C'est un train de légende que nous avons emprunté pour rallier Vladivostok depuis Moscou. Cela fait plus d'un siècle que le tsar de toutes les Russie a décidé qu'il fallait un ligne de chemin de fer qui permettrait d'alimenter en armes et en munitions la flotte du Pacifique. Un peu plus de neuf mille kilomètres à travers la Sibérie. Le voyage à l'époque prenait des semaines. Sept jours et sept nuits suffisent aujourd'hui.
Première partie de notre voyage, Moscou-Ekaterinburg. Avec, tout d'abord, les préparatifs du départ. Nous allons faire connaissance avec celles que l'on appelle les "provodnitsi", les hôtesses, qui dans chaque wagon prennent soin de leurs passagers. Les nôtres s'appellent Evgenia et Lida. Elles ont chacune plus de vingt ans de métier et gagnent ... 400 euros par mois.
Les wagons sont des wagons modernes et confortables.
Quatre couchettes par compartiment.
Genia et Lida travaillent douze heures chacune et se relaient. Elles aiment voyager ensemble. Et pour rien au monde ne changeraient de métier.
Prochaine étape, la ville de Omsk. Un noeud ferroviaire important. Comme à chaque arrêt des équipes de cheminots vérifient l'état du train et surtout des bogies sous chaque wagon. C'est le point essentiel. Au moindre doute le wagon est détaché du convoi et envoyé à l'atelier.
En arrivant à Irkoutsk, au coeur de la Sibérie, nous abandonnons pour la journée le Transsibérien pour monter à bord d'un autre train. Celui-là longe la rive occidentale du lac Baïkal. Un train à vapeur. Un voyage dans le temps.
Nous avons repris notre place à bord du Transsibérien et arrivons à Khabarovsk, non loin de la frontière chinoise. Les visiteurs venus de Chine sont de plus en plus nombreux en Russie. Et particulièrement dans cette région où ils peuvent séjourner jusqu'à une semaine sans visa. La plupart arrivent par le fleuve. Ils découvrent Khabarovsk au pas de charge et repartent le plus souvent au bout de 48 heures.
Le pont sur le fleuve Amour.
Des retraités chinois venus pour la première fois en Russie. Irina, la productrice de notre bureau, est l'une des premières Russes qu'ils rencontrent.
A Khabarovsk, en remontant dans le train, nous avons fait la connaissance de Jean-Claude. Un retraité français, veuf depuis peu, qui a choisi d'effectuer seul le voyage jusqu'à Vladivostok.
Passionné de vidéo Jean-Claude filme tout. Son compartiment, les paysages, ses compagnons de voyage ...
Pas facile de communiquer quand on n'a aucune langue commune. Jean-Claude consulte souvent le lexique de son guide de voyage.
Les paysages sont parfois monotones. Surtout quand le temps n'est pas de la partie.
Vladivostok, le grand port sur le Pacifique, voit débarquer de plus en plus de touristes étrangers. Chinois, pour la plupart, mais aussi Japonais et Sud-Coréens.
A son arrivée, personne pour l'accueillir. La guide qui devait le retrouver à la descente du train n'est pas venue. Mais il en faudrait plus pour déstabiliser notre charcutier à la retraite. Une demi-heure plus tard il était à son hôtel. Prêt à partir à la découverte de la ville, dès le lendemain matin.