À Ho-Chi-Minh-Ville, la capitale économique du Vietnam, ils ont envahi la ville : les scooters sont partout, heure de pointe ou pas. Il y en a près de 9 millions pour 10 millions d'habitants. Le deux-roues sert à tout : transport de personne ou de marchandise. Dès la plus tendre enfance, on a son bain de particules fines. Plus qu'un véhicule, c'est ici un mode de vie, les Saigonnais ne les quittent pas, même pour la sieste. Meilleur moyen de se déplacer et de visiter l'ancienne Saïgon. Les piétons, eux, doivent garder les yeux bien ouverts : "La première fois, je n'osais même pas traverser", s'amuse une touriste française. "Il faut lever le bras, il faut passer, foncer, il ne faut pas regarder", conseille une autre.
L'équivalent de deux ans de salaire minimum
Dans ce pays en pleine croissance, les petites cylindrées sont devenues le symbole d'une classe moyenne grandissante, mais qui ne peut pas pour autant s'offrir une voiture. Les concessionnaires deux-roues sont généralement bondés. Fan Tanh est étudiante, ses parents lui offrent sa liberté. "Nous les jeunes, on ne peut rien faire si on n'a pas de moto. Jeunes ou moins jeunes d'ailleurs, tout le monde en a une", témoigne Fan Tanh. Mais cette liberté a un coût : 2 000 euros, l'équivalent de 2 ans de salaire minimum. Cette marque en vend 2 millions par an. Le gouvernement veut désormais s'attaquer au trafic, notamment à Saïgon, en construisant une ligne de métro. Mais les Vietnamiens sont sceptiques. Au vu de la circulation, gageons que le scooter a de beaux jours devant lui.