Fellini, Visconti, Pasolini, autant de noms symboles d’une époque bénie du cinéma italien : celle des années 50 et 60. Celle de films entrés dans la postérité comme Rocco et ses frères (1960), Le Guépard (1963) de Visconti ou encore la fameuse Dolce Vita réalisée par Fellini en 1960. Loin de ces films flamboyants qui ont fait la renommée du septième art italien à travers le monde, le cinéma de la péninsule sort aujourd’hui doucement d’une crise qui a duré une quarantaine d’années.
A côté des incontournables blocks-busters américains, le cinéma populaire de qualité renaît en Italie avec un genre particulièrement apprécié des italiens : la comédie. Dernier succès de l’année 2016 : Perfetti sconosciuti (Parfaits inconnus) ou l’histoire d’amis qui se retrouvent à dîner et décident de lire à haute voix textes et autres messages vocaux arrivant sur chacun de leurs smartphones. Situations cocasses et rire assuré, le film a fait un carton dans les salles italiennes.
Un mois avant la sortie de Perfetti sconosciuti, une autre comédie italienne avait rencontré le succès et avait même détrôné l’américain Star Wars. Quo vado (Où vais-je), raconte l’histoire de Checco, italien moyen dont le rêve a toujours été d’avoir un poste fixe au bureau provincial de la chasse et de la pêche mais qui va se voir contraint d’accepter une mutation pour conserver son emploi stable. Une comédie burlesque qui demeure l’une des plus vues de l’histoire du cinéma italien.
Les Italiens sont friands de cinéma. 100 millions d’entrées ont été enregistrées l’an dernier. Un niveau conséquent mais qui reste malgré tout inférieur aux entrées dans les salles obscures françaises. Et pour cause, le cinéma italien se remet à peine de la crise qu’il a traversée à partir des années 70 et l’arrivée des télévisions commerciales en Italie. Quelques 76 chaines privées voient le jour dans cette décennie amenant une baisse de fréquentation des cinémas ainsi qu’une baisse dans la production de films italiens.
Le cinéma et la culture d’une manière générale ne paraissent plus essentielles et les réalisateurs symboles de l’apogée du cinéma italien disparaissent également dans les 70, sans que la relève ne soit réellement assurée. Dans les années 80, le cinéma italien se limite surtout aux films « panettoni », des comédies particulièrement légères sortant en salle durant la période de Noël.