Tel Aviv, vidée de ses habitants, bombardée par une mystérieuse puissance étrangère, et livrée aux animaux et à quelques âmes ayant refusé de se soumettre à l’ordre d’évacuation militaire…
C’est le scénario du roman de Raphaël Jérusalmy, « Evacuation » qui confronte 3 personnages (Un jeune étudiant en cinéma, sa compagne et son grand-père mourant) à cette situation inédite, qui paraît aujourd’hui si inconcevable à beaucoup d’habitants de la « Ville blanche ».
Tel Aviv la trépidante, la ville qui ne dort jamais, se transforme en métropole fantôme où seuls les missiles bafouent le silence que la guerre impose à la plus grande ville israélienne. Dans ce sinistre décor, les trois personnages décident de transgresser les ordres de l’armée pour tourner un film et ramener un peu de poésie au milieu de ce champ de bataille.
L’auteur ne s’attarde pas sur les raisons de la guerre -l’identité précise de l’assaillant n’est même pas révélée- mais projète le lecteur dans une situation où les rôles sont inversés: les Israéliens évacués de Tel Aviv sont, par exemple, accueillis dans des camps de réfugiés à Naplouse, en territoire palestinien…
Le roman, court, se lit aisément. Et questionne les Israéliens sur la fragilité de leurs acquis. A lire cet été, sur les plages de Tel Aviv et d’ailleurs…
*Evacuation (2017)
Actes Sud Littérature
Raphaël Jerusalmy
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