Après des années d'attente, le saga touche-t-elle à sa fin ? L'Inde serait enfin sur le point de signer le contrat pour l'acquisition de 36 avions Rafale. Après une énième négociation, le prix serait finalement de 7,3 milliards d'euros.
Toute la presse indienne en parle : "c'est imminent", le contrat entre le géant asiatique et Dassault serait sur le point d'être scellé. Une source au Ministère indien de la Défense nous a confirmé qu'il finalisait avec la France les derniers points du contrat. L'accord comprend l'acquisition de 36 Rafale ainsi que leurs armements. Ils devraient être livrés d'ici 2019.
A quel prix ?
Les négociations avaient officiellement commencé en 2012. Mais depuis des mois et des mois les discussions piétinaient. En janvier dernier, le Président François Hollande, en visite à New Delhi, avait pourtant tenté d'arracher la signature du contrat et annoncé que l'accord serait signé "dans les prochaines heures ou les prochains jours". En vain. Les raisons de ces atermoiements ? Le prix. Pour l'Inde, la France était trop gourmande. Le constructeur aéronautique français Dassault, réclamait entre 10 et 12 milliards d'euros, une facture beaucoup trop salée pour son client. L'Inde, réputée dure en affaire, n'a pas plié. D'après les informations des médias indiens, la France a nettement revu ses tarifs à la baisse. Le quotidien The Times of India révèle que le chèque s'élèvera à 7,3 milliards d'euros. Bien en deçà, des ambitions françaises. Une petite victoire (à l'usure) pour New Delhi...
Si cet accord se finalise les réjouissances seront donc timorées du côté français. Initialement, l'achat devait porter sur 126 Rafale. Mais en avril 2015, lors de sa venue en France, le Premier ministre indien, Narendra Modi avait annoncé ne finalement vouloir que 36 appareils.
Cet accord est très attendu par l'armée de l'air indienne qui doit renouveler sa flotte vieillissante de 33 appareils. Il viendrait compléter le processus de modernisation de l'armement indien. Une volonté stratégique pour se prémunir, selon New Delhi, "de la menace de ses voisins, chinois et pakistanais".
Lucille Guenier