Un pays divisé: 49% des Américains soutiennent Trump quant au décret anti-immigration

D'une simple signature, vendredi 27 janvier, le nouveau président-élu a temporairement interdit l'entrée sur le territoire américain à six pays (Iran, Irak, Soudan, Libye, Yémen et Somalie) pour 90 jours, mais il a également interdit l'entrée sur le territoire aux Syriens pour une date indéfinie.

Screen Shot 2017-01-30 at 5.34.06 PM

En l'espace de quelques heures, Trump a interdit l'accès au pays à plus de 218 millions de personnes. Cela a créé des perturbations dans les aéroports où des personnes se sont faites arrêtées à la douane.

Screen Shot 2017-01-31 at 10.01.07 PMTrès rapidement, la juge fédérale Ann Donnelly a interdit aux autorités d'expulser les ressortissants arrivés sur le territoire américain des sept pays concernés. Selon l'Huffington Post Américain, elles ont pu quitter les aéroports.

Barack Obama critique la décision de Trump

L'ancien président s'est exprimé pour la première fois depuis qu'il a quitté le Bureau ovale. C'est la première fois qu'Obama critique le nouveau président, cassant l'une des règles tacites qu'un ancien président ne devrait pas critiquer son successeur.

Screen Shot 2017-01-30 at 3.39.09 PM

Barack Obama a offert son soutien aux manifestants qui sont restés tout le weekend dans les aéroports à manifester et soutenir les réfugiés à travers le pays. Ceux qui protestent ressentent "exactement ce que l'on attend des Américains lorsque nos valeurs sont mises en enjeu." explique Kevin Lewis, le porte-parole de l'ancien président.

Screen Shot 2017-01-30 at 5.39.10 PMLorsqu'on compare les décisions de Barack Obama sur la politique étrangère et celle de Donald J. Trump, l'on comprend assez vite qu'Obama est en total désaccord avec Trump en ce qui concerne la discrimination des individus en fonction de leur religion.

Trump campe sur ça décision

Lundi 30 janvier, le nouveau président s'est défendu des attaques en justifiant son décret expliquant vouloir protéger les Américains. il a expliqué que les États-Unis allaient " continuer à être compatissants pour ceux qui vivent sous l'oppression" mais qu'il ferait cela en "protégeant nos propres citoyens and nos frontières". 

Cependant, selon un sondage Reuters/Ipsos, 49% des Américains sont d'accord avec le décret anti-immigration de Trump.

Screen Shot 2017-01-31 at 10.07.02 PM

Alors que le pays est divisé, les pays européens restent unis face au président Américain.

Mardi 31 janvier, Donald Tusk, le président du Conseil européen déclaré que l'administration Trump était "une menace" au même titre que la Russie, la Chine, l’islam radical, la guerre et le terrorisme.

"Pour la première fois de notre histoire, dans un monde de plus en plus multipolaire, tant de gens deviennent ouvertement anti-européens ou au mieux eurosceptiques. En particulier, le changement à Washington met l’Union européenne dans une situation difficile. Semblant remettre en question les 70 dernières années de la politique étrangère américaine.” s'est exprimé Donald Tusk.

Les pays européens qui ne sont pas concernés par cette interdiction d'accès du territoire Américain protestent à leur manière, faisant comprendre leur désaccord avec la politique de Donald J. Trump comme l'explique CNN, "Mettant à nu ce que beaucoup d'Européens pensent en privé et ouvrant la voie aux tensions entre les États-Unis et l'Union-Européenne."

Plus d'un million d'Anglais ont pour l'instant signé une pétition contre la visite de Donald J. Trump dans leur pays.

Au même moment, la France se positionne clairement contre les idées du président Américain et de son décret anti-immigration. Lors d'une visite à Téhéran, en Iran lundi 30 janvier, Jean Marc Ayrault a dénoncé une "situation inacceptable pour les personnes concernées"

Le ministre des affaires étrangères a également ajouté qu'il pense  "aux binationaux, franco-iraniens, irano-américains, qui sont meurtris par cette situation. C'est un choc pour eux, c'est vécu comme une blessure", lors d'une conférence à Riyad en Arabie Saoudite.

Screen Shot 2017-01-30 at 5.34.18 PM

Insistant sur le fait que la décision de Donald J. Trump est surprenante et brutale. Il a fini son discours en expliquant que la situation des réfugiés concernait tous les pays,

"L'accueil des réfugiés est un devoir de solidarité conforme à nos engagements internationaux. Et le terrorisme n'a pas de nationalité. Nous serons plus forts dans la lutte contre le terrorisme en respectant nos valeurs. Les États-Unis devraient rester fidèles à ces valeurs"

Humeur : Le faux scandale de Michelle Obama en Arabie Saoudite

La visite du couple Obama en Arabie Saoudite n'est pas passée inaperçue. La présence de Michelle, en particulier, a entraîné un cortège de réactions en raison d'une vidéo publiée sur Youtube, montrant la First lady le visage flouté. Il n'en fallait pas plus pour que certains médias n'accusent la télévision saoudienne de censurer les visages féminins dévoilés.

