C'est l’histoire d’un tueur. Minuscule, pas plus gros qu’un grain de riz mais terriblement dangereux. Je l’ai vu cette semaine au cours d un reportage dans l’état du New-Jersey à l’Est des Etats-Unis. C est un petit scarabée noir (nom scientifique : le Dendroctone du pin).
Ce coléoptère ravageur se faufile sous l’écorce des arbres, et il ronge les vaisseaux alimentés par la sève. En moins de 2 ans l’arbre colonisé meurt. C’est un peu comme si on coupait les veines d’un être humain.
Désolation vue d’hélicoptère
Vu du ciel le paysage de désolation est stupéfiant. Des milliers d’arbres morts à perte de vue. Ce scarabée a déjà décimé des dizaines de millions d’hectares de forets dans l’Ouest des Etats-Unis et au Canada (20 % de la province canadienne de la Colombie britannique, soit 170 000 km2).
Conséquence du réchauffement climatique
Cette épidémie serait, selon les experts, une conséquence du réchauffement climatique. Les vagues de froid ne seraient plus assez nombreuses et permettraient à ce coléoptère de se reproduire à outrance. Il faut des nuits à moins 22 degrés Celsius pour tuer le Dendroctone du pin.
Couper des arbres pour en sauver d autres
Mais Bob Williams du haut de ses 2 mètres et avec ses imposants 150 kg n’a pas l’intention de se laisser impressionner par un si minuscule ennemi. Employé par un propriétaire privé pour gérer une immense foret il propose une solution drastique. Il abat des arbres pour en sauver des milliers d’autres. Pour stopper l’invasion du scarabée il faut créer des zones sans arbre. Les bestioles ne peuvent donc plus passer de tronc en tronc. L épidémie finit par s’éteindre.
Les premiers résultats sont prometteurs. Reste à convaincre l’état du New-Jersey de prendre le problème à bras le corps. Eliminer le scarabée est une guerre à gros budget.
Maryse Burgot