enquêteurs dont trois auraient accepté d'être auditionnés cette semaine. Il s'agit de Dan Coats, directeur du Renseignement, Mike Rogers, directeur de l'Agence Nationale de Sécurité (NSA) et Richard Ledgett, son ancien directeur adjoint.

Kasowitz, le porte parole de l'avocat personnel de Donald Trump a condamné l'attitude "outrageuse, inexcusable et illégale" du Washington Post à l'égard du locataire de la Maison Blanche. Ce dernier a publiquement reconnu, dans une succession de tweets, être visé par une enquête pour entrave à la justice.

Yelen BONHOMME-ALLARD

 

"Make our planet great again" : Emmanuel Macron met la toile à ses pieds

A la suite de l'annonce de Donald Trump jeudi 1er juin, quant au retrait des États-Unis de l'Accord de Paris sur le climat, Emmanuel Macron a réagit en français puis en anglais dans une vidéo. Publiée en direct sur les réseaux sociaux, celle-ci marquera sans doute le quinquennat du président de la République.

Moins de 24h après sa diffusion, la vidéo a deja fait le tour du monde. Aimée près de 100 000 fois et retweetée 41 000 fois, la citation "Make America great again", détournée pour l'occasion en "Make our planet great again" est devenue virale. L'ironie de cette punchline à peine masquée, en référence à la campagne présidentielle de Donald Trump, a suscité de nombreuses réactions sur la toile. #makeourplanetgreatagain est devenu l'un des hashtags le plus utilisé sur le réseau social Twitter.

Une photo du slogan, postée sur le compte officiel du président français, a elle aussi été reprise par les internautes. Un peu moins de 200 000 fois pout être exact. En ponctuant son allocution de la sorte, Emmanuel Macron s'assure un tour de force diplomatique, mais affirme également sa volonté de s'imposer sur la sphère internationale.

Ce coup de communication est un réel coup de projecteur. En position de leader, Emmanuel Macron, s'adresse directement, dans la langue de Shakespeare et sans y être invité par la Maison Blanche, aux entreprises américaines. Un geste inédit défiant ouvertement le président américain.

Yelen BONHOMME-ALLARD

Le président Donald Trump a tenu sa promesse en se retirant de l'accord de Paris.

Suite à la décision de Trump, les entreprises américaines maintiennent leur opposition

Le président Donald Trump a tenu sa promesse en se retirant de l'accord de Paris.

Le président Donald Trump a tenu sa promesse en se retirant de l'accord de Paris.

Apple, Facebook, Google, Microsoft ou encore Levi Strauss & Co, sont plus que jamais impliqués dans cette campagne pour le climat. Sauver la planète est devenue une priorité, au nez et à la barbe de Donald Trump.

A travers le New York Times, 25 multinationales américaines apostrophent le président des Etats-Unis. Intitulée “Cher Président Trump”, cette requête vise à maintenir le pays dans l’Accord de Paris sur le changement climatique. Loin d'être une coïncidence, cette publication, dont la longueur occupe une page complète du journal, intervient le jour de l'annonce du retrait éventuel.

Selon ces entreprises, l'accord garantirait  "un effort mondial plus équilibré, réduisant le risque de déséquilibres concurrentiels pour les entreprises américaines." Il permettrait par ailleurs de générer "des emplois et la croissance économique. Les entreprises américaines sont bien placées pour diriger ces marchés. Le retrait de l'accord limitera leur accès et pourrait nous exposer à des mesures de rétorsion." Enfin, elles affirment que "l'accord réduira les impacts climatiques futurs, y compris les dommages aux installations et aux activités commerciales, la baisse de la productivité agricole et l'approvisionnement en eau ainsi que la perturbation des chaînes d'approvisionnement mondiales."

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Article extrait du New York Times, en date du 1er juin 2017.

Cette prise de position de la part des sociétés n’est pas sans précédent. Le 8 novembre 2015, plus de 350 d’entre elles, pour la plupart américaines, avaient signé une lettre publique incitant le président Donald Trump à maintenir l’Accord de Paris. Ce document a été rédigé en marge de la conférence sur le climat de l’ONU (COP22), qui se tenait à Marrakech. L'objectif de cette réunion étant à terme de réduire la hausse du réchauffement climatique en deçà de la barre des 2 degrés d’ici 2100.

Une mobilisation mise à mal

En dépit d'une mobilisation nationale puis internationale, Donald Trump a annoncé publiquement ce jeudi 1er juin, qu’il retirait son pays de la lutte contre le réchauffement climatique. Les Etats-Unis comptaient parmi les 195 pays signataires de l'Accord, approuvé le 12 décembre 2015, mais mis en place le 4 novembre 2016.

Face à cette sortie, le pays se confronte à un dilemme : patienter trois ans à compter de son entrée en vigueur (le 4 novembre 2016), puis respecter un préavis d'un an, comme le prévoit l'article 28 du document. Cela implique donc que les Etats-Unis pourront en sortir en novembre 2020, c'est-à-dire au moment de la prochaine élection présidentielle. Toutefois, un pays peut aussi faire le choix de dénoncer non pas l'accord lui-même mais la Convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques dont est issu l'Accord de Paris. Dans ce cas, seul un an de préavis est nécessaire au lancement du processus.

Les Etats-Unis rejoignent désormais le banc des accusés : la Syrie et le Nicaragua, les deux seuls pays reconnus par l'ONU ayant refusés de signer l'Accord de Paris.