Une polémique très vite démentie et désamorcée par la publication de la véritable vidéo, ou Michelle Obama a bel et bien le visage découvert et apparent.

Polémique artificielle en Europe

Certains en Europe ont voulu voir dans la démarche de Michelle Obama un « courage incroyable ». Ah, cette Première dame qui ose « braver l'interdit »en décidant de ne pas porter le voile lors de son arrivée à Ryad...
Pourtant, vu des Etats-Unis, cette lecture des événements n'a pas de sens. La presse américaine n'a d'ailleurs pas écrit la moindre ligne sur ce qui est en train de devenir une affaire en Europe.

Par ailleurs et c'est encore plus gênant : le décalage entre les faits perçus et les faits réels est considérable.

• Pour commencer, le code vestimentaire en Arabie Saoudite stipule qu'une femme étrangère n'a pas l'obligation de se couvrir la tête, sauf sur des lieux sacrés. Voilà pourquoi aucun représentant saoudien n'a protesté officiellement contre le choix de Michelle Obama.

• Aucune personnalité américaine n'est jamais apparue couverte en Arabie Saoudite. En 2012, Hillary Clinton, alors Secrétaire d'état de la première administration Obama a eu des échanges à avec des hauts dignitaires du régime, elle n'était pas couverte et personne n'a réagit . Même chose pour Madeleine Albright, secrétaire d'état de l'administration Clinton, Condolezza Rice en 2007 et en 2008,  Laura Bush, reçue en grande pompe par le Roi Abdallah en 2008 ou les européennes Angela Merkel (2010) et Bernadette Chirac. A noter que Samantha Cameron avait préféré renoncer au déplacement, ça lui a évité de se poser la question !

• Enfin, les pseudo-spécialistes qui font courir cette idée ont oublié un détail : les Saoudiens et les Américains sont de vieux amis. Peut-on imaginer une seule seconde que la délégation américaine soit assez stupide pour oublier le code vestimentaire, risquer un scandale diplomatique de grande ampleur et faire affront à un allié dont elle a besoin? L'Arabie Saoudite détient une bonne partie des clefs dans une région aux multiples tensions ? Le département d'état n'est pas prêt d'entrer en conflit avec la police religieuse...

Pour toutes ces raisons, cette affaire m'a passablement agacé. Les réseaux sociaux et quelques experts jouent dans cette affaire un rôle néfaste, car le plus grave c'est que des démentis n'auront qu'un effet limité. Certains musulmans pourraient se sentir offensés par cette non-information, tandis qu'aucun responsable religieux n'aura protesté !

De leur côté, une fois la polémique initiale disparue, les médias américains n'ont pas parlé de cette «affaire », sinon pour la dégonfler et rigoler de quelques réactions sur la toile. Ce genre d'anecdote est pour moi très révélatrice. L'Amérique, reine des églises et des religions, sait parfois mieux que quiconque ce qui est offensant et ce qui ne l'est pas !

Jacques Cardoze

Des caméras embarquées pour éviter les bavures policières

La fin de l’année 2014 a été marquée aux Etats-Unis par une série de protestations à travers tout le pays contre les violences policières. Point de départ de cette colère, la mort du jeune Michael Brown à Ferguson dans la banlieue de Saint-Louis (Missouri), abattu par un policier alors qu’il n’était pas armé. La Maison Blanche a ainsi décidé la mise en place progressive de caméras embarquées sur les officiers de police afin d’éviter toute nouvelle bavure policière.
Ces caméras sont dejà en cours d’utilisation dans certaines localités américaines. C’est notamment le cas à Laurel dans le Maryland.
Reportage de Jacques Cardoze, Regis Massini, Fabien Ortiz et Arielle Monange.

Les enfants et les armes à feu

Deux années après la tuerie de Sandy Hook (Connecticut) le 14 décembre 2012 qui avait fait 27 morts dans une école élémentaire, la question des armes a feu n’est toujours pas résolue aux Etats-Unis. La plupart des Américains sont solidement attachés au deuxième amendement de leur constitution leur garantissant le droit de porter une arme.
Beaucoup d’entre eux estiment meme qu’une bonne éducation à la manipulation des armes dès le plus jeune age est nécessaire pour éviter de nouveaux drames.

Reportage en Arizona et en Virgnie de Jacques Cardoze, Regis Massini, Laurent Desbois et Sherron Lumley.

