Reportage dans la ville de Burslem, où les commerces disparaissent au profit des boutiques en ligne.
C'est un centre-ville fantôme où l'on ne flâne plus depuis bien longtemps. Des devantures fermées, partout. Des boutiques à vendre qui ne trouvent pas preneur. Burslem est l'emblème de la crise du commerce de centre-ville en Grande Bretagne. Sur l'artère principale se trouve une cordonnerie qui résiste à la crise. "Avant, c'était une vraie communauté ici. On se croisait en ville, on rencontrait les gens qu'on n’avait pas vus depuis longtemps. Tout ça, c'est fini", déplore le gérant. Burslem, capitale de la faïence anglaise, a sombré à force de délocalisations. À la tête d'un comité pour re dynamiser sa ville, Alan Christian sait que les obstacles sont immenses. "On a un double problème ici. D'abord, il y a de moins en moins de gens qui font leurs courses en centre-ville parce qu'il y a moins de gens qui y travaillent. Les gens font aussi de plus en plus leur shopping sur internet", explique-t-il.
14 fermetures par jour
En dix ans, le commerce en ligne a grimpé en flèche. Désormais au Royaume-Uni, plus d'un euro sur cinq est dépensé sur le net. Résultat : plus de 5 000 commerces ont mis la clé sous la porte en 2018, ce qui représente 14 fermetures par jour. Les grandes enseignes sont aussi touchées. À l'image de Toys"R"Us, qui a fermé la totalité de ses boutiques à travers le pays. Mais il existe bel et bien un contre-exemple, dans une rue passante de York autrefois déserte. Les boutiques aux devantures originales fleurissent, et des clients viennent de loin pour venir s'attabler aux terrasses des cafés. Un quartier re-dynamisé grâce à une association de commerçants, qui organise des événements attractifs.
Un reportage de Stéphanie Desjars, Laura Kalmus et Anto Filippi