Yelen BONHOMME-ALLARD

Mark Wison, Getty Images

La réforme santé de Trump en cinq points

Les membres de la Chambre des représentants ont voté jeudi 4 mai en faveur de la réforme de santé promise par Donald Trump afin de mettre fin à l'Obamacare. Retour sur ce que cette loi pourrait changer.

Après avoir retiré le texte quelques semaines plus tôt face à l'opposition de nombreux républicains, c'était l'épreuve du feu pour le président américain qui vient de fêter ces 100 jours à la Maison Blanche. Si la nouvelle version de la réforme a permis de susciter suffisamment d'adhésion, les délais dans lesquels elle a été votée n'ont pas laissé le temps au Bureau budgétaire du Congrès d'en analyser les implications financières.

Afin de multiplier leurs chances, les républicains ont choisi de passer par la "procédure de réconciliation", qui consiste à ne proposer que des mesures budgétaires. En théorie, la loi ne revient donc pas sur l'ensemble de l'Obamacare mais seulement sur les mesures implicant des dépenses. Cette procédure permettra aux sénateurs républicains de n'avoir besoin que d'une majorité simple de 51 voix pour adopter le texte, contre les 60 normalement requises pour outrepasser un filibuster de l'opposition.

    1. La fin du mandat individuel

Ce fut peut-être la mesure la plus importante, et probablement la plus décriée, de l'Obamacare. Le mandat individuel imposait aux américains de souscrire à une assurance santé, sous peine de pénalités.

Cette obligation est toujours présente dans le nouveau texte, mais ce dernier met fin à ces pénalités si critiquées. À la place, seule une surcharge de 30% sur un an menacerait les non-assurés - surcharge que l'assureur pourrait couvrir. Résultat, les personnes plus jeunes et en meilleure santé seraient bien moins nombreuses à souscrire à un contrat d'assurance.

On assisterait alors à ce que les experts appellent "une spirale de la mort": le nombre de personnes malades ou âgées représentant une plus grande proportion des assurés, les premiums augmenteraient. Le Bureau budgétaire du Congrès avait estimé que la version originale de la réforme laisserait quelques 24 millions d'américains sans assurance, qui viendraient s'ajouter à ceux qui le sont déjà.

    2. Diminution massive des subventions 

Le texte prévoie une baisse des subventions de 300 milliards de dollars sur dix ans. Ces aides visent les personnes dont l'employeur ne fournit pas d'assurance et qui se voient donc obligées de souscrire leur propre contrat. Cette baisse du financement, ajoutée à l'élimination de certaines taxes, jouerait, à termes, en la faveur des jeunes actifs alors qu'il nuirait aux séniors qui verraient leur premiums augmenter.

    3. Le poids des antécédents médicaux

Ce fut un des points de crispation majeurs de ces derniers jours, les Late Shows américains s'emparant même du sujet pour vivement s'y opposer. Jusqu'ici, et depuis l'Obamacare, les assureurs avaient interdiction de refuser de couvrir un client ou d'augmenter ses premiums à cause de ces antécédents médicaux.

Père d'un bébé malade, Jimmy Kimmel s'est vivement opposé à la réforme santé de Trump dans son late show, le 30 avril 2017

La "Trumpcare" veut mettre fin à cela. Les états seraient autorisés à fournir des dérogations aux assureurs qui souhaiteraient contourner ces interdictions. Facile alors d'imaginer les conséquences d'une telle mesure: les personnes présentant des problèmes ou antécédents médicaux seraient contraintes de payer davantage pour un même contrat. Conscients du tollé provoqué par cette décision, les parlementaires républicains proposent d'allouer huit milliards de dollars afin d'aider les patients à payer ce surplus.

    4. Coupes majeures dans le budget de la "Medicaid" 

Medicaid, c'est ce programme fédéral fournissant une couverture médicale aux plus pauvres et aux personnes handicapées. Près de 70 millions d'américains en bénéficient.

La réforme de santé adoptée hier par la Chambre des représentants propose de réduire de 880 milliards de dollars le budget du programme. Cette baisse majeure de revenus ferait que les américains ne pourraient plus rejoindre le programme jusqu'en 2020, date à laquelle un nouveau système devrait voir le jour. Cette mesure devrait provoquer une baisse de 14 millions de bénéficiaires, d'après l'analyse de la première version du texte.

    5. Retour à une couverture à géométrie variable

L' Obamacare avait imposé aux assurances de proposer une couverture minimale dans tous leurs contrats, de manière à ce que les américains puissent avoir la garantie d'un certain niveau de couverture, peu importent leurs revenus ou leurs antécédents. Cette réforme de santé laisserait les états libres de mettre fin à cette mesure. 

U.S. President Donald Trump attends a National Day of Prayer event at the Rose Garden of the White House in Washington D.C., U.S., May 4, 2017. REUTERS/Carlos Barria

Maintenant qu'il a passé la Chambre des représentants, le texte doit être voté par le Sénat, une tâche qui s'annonce difficile, malgré l'utilisation de la "procédure de réconciliation". Les républicains ne disposent en effet que d'une très courte majorité et ne peuvent se passer que de deux votes.

Alors que certains sénateurs ont déjà fait entendre leurs réticences sur les mesures votées hier, d'autres prévoient de réécrire la loi afin de trouver un compromis et mettre toutes les chances de leur côté. Les démocrates, plus nombreux au Sénat, promettent eux aussi de se mettre en travers de leur route par tous les moyens.

Financement du planning familial, couverture de la contraception, ouverture des marchés étatiques et fédéraux...pour en savoir plus sur le reste du texte, retrouvez l'analyse du Washington Post en questions-réponses.

 

Victoria David