La baisse nette de la bourse de Shanghai de ces derniers jours ne devait pas être une surprise après une année de hausse autrement plus spectaculaire, surtout pour des "marchés financiers" avertis, et pourtant, elle a affecté dans sa chute de nombreuses places boursières sur la planète, confirmant simplement un ralentissement concret de l'économie chinoise et son "hyper-croissance". Pour l'expliquer, il y a la valorisation régulière du yuan face à l'euro, le dollars, le yen ou le rouble, qui a lourdement renchéri les produits chinois à l'exportation, une augmentation des salaires régulière qui rend la Chine de moins en moins compétitive face à ses voisins comme le Bangladesh ou le Cambodge; il y a aussi un endettement monstrueux des collectivités locales et une frilosité générale provoquée par la campagne anti-corruption. Il y a enfin une consommation intérieure inférieure aux espérances, et de la spéculation (immobilière et boursière), avec des investissements pharaoniques, pas toujours économiquement justifiés, portés par un modèle économique probablement à réviser. A titre d'exemple, nous avions été il y a quelques années à Ordos pour découvrir une terre d'investissements immobiliers sans limites, et l'exubérance d'une ville nouvelle… mais fantôme, sans habitants. Nous sommes allés observer ce qu'il en est depuis, aux portes de Pékin. Et y avons découvert une autre ville nouvelle, presque vide; sans pour autant en conclure à l'explosion d'une bulle immobilière imminente.