Déjà incarcéré entre 2005 et 2011, cet avocat franco-palestinien de 32 ans a de nouveau été arrêté par les forces de sécurité israéliennes, le 23 août dernier. Accusé d’avoir renoué avec des « organisations politiques illégales », son placement en détention administrative a finalement été suspendu par un tribunal israélien. Mais l’activiste reste en prison pour trois mois. Décryptage.
Pour Israël, un récidiviste
De mère française et de père palestinien, Salah Hamouri n’en est pas à son premier démêlé judiciaire. En 2005, il avait été accusé d’avoir projeté l’assassinat du grand rabbin séfarade Ovadia Yossef, fondateur du parti ultraorthodoxe Shass, et d’appartenir au Front populaire de libération de la Palestine (FPLP), un mouvement engagé dans la lutte armée contre Israël. Salah Hamouri a toujours clamé son innocence. Après trois années de détention administrative – incarcération sans inculpation ni procès –, le jeune homme avait été condamné par un tribunal militaire israélien à sept ans de réclusion, en avril 2008. Il avait accepté de plaider coupable afin de réduire sa peine, avant d’être libéré dans le cadre de l’«accord Shalit» entre Israël et le Hamas.
Pour ses proches, un acharnement
C’est à son domicile de Jérusalem-Est que Salah Hamouri a été interpellé le mois dernier. Sur sa page Facebook, l’épouse française de Salah Hamouri, Elsa Lefort, interdite d’entrer sur le territoire israélien depuis janvier 2016, a demandé à la France d’agir avec conviction pour obtenir sa libération. Les avocats de Salah Hamouri dénoncent pour leur part un « simulacre de justice ». Si le juge militaire a refusé la détention administrative, il a estimé que le jeune franco-palestinien devait purger la peine de trois mois de prison qui lui restait à effectuer avant sa libération anticipée, le 18 décembre 2011. Cet acharnement, selon ses proches, s’expliquerait par son soutien aux prisonniers palestiniens dont il défend depuis peu les dossiers.
Des soutiens en France
L’annonce de l’arrestation du jeune activiste a rapidement été relayée sur les réseaux sociaux francophones. Dans un communiqué, l’Association France Palestine Solidarité (AFPS) a dénoncé un acte « inadmissible et insupportable », tout en appelant à une « mobilisation immédiate et massive » par le biais d’une pétition. A Paris, plusieurs rassemblements de solidarité ont été organisés ces dernières semaines. Le parti communiste (PCF) a même interpellé le ministre de l’Economie, Bruno Lemaire, actuellement en visite en Israël. Plusieurs maires de région parisienne se sont également joints à cet appel.
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