L'Italie aujourd'hui : la seconde vie des réfugiés du pape François

En avril dernier, le pape François ramenait en avion de l'île de Lesbos, trois familles de migrants syriens, deux ayant fui la périphérie de Damas et la troisième, contrainte de partir après l’arrivée de l’Etat islamique dans leur ville. Parmi ces familles, Nour, son fils de deux ans Riad, et son mari Hassan. Mais aussi Ramy et Suhila avec leurs enfants de 7, 15 et 17 ans, ainsi qu’Osama et Wafaa avec leurs enfants de 6 et 8 ans. Des familles qui se sont confiées à un journaliste de la Repubblica qui publie ce matin l’interview.

« Quand nous sommes sortis de l'avion papal, on nous a proposé de manger des lasagnes. Nous étions affamés et heureux. Ces lasagnes ont été le premier signe qu'il y avait un pays, l'Italie, qui grâce au pape François, nous voulait, nous accueillait ». Sourire aux lèvres, Nour raconte son présent et sa volonté d’intégration. Première étape : maîtriser la langue. Pour apprendre l’italien, toute sa famille suit des cours au sein d’une école de langue et de culture italienne ouverte par la Communauté Saint Egidio, à Rome en 1982. « Pour s’intégrer, les familles ont voulu commencer par l’étude de la langue et la connaissance de Rome et du Vatican », raconte Daniela Pompei, responsable de la Communauté.

Au cœur du quartier romain de Trastevere, dans les locaux accueillant les migrants, les journées sont sereines. Une bouffée d’air pour ces réfugiés qui ont vécu l’enfer par le passé. Les besoins de tous sont pris en charge financièrement par le pape François qui demande régulièrement des nouvelles de ses protégés syriens. Chaque famille dispose d’une chambre à coucher, d’une salle de bain et d’une cuisine. Face à cette hospitalité, Ramy n’en revient toujours pas. « Nous gardons toujours à l’esprit les mots du pape François lors de la conférence de presse dans l’avion qui nous ramenait à Rome. Il a dit que nous étions tous des enfants de Dieu. Il voulait donner un signe fort ».

Après l’école, les migrants ont du temps libre. Nour et Hassan, tous deux ingénieurs chimistes, passent des entretiens d’embauche. Plus légèrement, les enfants font de l’activité sportive grâce à une maman romaine qui a convaincu le club de judo de sa fille de laisser les enfants syriens suivre les cours gratuitement.

« Le pape François à Lesbos a montré la réponse la plus juste à apporter à la crise migratoire actuelle », conclut la Repubblica. Le 16 juin prochain, les trois familles syriennes se rendront à l’aéroport de Ciampino pour l’arrivée de 81 autres personnes syriennes. « Nous voulons être là pour qu’ils se sentent tout de suite comme à la maison, affirment-elles, ils ne le savent pas encore mais c’est possible de se sentir chez soi, même quand on est à des milliers de kilomètres de distance ».

Publié par Alban Mikoczy / Catégories : Non classé / Étiquettes : Rome