Après Nissan, Honda renonce à son tour à fabriquer une partie de ses voitures en Grande-Bretagne. Le constructeur japonais va fermer son usine de Swindom en 2021. Quelque 3 000 emplois sont menacés. Honda assure qu'il veut regrouper sa production au Japon, mais l'approche du Brexit crée des incertitudes.
Avec ces milliers de véhicules neufs alignés sur le parking, le site du constructeur japonais Honda est devenu au fil des années une institution à Swindom. L'activité a démarré ici il y a trente ans. 10% des véhicules assemblés au Royaume-Uni sortent aujourd'hui de cette usine. Alors, l'annonce de sa fermeture à l'horizon 2021, avec 3 500 suppressions d'emplois, est accueillie comme un coup de massue par les salariés et la population. Honda a annoncé son intention de relocaliser sa production au Japon. Officiellement, ce n'est pas lié au Brexit. Mais salariés expriment leurs doutes.
Le Royaume-Uni peut-il rester attractif pour les investisseurs ?
Honda veut donc quitter le Royaume-Uni deux semaines après la décision de Nissan de ne pas produire son nouveau modèle phare en Angleterre. Outre l'automobile, des groupes comme Sony, Dyson ou Philips ont annoncé ces dernières semaines des fermetures d'usines ou des relocalisations avant le Brexit. "L'annonce de Honda montre l'ampleur de ce qui est en jeu" : ce sont les mots du ministre britannique des Entreprises, qui a lancé un cri d'alerte mardi après-midi. À 38 jours du Brexit, prévient-il, l'incertitude actuelle et l'impasse politique pourraient impacter en quelques semaines à peine l'attractivité du Royaume-Uni pour plusieurs années.
Un reportage d'Arnaud Comte, Anto Filippi et Nic Boothby