Le Sénat condamne les tortures de la CIA

C'est un rapport au long cours. Près de 5 années ont été nécessaires, plus de 6 millions de documents internes de la CIA ont été analysés et étudiés.

C'est un éclairage saississant sur les pratiques de la CIA durant la "Guerre contre le terrorisme" menée après les attaques du 11 septembre 2001.

Aujourd'hui, deux dysfonctionnements sont clairement mis à jour et condamnés par la chambre haute du Parlement américain.
Tout d'abord, la CIA a induit en erreur de manière régulière la Maison Blanche et le Congrès sur les informations obtenues lors de la détention et des interrogatoires des suspects terroristes. Ensuite, les méthodes utilisées par la CIA s'avèrent beaucoup plus brutales que l'Agence d'Intelligence américaine ne l'avait admis à l'Administration Bush et au public américain.

Surtout, ce rapport du Sénat américain confirme l'ulisation systématique de la torture durant les interrogatoires menés par la CIA. Des méthodes parmi les plus horribles selon les sénateurs comme la privation de sommeil ou bien encore les menaces de mort. Pire, avec l'approbation du personnel medical de la CIA, les prisonniers étaient nourris et hydratés par voie rectale dans le but de "prendre un controle total des prisonniers" selon le chef des interrogatoires de la CIA.

Pour la présidente de la commission, la démocrate Dianne Feinstein, "les techniques d'interrogatoire renforcées de la CIA n'ont à aucun moment permis de recueillir des renseignements relatifs à des menaces imminentes, telles que des informations concernant d'hypothétiques bombes à retardement dont beaucoup estimaient qu'elles justifiaient ces techniques."

Une version contestée par le patron de la CIA de l'époque John Brennan. Si ce dernier admet que le recours à la torture fut une erreur, il soutient cependant que les interrogatoires menés par la CIA avaient "permis de récupérer des renseignements qui ont permis d'empêcher des attentats, de capturer des terroristes et de sauver des vies."

Un "rapport partisan" pour certains Républicains qui voient ici une "réécriture des évènements historiques".

De son coté, le président Obama, qui avait mis fin à ce programme à son arrivée à la Maison Blanche en janvier 2009, espère que ce rapport permettra d'"éviter à l'avenir l'usage de méthodes contraires aux valeurs américaines." Pour lui, "une des grandes forces qui fait de l'Amérique un pays exceptionnel, c'est sa volonté de confronter son passe, de faire face à ses imperfections, de changer et de faire mieux."

Voir ici le rapport complet du Sénat

Laurent Desbois

Fracture sociale au coeur de la communauté de Ferguson

Apres l'annonce de la décision du grand jury de ne pas poursuivre les charges contre Darren Wilson, l'officier suspecté d'avoir tué le jeune Michael Brown en aout dernier, les rues de Ferguson se sont une nouvelle fois embrasée lundi soir.

L'occasion d'aller à la rencontre de la population de la banlieue de Saint Louis (Missouri) pour tenter de comprendre les tensions qui y règnent....

Reportage de Jacques Cardoze et Laurent Desbois.

"La loi Obamacare est passée grace à la stupidité des Américains"

C'est Jonathan Gruber, brillant économiste professeur au MIT, et considéré comme l'architecte de la loi sur la santé de l'administration Obama qui le dit.

Il explique à de nombreuses reprises que la complexité de l'Obamacare n'était pas seulement réelle mais voulue. L'idée était de rendre le texte suffisamment compliqué pour pouvoir etre voté. La complexité comme arme politique.

Gruber est aujourd'hui critiqué pour ses propos. Il qualifie les Américains de stupides.

La Maison Blanche a pris ses distances et démenti les allégations de Jonathan Gruber. L'administration Obama a tenu à préciser dans un communiqué publié le 12 novembre dans le Washington Post:

“The Affordable Care Act was publicly debated over the course of 14 months, with dozens of Congressional hearings, and countless town halls, speeches, and debates,” White House spokeswoman Jessica Santillo said in a statement. “The tax credits in the law that help millions of middle class Americans afford coverage were no secret, and in fact were central to the legislation. Not only do we disagree with [Gruber’s] comments, they’re simply not true.”

 

Elkhart, la ville du rebond économique

Avec une croissance de 4,2 %, l'économie américaine sort de la crise. Consommation, investissements immobiliers, industrie automobile : les principaux indicateurs passent au vert. Parmi tous ces secteurs, l'industrie des loisirs redécolle. Par exemple, la production de camping-cars est de nouveau en plein essor. Une aubaine pour la ville d'Elkhart, dans l'Indiana, lourdement touchée par le chomage ces dernieres années.

Un reportage de Jacques Cardoze, Laurent Desbois, Arielle Monange et Fabien Ortiz.