Plusieurs constructeurs automobiles anticipent un Brexit difficile et craignent des ruptures de stock. Ils envisagent donc de fermer leurs usines temporairement.
Depuis le début du mois d'avril, toute une chaîne de production est à l'arrêt dans l'usine BMW qui fabrique des Mini au Royaume-Uni. Le constructeur, qui assemble 15% des véhicules construits outre-Manche, a choisi d'avancer sa fermeture annuelle, d'ordinaire prévue en été. Il espère ainsi devancer les éventuelles conséquences du Brexit, surtout dans l'hypothèse d'une sortie sans accord. La Mini dépend en effet étroitement de l'Europe. Le volant vient de Roumanie, les clignotants d'Espagne et de Pologne, et le vilebrequin du moteur de France... 60% des pièces sont importées.
3 500 pertes d'emploi à la clé
La rentabilité de la chaîne de production dépend de la libre circulation de ces marchandises. "Les pièces doivent s'échanger des deux côtés de la frontière en permanence", explique l'économiste Tony Travers. Plusieurs constructeurs, comme Peugeot ou Opel, sont dans le même cas et ont planifié des fermetures temporaires pour limiter les risques. Nissan, de son côté, a renoncé à produire son modèle phare outre-Manche. Quant à Honda, le constructeur japonais a annoncé en février 2019 la fermeture de son usine de Swindon à l'horizon 2021 avec 3 500 pertes d'emploi à la clé. Le secteur automobile, très européanisé, est un de ceux qui auraient le plus à perdre d'une sortie de l'Europe désordonnée.