A Shahjahanpur dans l'état de l'Uttar Pradesh au nord de l'Inde, le journaliste Jagendra Singh est décédé après avoir été brûlé vif. Son crime présumé : avoir critiqué sur son profil Facebook Ram Murti, un membre du Samajwadi Party, parti de centre gauche.
Ce n'était pas la première fois que Jagendra Singh écrivait des articles à propos de Ram Murti, à qui il reprochait des activités néfastes en termes d'exploitation minière ou encore d'occupations forcées de terres. Le 1er juin dernier, le journaliste est décédé lors de son transfert à l'hôpital, après avoir été immolé par le feu.
Deux versions contradictoires
Une incertitude demeure cependant, puisque deux versions se contredisent dans cette affaire tragique. D'après la police, il s'agirait d'un suicide. "Nous sommes venus pour arrêter Jagendra Singh dans le cadre d'une affaire, mais il s'est immolé par le feu quand nous avons voulu l'emmener pour le mettre en garde à vue", a affirmé le chef de police de la ville.
Sa famille et d'autres témoins oculaires prétendent au contraire que ce sont les forces de l'ordre qui ont commis cet acte d'une violence inouïe. Ses proches confirment la présence de la police au domicile de la victime, mais affirment que des officiers lui auraient mis le feu après l'avoir roué de coups.
Ce n'est pas la première fois qu'un journaliste décède dans des circonstances suspectes en Inde. En 2013, onze journalistes ont été tués. Cela avait placé le pays à la troisième position des pays les plus meurtriers pour les journalistes.
Cyrielle Granier (St)